Trochiscanthe nodiflore n°387 (2013-38)

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"Forêts paisibles,

Jamais un vain désir ne trouble ici nos coeurs.
S'ils sont sensibles,
Fortune, ce n'est pas au prix de tes faveurs.

Dans nos retraites,

Grandeur, ne viens jamais
Offrir tes faux attraits !
Ciel, tu les as faites
Pour l'innocence et pour la paix.

Jouissons dans nos asiles,

Jouissons des biens tranquilles!
Ah! peut-on être heureux,
Quand on forme d'autres voeux ?"

Dans les prés...
Cigognes, Etourneaux, Buse...
Courvières (Haut-Doubs)
juillet, août, septembre 2013

Foins
Courvières
(Haut-Doubs)
dimanche 7 juillet 2013

Sur un rocher (Pipit ?)
Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 24 juillet 2013

Arc-en-ciel
Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 7 août 2013

Double

Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 7 août 2013

Au dessus de la ferme...
Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 7 août 2013

Troupe de Cigognes blanches
Courvières (Haut-Doubs)
lundi 12 août 2013

Même pas peur du tracteur !!
Courvières (Haut-Doubs)
lundi 12 août 2013

Une Cigogne noire se trouve dans la troupe
(75 cigognes blanches venant de Suisse, d'Allemagne et de France... selon leurs bagues)
Courvières (Haut-Doubs)
lundi 12 août 2013

Pour voir celles qui sont passées en mars 2011,

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Envol (de la Cigogne noire)
Courvières (Haut-Doubs)
lundi 12 août 2013

Regains
Courvières (Haut-Doubs)
lundi 12 août 2013

Elles se sont perchés, pour la nuit, sur le clocher de l'Eglise...
Courvières (Haut-Doubs)
lundi 12 août 2013

Au coucher du soleil
Courvières (Haut-Doubs)
lundi 12 août 2013

A la manière des Cigognes de la cathédrale de Strasbourg !
Courvières (Haut-Doubs)
lundi 12 août 2013

Ciel d'été
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 18 août 2013

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 18 août 2013

Tarier pâtre mâle
Courvières (Haut-Doubs)
mardi 20 août 2013

Courvières (Haut-Doubs)
mardi 20 août 2013

Rassemblement d'Etourneaux
Courvières (Haut-Doubs)
mardi 20 août 2013

Etourneau sansonnet
Courvières (Haut-Doubs)
mardi 20 août 2013

Vol d'Etourneaux
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 24 août 2013

Envol
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 25 août 2013

Jeunes Rougequeues noirs
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 25 août 2013

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 25 août 2013

Buse variable
Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 4 septembre 2013

Un peu plus près !
Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 4 septembre 2013

Buse paisible
Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 4 septembre 2013

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Petit texte :

"Où est la littérature qui permette à la Nature de s'exprimer ? Serait un poète celui qui pourrait enrôler vents et rivières à son service, afin qu'ils parlent pour lui ; celui qui clouerait les mots à leurs sens primitifs, comme les fermiers renfoncent les pieux que le gel a soulevés ; celui qui puiserait ses mots aussi souvent qu'il s'en servirait, les transplanterait sur sa page avec la terre adhérant à leurs racines ; dont les mots sont si vrais, frais et naturels qu'ils sembleraient se développer comme les bourgeons à l'approche du printemps, bien qu'ils reposent étouffés entre deux feuilles moisies dans une bibliothèque – toujours, fleurir et porter ses fruits selon son espèce, chaque année, pour le lecteur fidèle, en symbiose avec la Nature environnante.

Je ne saurais citer aucune poésie qui exprime convenablement cette aspiration à la Vie sauvage. Si on l'aborde sous cet angle, la meilleure des poésies semble apprivoisée. Je ne sais où trouver dans toute la littérature, ancienne ou moderne, le moindre récit qui me satisfasse quant à cette Nature qui m'est tant familière. Vous percevez que je demande quelque chose que ni l'époque augustienne ni la période élisabéthaine, que nulle culture, en bref, ne peut donner. La mythologie s'en approche plus que tout le reste. Une nature est plus fertile qui porte en elle les racines de la mythologie grecque plutôt que celles de la littérature anglaise ! La mythologie est la récolte que le vieux monde portait avant que le sol ne fût épuisé, avant que l'imagination et la fantaisie ne fussent affectées par la nielle ; et elle en produit encore où sa vigueur virginale reste inchangée. Toutes les autres littératures ne durent qu'autant que les ormes qui ombragent nos demeures, mais elle est comme grand dragonnier des îles occidentales, aussi vieux que l'humanité et, quel qu'en soit le terme, elle durera aussi longtemps ; car la déchéance des autres littératures forme le sol dans lequel elle prospère.

L'occident se prépare à ajouter se fables à celles de l'Orient. Les vallées du Gange, du Nil et du Rhin, ayant donné leur récolte, il reste à voir ce que les vallées de l'Amazonie, du Plata, de l'Orénoque, du Saint-Laurent et du Mississippi produiront. Il est possible que, au fil des générations, la Liberté américaine soit devenue une fiction du passé – comme elle est, dans une certaine mesure, une fiction du présent -, les poètes du monde seront inspirés par la mythologie américaine.

Les rêves les plus sauvages des hommes sauvages ne sont pas moins vrais pour autant, bien qu'ils ne puissent se recommander du sentiment le plus répandu parmi les Anglais et les Américains d'aujourd'hui. Chaque vérité en peut se recommander au sens commun. La Nature a une place pour la clématite sauvage autant que pour le chou. Des expressions de vérité sont réminiscentes, d'autre tout simplement sensibles et d'autres encore, prophétiques. Des formes de maladie peuvent même prophétiser des états de santé. Le géologue a découvert que les figures des serpents, des griffons, des dragons volants et autres embellissements fantasques de l'héraldique ont leurs prototypes dans les formes d'espèces fossiles qui étaient éteintes avant que l'homme ne fût créé et, partant, « indiquent une connaissance floue et indistincte d'un état antérieur à l'existence organique ». Les Hindous imaginaient que la terre reposait sur un éléphant, l'éléphant sur une tortue et la tortue sur un serpent ; et bien que cela puisse n'être qu'une coïncidence sans importance, il n'est pas déplacé de dire ici qu'une tortue fossile a été découverte récemment en Asie, assez grande pour supporter un éléphant. J'avoue avoir un faible pour ces fantaisies sauvages, qui transcendent l'ordre du temps et de l'évolution. Elles sont la plus sublime récréation de l'esprit. La perdrix aime les pois, mais pas ceux qui vont avec elle dans la casserole.

En bref, toutes les bonnes choses sont sauvages et libres. Il y a je ne sais quoi dans un air de musique, qu'il soit produit par un instrument ou par la voix humaine – prenez le son d'un clairon par une nuit d'été, par exemple -, qui par sa sauvagerie, sans ironie de ma part, nous rappelle les cris émis par les bêtes sauvages dans les forêts dont ils sont natifs. C'est autant de leur caractère sauvage que je puis appréhender. Donnez-moi pour amis et voisins des hommes sauvages, pas des hommes domestiques. La sauvagerie du sauvage n'est qu'un faible symbole de l'atroce férocité avec laquelle se rencontrent les hommes bons et les amoureux..."

Henry David Thoreau - De la marche