Pinson du Nord, Brambling

"Début de janvier au pied du Jura. Sous les hêtres, les pistes des Lièvres et des Chevreuils s'inscrivent déjà sur une mince couche de neige fraîche. Les oiseaux ne sont pas rares cet hiver dans la forêt, car la fructification a été généreuse, et l'on rencontre à tout instant des Mésanges, des Geais, des Grives draines ; des groupes de Pinsons lancent leur appels dans la bise. Soudain, ayant franchi une crête, nous percevons un bruit étrange sur le versant opposé de la combe. Ce ne peut être un chute d'eau... En quelques minutes, nous sommes fixés : ce sont les Pinsons du Nord. Par milliers, ils se sont rassemblés là pour fourrager, transformant la futaie en une volière gigantesque. La plupart couvrent le sol d'un tapis mouvant, grattent la neige, fouillent dans les feuilles mortes, brisent des faines dans leur bec, crient, se disputent. Par centaines arrivent des renforts qui s'abattent sur la pente raide, croisant les troupes qui s'envolent vers les ramures ; des torrents d'oiseaux circulent entre les arbres, et le grondement de leurs ailes se fondant avec le bruissement montant de terre est pareil au vacarme d'une cascade. C'est merveille de voir s'affairer ces Pinsons aux vives couleurs, presque à portée de la main, comme si la recherche de leur nourriture leur faisait oublier notre présence... Le soir, au-dessus du village, ils défileront en longues colonnes serrées, se dirigeant vers quelque vallon solitaire pour y passer la nuit." Paul Géroudet - Les Passereaux d'Europe (tome 2)



Voyage photographique : "En compagnie des Cygnes du bout du Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)"
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4	5	Migration des Pinsons du Nord au bord du Lac de Saint Point Lundi 10 et Vendredi 14 janvier 2005 1. Portrait d'un Pinson du Nord dans un Saule givré. 2 et 3. Grappes d'oiseaux dans un hêtre (ils se nourrissent principalement de faines). 4. Dans un Frêne. 5, 6 et 7. Vol de "milliers" d'individus. 8. Paysage du bord du lac.
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"Début de janvier au pied du Jura. Sous les hêtres, les pistes des Lièvres et des Chevreuils s'inscrivent déjà sur une mince couche de neige fraîche. Les oiseaux ne sont pas rares cet hiver dans la forêt, car la fructification a été généreuse, et l'on rencontre à tout instant des Mésanges, des Geais, des Grives draines ; des groupes de Pinsons lancent leur appels dans la bise. Soudain, ayant franchi une crête, nous percevons un bruit étrange sur le versant opposé de la combe. Ce ne peut être un chute d'eau... En quelques minutes, nous sommes fixés : ce sont les Pinsons du Nord. Par milliers, ils se sont rassemblés là pour fourrager, transformant la futaie en une volière gigantesque. La plupart couvrent le sol d'un tapis mouvant, grattent la neige, fouillent dans les feuilles mortes, brisent des faines dans leur bec, crient, se disputent. Par centaines arrivent des renforts qui s'abattent sur la pente raide, croisant les troupes qui s'envolent vers les ramures ; des torrents d'oiseaux circulent entre les arbres, et le grondement de leurs ailes se fondant avec le bruissement montant de terre est pareil au vacarme d'une cascade. C'est merveille de voir s'affairer ces Pinsons aux vives couleurs, presque à portée de la main, comme si la recherche de leur nourriture leur faisait oublier notre présence... Le soir, au-dessus du village, ils défileront en longues colonnes serrées, se dirigeant vers quelque vallon solitaire pour y passer la nuit." Paul Géroudet - Les Passereaux d'Europe (tome 2)