« L’hermine est le plus commun, le plus
répandu de nos mustélidés. Elle est assez généralement
confondue en été avec la belette et bien souvent, lorsqu’on
vous raconte avoir vu une fouine, c’est encore d’elle qu’il
s’agit. Se trouvant partout, dans les champs, les prés,
les jardins mais très peu dans les forêts ; aussi commune
en montagne qu’en plaine et jusqu’à 3000 m, circulant
en chassant beaucoup en plein jour, peu farouche et très curieuse,
elle est un des mammifères qu’on rencontre le plus sans
le chercher (ce qui ne veut pas dire qu’on la trouve si on la
cherche !). Elle est le type le plus accentué du petit carnassier
vermiforme, à peine plus épaisse que la belette et beaucoup
plus longue. Sa vivacité, ses mouvements décidés,
son œil noir et brillant, vert dans l’ombre, le ressort extraordinaire,
sa souplesse, l’activité de toute sa petite personne lui
donnent quelque chose de diabolique. Lorsqu’elle traverse un champ,
une route, elle file au ras du sol comme une flèche au vol saccadé,
ses quatre pattes touchant terre en même temps et se jetant en
arrière parallèlement pour la propulser, tandis que sa
queue fouette l’air nerveusement. Dans l’herbe haute, elle
fait de grands sauts, au sommet desquels elle se cambre. Elle court
en tout sens, revient sur ses pas, suit une haie ou une lisière,
et à tout moment se dresse de toute sa hauteur ou s’assied
pour mieux voir. Elle vous dévisage avec effronterie, disparaît
brusquement pour reparaître de façon inattendue tout ailleurs,
ayant suivi une rigole ou quelque galerie souterraine. Elle fait le
même manège dans les pierriers, voire les murs de pierres
sèches… ». Robert
HAINARD – Mammifères sauvages d’Europe.