Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°935 (2024-35)

mardi 27 août 2024

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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W GLUCK - Orfeo ed Euridice
Che faro senza Euridice

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Chroniques photographiques
de la loge n° 5

Courvières (Haut-Doubs),
loge n° 5
mi-juillet 2024

été

  3 matinées



Au lever du jour...
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
jeudi 18 juillet 2024


Jeune Bergeronnette grise
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
jeudi 18 juillet 2024


Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
jeudi 18 juillet 2024

Buse variable
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
jeudi 18 juillet 2024




Buse variable
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
jeudi 18 juillet 2024




Jeune Bergeronnette grise
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
jeudi 18 juillet 2024





A la chasse...
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
jeudi 18 juillet 2024



Bergeronnette grise adulte
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
jeudi 18 juillet 2024





Fléole des prés - Phleum pratense
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
jeudi 18 juillet 2024



Grande Berce

Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
jeudi 18 juillet 2024



Benoite commune (en fruit)

Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
jeudi 18 juillet 2024



Accouplement de Punaise arlequin
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
jeudi 18 juillet 2024



Chardon défloré - Carduus defloratus

Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
jeudi 18 juillet 2024



La loge
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
jeudi 18 juillet 2024



Au lever du jour...
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
vendredi 19 juillet 2024



Chardonneret élégant
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
vendredi 19 juillet 2024



Pinson des arbres mâle
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
vendredi 19 juillet 2024



Géranium découpé
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
vendredi 19 juillet 2024



Géranium colombin
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
vendredi 19 juillet 2024



Benoite commune (en fruit)
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
vendredi 19 juillet 2024



Eglantier
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
vendredi 19 juillet 2024




Scabieuse
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
vendredi 19 juillet 2024



Tristan sur la fleur de Scabieuse
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
vendredi 19 juillet 2024



La loge
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
vendredi 19 juillet 2024



Au lever du jour...
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 20 juillet 2024




Autour
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 20 juillet 2024



Fraise des bois
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 20 juillet 2024



Fruit du Géranium colombin
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 20 juillet 2024




Grande Berce
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 20 juillet 2024



Gouttes d'eau... sur une feuille d'Alchemille
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 20 juillet 2024




Knautie
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 20 juillet 2024



Abeille domestique

Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 20 juillet 2024






Knautie
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 20 juillet 2024



Punaise arlequin
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 20 juillet 2024


[à suivre ...]





Suggestion de lecture :

"« Je suis un chat. Je n'ai pas encore de nom. » Il paraît que dans ce pays, un chat de génie a prononcé ces mots. Je ne sais pas s'il était génial, mais moi, au moins. J'ai un nom. Sur ce point, le chat de génie, je le mets à l'amende.

Quant à savoir si mon nom me va bien, c’est une autre histoire. Parce que celui qu’on m’a donné pose tout de même un problème d’adéquation au niveau du genre. Ça fait environ cinq ans que je le porte, ce nom. Depuis que je suis devenu adulte, en fait. À ce sujet, il y a plusieurs théories concernant la méthode de conversion des années chat en années humaines, paraît-il, mais généralement, on s’accorde à dire qu’un chat d’un an est l’équivalent d’un humain de vingt. À l’époque, mon endroit préféré pour dormir, c’était le capot d’un monospace sur le parking d’un immeuble. Vous savez pourquoi j’aimais bien cette voiture ? Parce que je ne m’en faisais pas chasser comme un malpropre à coups de “pshh ! Pshh !”. Ces humains qui sont tout juste des singes qui marchent debout sont d’un orgueil insupportable.

Non mais qu’est-ce qu’ils croient ? Ils laissent leur voiture coucher dehors et ils ne veulent même pas que les chats marchent dessus ! Tout endroit accessible aux pattes d’un chat est une voie publique, c’est juste du bon sens. Mais laissez par inadvertance quelques traces de pattes sur un capot, et vous ne tarderez pas à voir des humains excédés vous envoyer balader. Donc, le capot de ce monospace était ma couchette préférée. C’était mon premier hiver, et ce capot bien chauffé par le soleil faisait un excellent parquet chauffant. Idéal pour la sieste. Puis le printemps est arrivé et j’avais réussi à compléter le cycle des quatre saisons. C’est une grande chance pour un chat d’être né au printemps. La saison des amours félines a lieu deux fois par an, au printemps et à l’automne, mais la plupart des chatons qui naissent à l’automne ne passent pas l’hiver. J’étais donc couché en boule bien au chaud sur le capot dudit monospace, quand j’ai senti un regard ému. J’entrouvre un œil… Un grand échalas m’observait avec des yeux débordant de tendresse.

  • Tu dors toujours ici, toi ?

Oui, bon, et alors ?

  • Qu’est-ce que tu es mignon…

Il paraît. C’est ce qu’on me dit toujours.

  • Je peux te toucher ?

Ah, ça non! Fshhh… À peine je lève une patte en signe de menace, très légèrement, et voilà le grand dadais qui peste et fait la moue. Non mais mets-toi à ma place un peu, ça t’énerverait pas, toi, que quelqu’un vienne te tripoter partout pendant que tu dors?

  • Ah, ce n’est pas gratuit, c’est ça ? Hé! Mais c’est qu’il comprend ! Tapage diurne… ça mérite une petite amende.

Quand j’ai levé la tête pour lui lancer un regard, il a commencé à fouiller dans son sac de supermarché.

  • Hum… Je n’ai pas grand-chose de bon pour un chat…

T’inquiète, je suis un chat sans domicile fixe, je vais pas faire la fine bouche. Tiens, par exemple, ces manteaux de coquilles Saint-Jacques, ça m’ira parfaitement. Je renifle un paquet qui montre le bout de son nez hors du sac, quand, pif ! le mec me file un coup sur la tête. Hé ! Y a faux départ, là ! — Ce n’est pas bon pour ta santé, ça. Et puis c’est pimenté, tu ne vas pas aimer.

Pas bon pour ma santé ? Que tu dis ! Tu t’imagines peut-être qu’un chat errant qui ne sait pas ce que demain lui réserve se préoccupe de sa santé ? La blague ! Tout ce qui compte pour moi en cet instant précis, c’est de me remplir le ventre. Après hésitation, l’homme a déchiré un bout de côtelette de porc panée de son sandwich, il a enlevé la chapelure avec les doigts puis me l’a tendu. Hein? Que je mange ça, là, comme ça ? Hé, oh, tu crois m’avoir aussi facilement ? Bon, enfin, de la bonne viande bien fraîche et nourrissante, j’en ai pas tous les jours au menu, alors disons que je suis prêt à accepter, à titre d’accord de réciprocité… J’étais en train de mâchonner le morceau de porc pané quand j’ai senti un doigt me glisser sous le menton jusque dans l’oreille. C’était sa main libre, la droite. Il passe doucement derrière l’oreille. Je ne suis pas contre le fait de me laisser caresser un bref instant par un humain qui vient de me donner à manger, et puis en l’occurrence, c’est un expert. D’ailleurs, tu sais, si tu m’en donnes encore un peu, je veux bien que tu me caresses sous le menton. Je me frotte contre sa main… Et voilà le travail ! Facile ! Avec un sourire dépité, il me donne le dernier morceau de porc de son ex-sandwich au porc pané, toujours en ôtant la chapelure. Mais tu peux la laisser, tu sais, ça remplit bien le ventre, ce truc.

  • Bon, il me reste juste un sandwich au chou maintenant… Je le laisse me caresser mais pas trop, juste la dose équivalente à ce qu’il m’a donné, voilà… Bon, et maintenant, au revoir, on ferme.

J’allais lever une nouvelle fois la patte pour lui signifier qu’il pouvait disposer…

  • Allez, salut ! À la prochaine.

Il a retiré sa main encore plus vite et il est parti, rentrant chez lui par l’escalier. Alors là, décidément, même question timing, ce type est un expert. C’est comme ça que s’est déroulée notre première rencontre. C’est lui qui, quelque temps plus tard, allait me donner mon nom. Tous les soirs, il y avait maintenant un petit tas de croquettes sous le monospace. Une poignée, déposée sous la roue arrière, la quantité suffisante pour un dîner de chat. C’est le même jeune, celui qui est rentré dans son appartement par l’escalier, qui apparaît maintenant sans prévenir au milieu de la nuit pour déposer les croquettes. Si je suis là, il me prend une caresse à titre de dédommagement, mais même si je ne suis pas là, il dépose son don, sans rien dire. Évidemment, parfois un autre chat passe avant moi et les mange, et d’autres fois, si le jeune s’absente, j’ai beau attendre jusqu’au matin, les croquettes ne viennent pas, mais de façon générale, ça m’assure un repas régulier par jour. Enfin, les humains sont créatures capricieuses, c’est bien connu, alors je ne compte pas uniquement là-dessus. Un chat errant sait multiplier ses sources d’approvisionnement. On se connaît mais on n’a pas gardé les cochons ensemble, quoi. Nos relations s’étaient donc établies sur la base du maintien d’une distance convenable entre les deux parties, quand un changement radical est intervenu, qui devait bouleverser notre vie à tous les deux. Un changement, qui, pour ma part, s’est produit dans la douleur. Je traversais la rue en pleine nuit, quand je me suis senti pris dans les phares d’une voiture. Je me mets à courir pour passer vite fait de l’autre côté quand un coup de klaxon assourdissant se fait entendre… C’est là qu’il y a eu un léger cafouillage. Surpris par cet horrible bruit, j’ai bondi avec un temps de retard. Je croyais avoir de la marge, mais il m’a manqué un demi-bond et c’est comme ça qu’on se prend une voiture. Il y a eu un gros choc qui m’a envoyé valdinguer… Après ça, le noir total. Quand je suis revenu à moi, j’étais au milieu d’un espace vert sur le côté de la rue. J’avais jamais eu aussi mal de ma vie. Oui, mais j’étais vivant.

Je peux vous dire que j’en ai pris une belle… J’allais me relever, malgré tout, quand j’ai poussé un hurlement. Aouch ! Cette douleur à la patte arrière droite… Aïe ! Ça c’est pas normal. Je me suis retourné pour lécher la blessure… Non ! On voyait l’os ! Pour les morsures, les plaies, même assez graves, j’avais l’habitude, je me lèche et ça guérit. Mais là, ça n’allait pas le faire. L’os imposait sa présence avec l’autorité de la douleur. Avec beaucoup trop d’autorité, même. Je fais quoi? Je fais quoi? S’il vous plaît, quel - qu’un! Un chat qui appelle à l’aide, non mais je vous jure. Parce que tu crois qu’il y a des gens qui vont aider un chat errant ? N’empêche que, à ce moment-là, j’ai pensé à ce jeune qui m’apporte des croquettes la nuit. Lui, il m’aiderait. J’y ai cru. Alors que nos relations étaient de bon aloi, placées sous le principe du respect mutuel de la bonne distance, des croquettes contre des caresses, pas plus. Je sais pas pourquoi j’ai pensé à lui. Je me suis traîné avec ma fracture ouverte. Rien que la patte qui frottait sur le sol, ça me causait une douleur atroce, plusieurs fois j’ai perdu pied au milieu du chemin. Non, je vais pas y arriver. Je suis foutu… Je peux plus faire un pas. Heureusement, l’immeuble n’était pas trop loin. Le ciel blanchissait quand je suis arrivé devant le monospace. Non, je vais pas y arriver. Je suis foutu… Je peux plus faire un pas. Et cette fois, c’est pour de bon. J’ai miaulé tout ce que j’ai pu.

Plusieurs fois. Mais chaque fois, mon miaulement était plus faible que le précédent. Parce qu’en fait, rien que pousser ma voix me faisait souffrir. C’est à ce moment-là que quelqu’un est descendu par l’escalier. J’ai levé la tête : c’était lui!

  • Mais oui, c’est bien toi, a fait le jeune en courant vers moi, soudain tout pâle. Mais qu’est-ce qui t’arrive ? Tu t’es fait renverser par une voiture ?

Ouais. J’ai pas été très futé sur ce coup-là…

  • Tu as mal ? Qu’est-ce que je raconte, bien sûr que tu as mal.

Ne pose pas de questions stupides, s’il te plaît. Je vais me fâcher, sinon. Tu connais le proverbe : Prends soin du chat blessé. Ça te parle ?

  • Tu m’appelais d’une voix tellement désespérée, ça m’a réveillé, dis donc… C’est bien moi que tu appelais, n’est-ce pas ?

Ouais, bon, OK, je t’ai appelé, je t’ai super appelé, si tu veux. T’en as mis, du temps, au fait.

  • Tu t’es dit que moi, je t’aiderais, c’est ça ?

Ouais, ça m’a échappé… Je voulais y mettre un peu d’ironie, quand, je ne sais pas pourquoi, j’ai vu le jeune renifler. Mais pourquoi tu pleures ? C’est moi qui ai mal et c’est toi qui pleures ?

  • Bravo, tu es très courageux.

Tu t’es bien souvenu de moi. Les chats pleurent pas comme les humains. Mais je sais pas, j’ai eu l’impression de les comprendre, ces larmes-là. Quand je me suis vu foutu, c’est à toi que j’ai pensé. Je me suis dit que dans l’état où j’étais, il allait nécessairement se passer quelque chose. Aïe… Mais tu vas faire quelque chose, dis ? J’ai super mal… C’est insupportable..."

Hiro ARIKAWA - Les mémoires d'un chat


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