Chroniques photographiques
de la loge n° 5

Courvières (Haut-Doubs),
loge n° 5
fin-juin 2024

Début de l'été (?)

  5 matinées

Génisse
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 16 juin 2024

Corneille noire
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 16 juin 2024

Bergeronnette grise
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 16 juin 2024

Depuis l'affût
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 16 juin 2024

Trèfle rampant - Trifolium repens
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 16 juin 2024

Coccinelle
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 16 juin 2024

Charançon de l'ortie - Phyllobius pomaceus
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 16 juin 2024

Sur une feuille d'ortie...
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 16 juin 2024

Accouplement
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 16 juin 2024

Géranium des bois
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 16 juin 2024

Cercope sanguin
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 16 juin 2024

Gesse de Bauhin
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 16 juin 2024

Trèfle des Montagnes - Trifolium montanum
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 16 juin 2024

Foumis et pucerons
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 16 juin 2024

Chardon défloré
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 16 juin 2024

Marguerite
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 16 juin 2024

La loge
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 16 juin 2024

Au lever du soleil...
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 22 juin 2024

Bergeronnette grise, sous la pluie
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 22 juin 2024

Rougegorge familier juvénile
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 23 juin 2024

Grive draine
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 23 juin 2024

Gentiane jaune
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 23 juin 2024

Bergeronnette grise criant
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 23 juin 2024

Coccinelle (à sept points)
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 23 juin 2024

Gesse des prés - Lathyrus pratensis
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 23 juin 2024

Gentiane jaune (fleur)
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 23 juin 2024

Knautie des champs
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 23 juin 2024

Gesse de Bauhin
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 23 juin 2024

Knautie des champs
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 23 juin 2024

La loge
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
dimanche 23 juin 2024

Au lever du soleil...
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
vendredi 28 juin 2024

Chardonneret élégant
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
vendredi 28 juin 2024







Toilette
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
vendredi 28 juin 2024







Toilette
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
vendredi 28 juin 2024

Accouplement
(Coccinelle)
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
vendredi 28 juin 2024

Gesse de Bauhin
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
vendredi 28 juin 2024






Au lever du soleil...
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 29 juin 2024




Envol
(jeune Bergeronnette grise)
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 29 juin 2024




Petite-Tortue,
sur Achillée Millefeuille
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 29 juin 2024




Feuille de Laitue serriole
(c'est une "plante boussole" :
ses feuilles sont toutes orientées dans le même sens
par rapport au soleil !)
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 29 juin 2024




Géranium colombin - Geranium colombinum
Courvières (Haut-Doubs), loge n° 5
samedi 29 juin 2024

Suggestion de lecture :

"Jour quatre-vingt-dix-huit

Taz éteint la scie. Un nouveau rang de montants et de traverses est aligné sur l'établi, attendant d'être coupés, rabotés et assemblés. Du cerisier, cette fois. Plusieurs lots de meubles pour le dernier projet de Marko. Un artisan de pacotille au choix de bois douteux. Qui fait ce qu'on lui dit pour joindre les deux bouts.

Quand il lève les yeux, Elmo est sur le seuil. Midge se débat dans ses bras ; elle hurle si fort que Taz est surpris de ne pas l'avoir entendue par-dessus le rugissement de la scie. Cette foutue anxiété de séparation. Elmo penche la tête pour échapper aux cris.

• Je suis désolée, mais Midge ne s'arrête plus.

Taz époussette la sciure sur son T-shirt, le devant de son jean, dans les poils de ses avant-bras, puis il se dirige vers la porte, les mains tendues vers Midge. Une fois contre lui, elle prend une ultime respiration saccadée avant de déclarer forfait. Un dernier soupir et c'est fini. Pour le moment.

• Je suis désolée, répète Elmo.

• Ce n'est pas grave.

Taz fait rebondir Midge, comme Elmo a l'habitude de le faire.

Il la sent tendre le doigt et se tourne pour voir ce qui l'attire tant : la lame, qui étincelle et tournoie.

• Nom de Dieu, lâche-t-il.

Le poing enroulé autour des doigts de Midge, il contourne Elmo et sort dans le jardin, où l'air est enfin vif. Ils auront peut-être un automne, malgré tout.

• J'étais en train de préparer une soupe et tout à coup, elle a craqué, dit Elmo dans son dos.

Taz est surpris.

• Tu fais à manger ?

• Juste de lasoupe, mais... (Elle lui jette un bref coup d'oeil.) Ce n'est pas la première fois, tu sais.

Il lui renvoie un regard vide de toute expression.

• Les repas que tu trouves en rentrant, ce n'est pas un coup du Nain Tracassin. Un gnome ou quoi qui passerait la nuit à suer sur tes fourneaux.

Taz regarde la maison, la cuisine par-delà la porte.

Midge, dont la dernière lubie en date est de vouloir être avec celui, qui ne la porte pas, se penche vers Elmo. Et se rétracte sitôt qu'elle lui tend les bras.

• Tu as remarqué qu'il y avait de la nourriture dans la maison, pas vrai ?

Taz réfléchit.

• J'allais...

Elle laisse retomber ses mains.

• ça t'arrive, de manger ?

• Je pensais que c'étaient des restes, ou quoi. Enfin je crois.

Elle s'approche.

• Des restes de quoi ? Demande-t-elle, presque en chuchotant.

• Depuis ce temps, tu prépares à manger, tu fais les courses et tu remplis le frigo ?

• Les placards, aussi.

Taz commence à tâter ses poches, à la recherche du portefeuille qu'il n'a jamais sur lui.

• Du calme, dit-elle. Ça fait partie du marché.

• Quel marché ?

• Juste le boulot, ce que je suis censée faire quand je suis ici.

• Mais c'est à peine si je te paye assez pour surveiller Midge. Tu ne peux pas t'occuper des courses, en plus.

• Disons qu'avec Rudy, on...

• Rudy ? C'est Rudy qui paye mes courses ?

• Juste de quoi maintenir la maison à flot.

Taz fait rebondir Midge, qui réclame à nouveau Elmo.

• On n'avait jamais parlé de ça.

• Le temps que tu te reprennes en main. Il tient des comptes. Et les prix grimpent en flèche.

• L'idée, c'était que tu fasses quelques heures çà et là pour que je puisse travailler.

Elle lui glisse un regard en coin et s'avance vers Midge, avant de reporter son attention sur la Karmann Ghia.

• Belle bagnole, finit-elle par dire.

• Ce vieux machin, demande Taz.

La voiture est couverte de poussière et de feuilles d'érable à moitié jaunies.

• Un modèle classique.

La peinture est oxydée, le bas des portières rouillé. Quand elle accepte de démarrer, elle crache une fumée bleue en convulsant si fort que Taz en a les dents qui claquent.

• Dommage que ce soit une épave.

• N'empêche, belle bête.

• Tu veux l'acheter ?

C'est une vieille blague, mais Marnie bondit. Je te tuerai. Cette voiture, c'est sa fierté, merde.

Taz se racle la gorge.

• Elle n'est pas à vendre, en fait.

• Je connais quelqu'un qui serait prêt à tout pour l'avoir, répond Elmo. Moi, je ne suis pas exactement une collectionneuse.

Taz déglutit.

• Elle n'est vraiment pas à vendre.

Elmo se mordille un coin de lèvre avant de se tourner vers l'atelier.

• ça sent bon, là-dedans.

• Ta soupe ?

• Non, dans l'atelier. Le bois.

• Le cerisier ? C'est mieux que le chêne, c'est sûr. Mais le pin...

• Le pain ?

• Le bois dans la maison. Du pin de Douglas. Ça, ça sent bon.

• Vraiment ? (Elle désigne l'atelier d'un geste de la tête.) Je croyais que c'était juste... du bois, quoi.

Le sourire de Taz n'est pas entièrement forcé, pour une fois.

• Pitié, dit-il.

Il la laisse prendre Midge avant qu'elle ait une chance de se rétracter et va chercher un morceau de pin dans le râtelier. Il lui montre le grain, les fibres droites et serrées.

• C'est du vieux bois, des arbres géants, un peuplement ancien. Lisse et sans nœud, droit comme une flèche.

Elmo se penche et inspire profondément, mais ne semble pas convaincue. Taz s'assure qu'elle a midge bien en main avant d'allumer la scie et de passer le bois sous la lame. Il esquisse un sourire, repensant à la manière qu'avait Marnie de se moquer de son idylle avec le pin.

Taz éteint la scie, l'écoute ralentir, s'arrêter.

• ça y est, je comprends, dit Elmo.

• Tu vois ? Impossible de ne pas aimer cette odeur. Une fois, j'ai récupéré du vieux bois dans une distillerie du Tennessee. Des grosses poutres d'un mètre sur deux, encochées et mortaisées, qui servaient à retenir les tonneaux de bourbon. C'était tout un boulot, de réussir à les couper suffisamment pour pouvoir en faire quelque chose. Mais quand je m'y mettais, la vache, tout l'atelier embaumait... Une odeur de whiskey, de caramel et de vanille. J'avais envie de les couper rien que pour parfumer l'atelier.

Il se tait et reste planté là, son bout de bois à la main. Elmo le regarde, un drôle de sourire aux lèvres.

• Quoi qu'il en soit, la soupe est prête. Peut-être qu'elle sentira bon, elle aussi.

Taz ne bouge pas.

• Je ferais mieux de continuer tant que tu es là pour surveiller Midge.

Comme s'il n'avait rien dit, elle se dirige vers la maison, l'invitant à la suivre en agitant deux doigts par-dessus son épaule. Il hésite et finit par lui obéir.

C'est vrai que la soupe sent bon, et Taz demande à Elmo où elle a appris à cuisiner. Elle ferme un œil et le toise de l'autre.

• T'es sérieux ?

• Papa ?

• Pff.

• Cendrillon ?

• Avant la pantoufle de vair, alors.

Elle hoche la tête en haussant les épaule, un geste que Taz n'a pas encore réussi à déchiffrer.

• Tu as faim ?

• Pas vraiment.

Il n'a plus faim. Jamais.

• C'est exactement ce qu'une cuisinière a envie d'entendre.

• J'imagine que ça me ferait du bien de manger.

• Ah ! De mieux en mieux..."