Mardi 2 octobre 2007
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Le pays d'en-haut.


Estive du Pic du Montaigu
(Hautes-Pyrénées)

Ambiances.

La yourte sous la lumière de la pleine lune (pause de 30 secondes).
Mardi 28 août 2007

Lever de soleil.
Mardi 28 août 2007

Temps gris !
Jeudi 30 août 2007

Rayon de soleil.
Mardi 4 septembre 2007

Echarpe de coton.
Dimanche 2 septembre 2007

Mer de brume et de nuages (sous un ciel couvert).
Vendredi 31 août 2007


Les Lacs du Montaigu (et la Yourte).
Lundi 3 septembre 2007

Retour des brebis.
Mardi 28 août 2007

Irlande ?
Lundi 3 septembre 2007



Un petit texte :

"Une nuit dans la forêt Aguaruna
(seconde partie)

[...]
Du haut de son autel de pierres, l'anaconda lové sur la malédiction de son corps dresse la tête pour observer le ciel avec l'innocence des irrémédiablement forts. Ses yeux jaunes sont deux gemmes absentes, étrangères à la rumeur des félins qui, la faim collée aux côtes, pistent leurs victimes dans la brise de cette saison sans pluie qui emporte le pollen vers les clairières ouvertes par l'habilité ou la mesquinerie des hommes, ou par la cruauté électrique de la foudre.
Cet homme qui répand maintenant sur le sable les graines de tout ce qui pousse sur son territoire d'origine, et qui allonge ensuite sur elles son corps fatigué, cet homme est mon indispensable frère.
Dures sont les graines du cusculf, mais elles ramèneront dans ses rêves toutes les bouches avides qui reçurent sa saveur aigre-douce au temps de l'amour. Apres sont les graines d'achiote, mais leur pulpe rouge orne les visages et les corps des élues. piquantes sont les graines de la yahuasca, peut-être parce qu'elles dissimulent ainsi la douce liqueur qu'elles produisent et qui, bue sous la protection des vieux sages, dissipe le tourment des doutes sans fournir de réponses, mais en enrichissant l'ignorance du coeur.
Sur une haute branche qui les protège du puma, les singes sursautent en voyant une lueur au loin. C'est cet homme, mon frère, qui vient d'allumer un foyer et m'invite à partager ses biens tandis qu'il murmure tranquillement : "
Tout va bien. Le feu attire les insectes. Le jaguar et le fourmillier observent de loin. Le paresseux et le lézard aimeraient s'approcher. Le scarabée et le mille-pattes se montrent à travers le feuillage. Les langues du feu disent que le bois brûle sans rancoeur. Oui. Tout va bien."
Cet homme, mon frère, m'apprend que je dois approcher mes pieds du foyer et soigner avec la cendre tiède les plaies ouvertes par la longue marche. La pénombre empêche de reconnaître ses tatouages et les traits qu'il a peints sur son visage, mais la forêt connaît la dignité de sa tribu, l'importance du rang dont témoignent ses ornements.
Enveloppé par la nuit, il est simplement un homme, un homme de la forêt qui observe la lune, les étoiles, les nuages, tout en écoutant et en identifiant chaque son qui naît dans l'épaisseur des arbres : le cri terrifiant du singe dans les griffes du félin, la monotonie télégraphique des grillons, le souffle véhément des sangliers, la crécelle du crotale qui maudit sa venimeuse solitude, les pas fatigués des tortues qui viennent pondre sur la plage, la calme respiration des perroquets rendus muets par l'obscurité.
Ainsi, lentement, il s'endort, reconnaissant de faire partie de la nuit sauvage. Du mystère qui l'apparente à la minuscule larve et au bois qui gémit tandis que se tendent les muscles centenaires d'un ombu.
Je le regarde dormir et je me sens heureux de partager le mystère serein qui délimite l'espace entre les tendres questions de la vie et la réponse définitive de la mort."

Luis Sepulveda - Les Roses d'Atacama


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