Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°825 (2022-25)

mardi 21 juin 2022

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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La TORDUE - Le pétrin

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Fin du mois de mai
Floraison des Narcisses,
Ramier, Bergeronnette grise, Rougequeue...

Courvières, loge n° 5 (Haut-Doubs)
mai
2022



Pigeon ramier
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)
dimanche 15 mai 2022


Pigeon ramier
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)
dimanche 15 mai 2022




Etourneau sansonnet
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)
dimanche 15 mai 2022



Pigeon ramier
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)
dimanche 15 mai 2022



Chenille sur une Ortie
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)
dimanche 15 mai 2022

Barbarea
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)
dimanche 15 mai 2022



Pissenlit
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)
dimanche 15 mai 2022

Luzerne lupuline
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)
dimanche 15 mai 2022



Hélianthème nummulaire
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)
dimanche 15 mai 2022

Luzerne lupuline
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)
dimanche 15 mai 2022





Géranium des bois
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)
dimanche 15 mai 2022


Pigeon ramier
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)
dimanche 22 mai 2022

Bergeronnette grise adulte
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)
  jeudi 26 mai 2022



Rougequeue noir femelle
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)
jeudi 26 mai 2022



Narcisse des poètes
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)

jeudi 26 mai 2022



Géranium des bois
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)

jeudi 26 mai 2022



Pissenlit
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)

jeudi 26 mai 2022



Aspérule odorante
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)

jeudi 26 mai 2022



Myosotis
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)

jeudi 26 mai 2022



Ancolie (cultivée !)
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)

jeudi 26 mai 2022



Rougequeue noir mâle
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)

samedi 28 mai 2022



Bergeronnette grise et Génisse
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)

samedi 28 mai 2022



7343
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)

samedi 28 mai 2022



Etirement
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)

samedi 28 mai 2022



Rougequeue noir mâle
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)

samedi 28 mai 2022



Toilette
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)

samedi 28 mai 2022


Bergeronnette grise adulte
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)

samedi 28 mai 2022











Gesse de Bauhin
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)

samedi 28 mai 2022










Luzerne lupuline
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)

samedi 28 mai 2022









Géranium mou
Courvières, loge n°5 (Haut-Doubs)

samedi 28 mai 2022




Suggestion de lecture :

" PROLOGUE


Le chevaucheur de baleines

Dans les temps anciens, dans les années qui nous ont précédés, la terre et la mer éprouvèrent un sentiment de grand vide et d'ardent désir. Les montagnes semblaient mener droit au paradis, et la forêt humide, verte et luxuriante ondoyait comme une cape multicolore. Les remous du vent et des nuages animaient les cieux iridescents, où se reflétait parfois le prisme d'un arc-en-ciel ou d'une aurore australe. La mer chatoyante et moirée se fondait dans la voûte céleste. C'était le puits du bout du monde ; quand vous le regardiez, vous aviez l'impression de voir les limites de l'infini.

N'allez pas pour autant penser que la terre et la mer étaient dénuées de vie et d'énergie. Le tuatara, l'ancien lézard doté d'un troisième œil, veillait sur les lieux sans jamais ciller au soleil ; il guettait l'est et attendait. Des groupes de moa géants sans ailes patrouillaient l'île du Sud. Au creux du ventre tiède des forêts, les kiwi, weka et autres oiseaux furetaient en quête de huhu ou d'insectes tout aussi succulents. Les bois résonnaient de craquements d'écorces, de bavardages de cigales et du murmure des ruisseaux poissonneux. Parfois, la forêt se taisait subitement et, dans l'humidité des sous-bois, on entendait le rire du peuple enchanté en filigrane, comme un glissando pétillant.

La mer grouillait pareillement de poissons, mais ils semblaient attendre, eux aussi. Ils nageaient en bancs lumineux, pleuvaient en poussières scintillantes à travers les profondeurs de jade – les hapuku, manga, kahawai, tamure, moki et warehou, tous traqués par des requins tel le mango ururoa. Une silhouette blanche surgissait parfois du lointain et papillonnait dans les eaux, mais ce n'était que le vol serein du tarawhai, la raie à queue pointue.

Tout ce monde attendait. Attendait la semence. Attendait l'offrande. Attendait la bénédiction.

Soudain, levant les yeux à la surface, les poissons aperçurent les ventres sombres des waka, les pirogues, en provenance de l'est. Les premiers Anciens arrivaient, ils venaient de leur île-royaume, au-delà de l'horizon. Puis, après un laps de temps, les pirogues retournèrent vers l'est en traçant de longues fissures dans la surface nacrée. La terre, whenua, et la mer, moana, soupirèrent de bonheur :

« Nous sommes découvertes.

La nouvelle va remonter jusque chez les Anciens.

La bénédiction ne tardera plus. »

Lors de cette attente, la terre et la mer commencèrent à éprouver les affres du besoin, le désir d'assouvissement. Les forêts diffusaient de doux parfums dans les vents d'est et égrenaient des guirlandes de fleurs de pohutukawa sur les marées de l'est. L'océan étincelait d'une nuée de poissons volants, qui sautaient pour voir au-delà de l'horizon et être les premiers à annoncer l'avènement. Dans les hauts-fonds, les hippocampes caméléons caracolaient au garde-à-vous. Le seul à renâcler était le peuple enchanté qui se retira, lui et son rire argenté, dans les grottes dissimulées derrière de glorieuses cascades.

Le soleil se levait et se couchait, se levait et se couchait. Puis, un jour qu'il atteignait son zénith, survint la première vision. Un point d'écume à l'horizon. Une forme sombre qui s'élevait des profondeurs vert jade de l'océan. Prodigieuse, colossale, elle brisait la surface et fusait vers le ciel avant de retomber. Sous l'eau, le tonnerre étouffé retentit comme un grand portail s'ouvrant dans le lointain ; l'impact du plongeon ébranla terre et mer.

Un chant fabuleux emplit soudain l'océan ; il contenait l'éternité et s'adressait à la terre :

« Vous avez appelé et me voilà, j'apporte l'offrande des dieux. »

La forme sombre s'élevait, encore et encore. C'était un tohora. Une baleine, gigantesque. Un monstre marin. Au moment précis où il creva la surface, un poisson volant que l'extase propulsait toujours plus haut vit l'eau et l'air couler comme une mousse orageuse sur la noble créature et sut – oh oui ! - que l'heure était venue. Car elle portait le signe sacré : un moko [tatouage] en forme de spirale sur son front.

Puis le poisson volant remarqua qu'un homme jaillissait des flots, à califourchon sur la tête de la bête. Quelle vision extraordinaire que ce dompteur de baleine... L'eau ruisselait sur son corps. Il ouvrit la bouche pour inspirer une bouffée d'air froid. Ses yeux étincelaient triomphalement. Sa peau éblouissait sous les embruns diamantés. Dressé sur la créature, il ressemblait à une figurine tatouée, brun foncé et luisante. Il semblait tirer la baleine, de toutes ses forces, vers les cieux.

Encore plus haut. L'homme sentait la puissance du tohora quand il se projetait hors de l'eau. Apercevant au loin l'île longtemps recherchée, enfin trouvée, il poursuivit sa cavalcade fantastique en lançant des petites sagaies vers la mer et vers la terre.


Certaines lances se transformaient en plein vol et ralliaient les forêts sous forme de pigeons. D'autres se muaient en anguilles en amerrissant. L'océan chanta sa musique éternelle et inonda l'atmosphère ; la terre et la mer s'ouvrirent à lui, au cadeau qu'ils avaient si longtemps attendu : tangata, l'être humain. Fou de bonheur et de gratitude, l'homme cria à la terre :

« Karanga mai, karanga mai, karanga mai. Appelez moi. »

Mais il y eut une sagaie – la dernière, d'après ce que l'on dit – qui refusa de quitter la main du chevaucheur de baleine quand il tenta de la lancer. Il eut beau essayer, impossible de la faire voler.

L'homme dit alors cette prière à la sagaie en bois : « Puisses-tu trouver à te planter dans les années à venir, car suffisamment de lances se sont déjà logées. Sois celle qui fleurira quand les peuples souffriront et qu'ils auront le plus besoin de toi. »

La sagaie s'échappa alors joyeusement de ses mains et fila dans le ciel. Elle traversa un millier d'années. Quand elle atteignit la terre, elle ne subit aucune transformation ; elle laissa encore s'écouler cent cinquante ans, en attendant d'être requise.

La nageoire caudale de la baleine caressa majestueusement les cieux.

Hui e, haumi e, taiki e.

Ainsi soit fait..."

Witi IHIMAERA - La baleine tatouée



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