Milan royal, Faucon crécerelle
et
Buse variable

Champ Margot,
Courvières (Haut-Doubs)
août, septembre et octobre 2021

Dans le Mélèze...
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
lundi 16 août 2021

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Une buse le rejoint...
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 17 septembre 2021

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Envol
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 17 septembre 2021

Dans l'azur
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 17 septembre 2021

Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 17 septembre 2021

Sur l'Aubépine... (au 100 mm)
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
samedi 18 septembre 2021

Buse variable
Frasne (Haut-Doubs)
samedi 18 septembre 2021

<image recadrée>

Faucon crécerelle
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 18 septembre 2021

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 18 septembre 2021
<image recadrée>

Sous les nuages !
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
lundi 20 septembre 2021

Milan royal
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
lundi 20 septembre 2021

Dans le Mélèze
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
lundi 20 septembre 2021

Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
lundi 20 septembre 2021

Au 100 mm...
Tout près de la maison !
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 23 septembre 2021

Buse variable, de dos !
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 23 septembre 2021

Envol
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 23 septembre 2021

Faucon crécerelle
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 23 septembre 2021

Nettoyage du bec
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 24 septembre 2021

Envol
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 24 septembre 2021

Avec une proie... un campagnol !
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 24 septembre 2021

ça gratte...
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 24 septembre 2021

<image recadrée>

!
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 24 septembre 2021

Ebourriffement !
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 24 septembre 2021

Faucon crécerelle
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
samedi 25 septembre 2021

Milan royal
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
samedi 25 septembre 2021

!
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
samedi 25 septembre 2021

Envol
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
samedi 25 septembre 2021

ça gratte...
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
samedi 2 octobre 2021

Atterrissage
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
samedi 2 octobre 2021

Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 3 octobre 2021







Le vent souffle...
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 8 octobre 2021







Envol
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 8 octobre 2021







La membrane nictitante
(une deuxième paupière chez les oiseaux !)
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
samedi 9 octobre 2021




Dans l'azur
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
samedi 9 octobre 2021







Envol
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 14 octobre 2021




Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 14 octobre 2021




Toilette sous l'aile
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 14 octobre 2021




A sa toilette...
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 17 octobre 2021













Au coucher du soleil...
Champ Margot, Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 17 octobre 2021

Suggestion de lecture :

"Chapitre 1

Les signes du loup

C'est l'histoire d'une nuit. Un 24 juillet je crois, c'est une nuit au troupeau. Nous sommes deux. Venus conjointement pour tenir le loup loin des brebis et comprendre le moment critique, le drame nocturne où le loup entre en conflit avec les sociétés humaines – quand l'animal sauvage attaque l'animal domestique.

C'est en dialoguant avec le berger que l'idée est venue : pourquoi ne pas aller passer quelques nuits au troupeau pour faire acte de présence, pour servir à quelque chose, et pour faire l'expérience de ce qui se passe à l'origine du conflit qui anime aujourd'hui tout le corps social concernant le retour du loup. Nous suivons le troupeau de moutons sur le plateau de Canjuers. Il abrite une ou plusieurs meutes, très meurtrières à l'égard des ovins : les conditions écologiques, historiques et pastorales catalysent les attaques.

Canjuers est un camp militaire interdit aux civils, avec bombardements et passages de tanks. On marche en entendant les détonations des obus, dans une nature vidée d'humains. Au loin les villages fantômes. De ce désert, la faune renaît avec une vigueur explosive.

Nous nous arrêtons sous une crête, face au sommet du Mièraure. Il est 22 heures. Nous montons la tente dans un silence parfait, communiquant avec les signes de la langue amérindienne, les lèvres juste pour sourire. Bonne rigueur. Je reste dehors jusqu'à 1 heure en compagnie d'une lune rousse, au-dessus du troupeau de quelque mille deux cents brebis rustiques, adaptées à la rigueur du climat. La pauvreté du sol et la chaleur du jour exigent que les brebis pâturent toute la nuit. Les grands troupeaux, mobiles comme des volées d'étourneaux, sont alors à la merci des prédateurs. Abois sporadiques des chiens de protection – sept bâtards de patous et de bergers d'Anatolie – et puis, calme. Je m'installe dans mon duvet.

Je ressors à 3h30 car les chiens hurlent en continu. Ils se défendent. Ils sentent qu'il est là. Ils font front autour du troupeau. Je descends en silence sur le coteau, vers les bêtes, la lampe éteinte à la ceinture. J'ai choisi ma voie pour être sous le vent du troupeau. Les lavandes sentent fort, la lune dans mon dos crache une belle lumière nette. Le cri des chiens fait monter une certaine crainte mêlée d'adrénaline. Je m'arrête quelques centaines de mètre au-dessus du troupeau, la bouche ouverte pour mieux saisir les sons alentour, immobile et sans lumière, plusieurs minutes.

C'est là que j'entends quelque chose, quelque chose qui monte sur moi. A la course dans la pierraille, à l'oblique, croisant ma trajectoire quelques dizaines de pas devant. Je tressaille en imaginant un patou excité par le conflit. Je connais ces histoires de chiens de protection arrachant le bras d'un vétérinaire compatissant.

Je le vois d'abord courir à l'oblique à soixante pas ; il est gris anthracite à la lumière de la lune, assez uni ; ses épaules roulent puissamment comme je ne l'ai jamais vu chez un chien ; il est long, il a la queue basse et très droite ; il dégage une puissance, une puissance lucide de fauve. A quarante pas de moi, il s'arrête subitement.

Il a senti ma présence. Il tourne la tête vers moi.

Il me fixe deux longues secondes, le temps qu'il me faut pour dégainer la lampe à ma ceinture. Je lui envoie une giclée de lumière au visage, qu'il détourne avant que les rayons ne l'atteignent. Il jaillit vers un bosquet. Je le charge, puis j'oblique ma course pour couper la sienne. Je veux, je crois l'effrayer, le faire fuir, l'éloigner du troupeau. Mais je ne suis pas sûr du sens de cet acte, très pulsionnel. Je charge peut-être pour ne pas avoir peur.

Est-ce qu'il a senti mon odeur ? J'étais sous son vent, mais l'air tournait un peu et était faible. C'est ma silhouette dans sa vision périphérique je crois qui l'a surpris. Alors il m'a examiné comme un égal. Face à face.

Il disparaît derrière un bosquet isolé à l'orée du bois de Gourdon. J'y pénètre. Les taillis sont épais. Je passe sous les frondaisons des pins noirs, qui font un sanctuaire, je fouille quelques minutes. Il s'est volatilisé.

Et les sens et la raison prédisent qu'il doit être là : il n'y est pas.

Je réalise que ma conduite est absurde et crée un danger inutile ; il s'est tapi ici, il ne sert à rien de l'acculer.

Alors je reviens me poser entre le troupeau et le bois. Philippe, le berger, m'a dit que le loup souvent revenait chercher une bête tuée (il attend que le troupeau s'en éloigne un peu, et donc que les chiens s'écartent) ou pour retenter sa chance. Il ne réapparaît pas. Il ne pourrait le faire sans bruit, car la pierraille ici empêche tout déplacement silencieux. C'est ce qui m'a le plus surpris : le bruit très fort de sa course. C'est un fauve, mais pas un félin.

Je roule une cigarette assis dans les lavandes. Je crains d'être arrivé trop tard. Il semblait remonter du troupeau. Il faudra attendre le jour pour voir les dégâts. J'aurais dû venir plus tôt. C'est dérisoire, au regard de l'intensité des attaques ici, mais je serais content si j'ai contribué à apporter une nuit de paix aux brebis.

Les chiens se calment enfin, ils se sont séparés aux extrémités du troupeau, et vont aboyer sporadiquement toutes les cinq minutes, pour se signifier leurs positions, se tenir éveillés, se donner du courage. Ils ont fait un travail admirable. Je suis ému dans le noir par leur loyauté paradoxale de gardiens. Cette nuit, ils ont si bien servi cet humain qui les a élevés pour qu'ils protègent leur ancienne proie contre leur ancêtre le loup – et obtenir pour récompense de la viande de leur nouveau protégé (lorsque les bergers leur donnent la dépouille des bêtes mortes). Il y aurait de quoi devenir fou dans ces jeux d'inversion.

Dans la langue des signes amérindienne, le signe pour qualifier le loup consiste en un V du majeur et de l'index de la main droite, partant de l'épaule, et avançant à l'oblique vers le ciel. Le signe pour « chien » est le même V, doigts pointés vers le bas cette fois, mais il recule à l'oblique, vers l'arrière, en sens inverse.

Je repense la scène.

4 heures du matin, rencontre avec le loup à quarante pas, d'homme à homme.

C'est absurde, mais c'est la première et plus limpide formule qui me vient à l'esprit pour la verbaliser. Impression qui devient une énigme à résoudre. Il ne s'agit pas du tout du face-à-face viril que laisse entendre cette formule éculée : c'est pourquoi je ne comprends pas qu'elle me vienne si spontanément à l'esprit. C'est tout autre chose qui s'intuitionne dans ces trois mots, mais quoi ?

Je ne vois pas son visage, car trop lent à dégainer la lampe. (Leçon 1 : s'entraîner à dégainer très vite. Leçon 2 : il faut une extrême rigueur, une ascèse et une imprévisibilité, silence et furtivité, pour le surprendre.) Je ne distingue pas son masque labial blanc, ni vraiment ses oreilles en pointe que je crois deviner.

Mais il me regarde ; non, il regarde mon visage ; non, il me regarde dans les yeux. « Brusquement tu te souviens que tu as un visage. » Ce souvenir joue un rôle particulier dans ce sentiment consistant de l'avoir rencontré. Eye-contact avec le loup : énigme philosophique. Pourquoi certains animaux nous regardent-ils spontanément dans les yeux ? S'ils pensaient que nous sommes des corps mus par des forces physiques, des pierres chutant, des arbres ; ou bien s'ils ne pensaient pas, ils poseraient leur regard indépendamment sur toute la surface du corps, sans trouver nos regards. Ici, le fait qu'ils nous regardent dans les yeux indique qu'ils savent quelque chose : il y a une intentionnalité cachée derrière nos yeux, comme s'il y avait quelque chose à voir, comme si nous avions vraiment une âme, trahie dans ces miroirs. Je ne sais pas le dire. Le eye-contact révèle ce que ces animaux comprennent de ce que nous sommes. Ils nous attribuent une intériorité, nous qui peinons tant à leur rendre cette politesse, que leur geste pourtant appelle : il n'y a qu'une intériorité pour en reconnaître une autre, parmi les rochers, les forêts, les nuages..."