Mardi 24 juillet 2007
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Premiers jours de la vie d'un petit Grèbe huppé

Samedi 14 et Dimanche 15 juillet 2007 (matin)

Champ Pittet (Lac de Neuchâtel, Suisse)

Premier repas, une plume (!!) : les grèbes mangent leurs plumes, leur estomac
ainsi garni peut mieux digérer les arêtes des poissons.

.

Parfois, un adulte ramène un insecte ou un alevin.
Le petit attend la becquée, au chaud sous les ailes d'un parent qui couve
encore le reste de la nichée.

L'aventure : au bord du nid...

Portrait [image recadrée]

Croisière sur le dos d'un des parents.

Premier bain



Un petit texte :

"Le sentier s'ouvrait comme un porche ténébreux dont la voussure ogivale flamboyait dans le soleil, et dont le faîte, ainsi qu'un tablier de pont jeté entre deux arêtes sombres, s'ourlait d'un parapet tout vibrant de lumière. Sur le sol battu comme une aire, où le vent coulait en frais courant, clapotant aux feuilles des bords, d'immenses racines, déchaussées par le passage des humains, s'élançaient, le coupant en travers et ressemblaient à des tronçons de serpents géants dont les noeuds auraient simulé d'étranges verrues, et de qui la tête et la queue seraient restées enfouies dans un sinistre enlacement de ronces, de branches pourries et de feuilles mortes. Parfois un grattement de rat, frémissant dans les rameaux cassés et agitant de petits sautillements ce fouillis morbide et vénéneux avec le bruit d'une tête qui se lève ou d'une queue qui frétille, donnait plus encore à ces masses noueuses l'illusion sinistre de la vie.
Des coudriers et des aulnes, en cet endroit moins touffu, avaient réussi à vivre et formaient un semblant de barrière lâche, à claire-voie, s'allongeant le long du sentier comme une chaîne souple, frêle, flottante, aux maillons par endroits cassés d'une morsure de serpe et que venait heurter, de place en place, l'élan vigoureux et non contenu d'une branche basse de charme ou de hêtre.
Le soleil caressait les faîtes, cherchant comme un indiscret ami à s'insinuer dans le mystère familial du haut taillis, décochait d'espace en espace quelques rayons inquisiteurs qui venaient s'aplatir ou ricocher sur la terre après s'être insidieusement faufilés entre les branches moins feuillues d'alentour, mais de temps à autre aussi, comme si les grands vétérans de la forêt, responsables de ses destinées, eussent été soucieux de n'en rien laisser surprendre à un intrus, le vaste essor touffu d'un rameau de chêne, sentinelle avancée dans le ciel, s'étendait en haut comme une main pudique pour cacher cette espèce de nudité partielle à tout regard indiscret.
Attentif aux bruits, égayé d'un rayon de soleil, d'un vol d'oiseau, d'un bourdonnement de mouche, Guerriot s'arrêtait parfois au faîte d'un rameau balancé, saluant l'espace, défiant le vide, et repartait de plus belle dans une détente fantastique de muscles, un explosion de nerfs qui le faisaient jaillir plus haut que son but sur lequel il retombait gracieux en un ploiement élastique des branches, les pattes en avant, la queue droite, les griffes tendues comme des crampons solides et sûrs.
"

Le fatal étonnement de Guerriot [l'écureuil] - De Goupil à Margot – Louis PERGAUD


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