Le Trochiscanthe nodiflore
[TN]
n°739 (2020-40)
mardi 20 octobre 2020
"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres
Sauvages"
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lettre : [ici]
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Pholcus femelle, dans mon salon... Courvières (Haut-Doubs) lundi 27 juillet 2020 Extrait de "La Hulotte" n° 55 Femelle et sa ponte
Courvières (Haut-Doubs) mercredi 29 juillet 2020 Mâle Courvières (Haut-Doubs) mercredi 29 juillet 2020 Courvières (Haut-Doubs) jeudi 30 juillet 2020 Mâle Courvières (Haut-Doubs) dimanche 2 août 2020 Pour revoir, le [TN] n° 731, dont sont issues ces premières images, cliquez [ici] Accouplement I Courvières (Haut-Doubs) mardi 11 août 2020 la femelle en dessous... Remarquez la différence de grosseur des pédipalpes ! <image recadrée> Accouplement II Courvières (Haut-Doubs) mardi 11 août 2020 Pour lire un article scientifique,
Courvières (Haut-Doubs) mardi 11 août 2020
Courvières
(Haut-Doubs)
mardi 11 août 2020 <image recadrée> Courvières
(Haut-Doubs) mardi 11 août 2020 Dans ma cuisine
Les rayures que l'on voit sur les oeufs
?...Courvières (Haut-Doubs) mercredi 12 août 2020 ce sont les pattes des futurs petits pholcus bien enroulées dans l'oeuf... <image recadrée> Extrait de "La Hulotte" n° 55 <image recadrée> Courvières
(Haut-Doubs)
jeudi 13 août 2020 Les oeufs sont prêts à éclore
!
<image recadrée> Dans ma salle
de bain : l'ombre...
Courvières (Haut-Doubs) jeudi 13 août 2020 <image recadrée>
Naissance des petits
Pholcus
Courvières (Haut-Doubs) jeudi 13 août 2020 Extrait de "La Hulotte" n° 55 <image recadrée>
Yeux rouges... et pattes translucides ! Courvières (Haut-Doubs) vendredi 14 août 2020 Mâle, avec une ancienne "mue" Courvières (Haut-Doubs) vendredi 14 août 2020 Courvières (Haut-Doubs) vendredi 14 août 2020
Courvières (Haut-Doubs) vendredi 14 août 2020 Dans la chambre
d'amis
Courvières (Haut-Doubs) dimanche 16 août 2020 Une Tégénaire,
prise dans la toile d'un Pholcus
Courvières (Haut-Doubs) dimanche 16 août 2020 Courvières
(Haut-Doubs)
<image recadrée>
<image recadrée>
lundi 17 août 2020 La Tégénaire
sert de repas !
Courvières (Haut-Doubs) lundi 17 août 2020 <image recadrée>
<image recadrée>Courvières
(Haut-Doubs)
lundi 17 août 2020 Extrait de "La Hulotte" n° 55 Courvières
(Haut-Doubs)
mardi 18 août 2020 Courvières
(Haut-Doubs)
mardi 18 août 2020 Emmaillotage
d'une mouche
Courvières (Haut-Doubs) mardi 18 août 2020 Courvières
(Haut-Doubs)
Extrait de "La
Hulotte" n° 55
<image recadrée>
Extrait de "La
Hulotte" n° 55
Courvières
(Haut-Doubs)mardi 18 août 2020 Extrait de "La Hulotte" n° 55 mardi 18 août 2020 Près de mon ordinateur... Courvières (Haut-Doubs) mercredi 19 août 2020 Dans mes toilettes... Courvières
(Haut-Doubs) Courvières
(Haut-Doubs) Courvières
(Haut-Doubs) Courvières
(Haut-Doubs) Courvières
(Haut-Doubs) Courvières
(Haut-Doubs)
Courvières
(Haut-Doubs) Courvières
(Haut-Doubs) Courvières
(Haut-Doubs) Courvières
(Haut-Doubs) Mâle mangeant un Perce-Oreille Courvières
(Haut-Doubs)
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Les numéros 54 et 55
de La Hulotte
!
sur les Pholcus...
"La planète des fleurs Genève et son minuscule territoire sont un paradis pour les botanistes. Pour autant que son mauvais climat le permette, les essences rares, exotiques ou tropicales y pullulent. Cette ville-république qui depuis le XVIè siècle est passée, avec le soulagement qu'on devine, mais sans rupture brutale, d'une théocratie militante à la marotte des sciences naturelles est aussi un jardin d'Eden pour l'iconographe. Le patriarcat genevois, dont la parcimonie n'est – avec quelques exceptions notoires – plus à célébrer, a cependant le mérite de ne jamais lésiner sur l'achat des superbes traités de botanique, art militaire, anatomie, géologie alpestre, etc., dont l'illustration était confiée au cours des siècles à des artistes aussi réputés que Mantegua, Dürer, Jost Amman, Hogarth, Caspar Wolf, Reynolds ou Gustave Doré. A cause du raffinement des techniques utilisées : gravure, dessins gouachés, aquatinte ou litho couleur portée à la dernière perfection, ces livres, à leur parution, coûtaient déjà une fortune. Leurs propriétaires les ont souvent légués à la Bibliothèque universitaire de Genève qui est, pour les sciences naturelles, une caverne d'Ali Baba, sans oublier sa belle cousine du Jardin botanique, deuxième bibliothèque pré-linnéenne du monde après celle de Kew Garden, à Londres. Après les travaux de Linné, des revues plus techniques et moins soignées dans leur présentation, épousant ou attaquant ses thèses, se sont multipliées à un rythme tel que même une ville aussi opulente et aussi attentive que Genève n'avait plus les moyens de suivre tout ce qui paraissait. Reste que toutes les merveilles publiées du XVIIè au XIXè siècle s'y trouvent, derrière la belle serre blanche qui accueille à la porte de la ville ceux qui viennent de Lausanne et que la moitié des Genevois d'aujourd'hui ignorent. Cette marotte de botaniser qui commence avec Rousseau et touche toute la Suisse romande (le merveilleux herbier de Rosalie de Constant) nous a aujourd'hui un peu quittés, expansion démographique oblige. Voici cent cinquante ans, les ouvriers de l'horlogerie, les typographes, les émailleurs, le fin du fin de l'artisanat genevois, allaient herboriser au Bois de Bâtie et les jeunes bourgeoises ou patriciennes dans le Marais de Roillebaud qui n'avait pas encore été asséché – et où juliennes, iris d'eau, sabots de Vénus poussaient à foison -, sous la guidance d'un des membres de l'illustre famille de Candolle. Les uns et les autres faisaient d'alleurs l'admiration de Stendhal : les horlogers parce qu'ils lisaient Montesquieu, les philosophes anglais et ne s'en lassaient pas compter ; les demoiselles parce que – je cite de mémoire - « rien ne vaut une Genevoise de dix-huit ans avant que les ravages de la bigoterie en aient fait une malheureuse de trente-cinq ans, à moins qu'un confesseur jésuite ne leur donne le goût du péché. » Je ne souscrit pas à cette hypothèse, sachant qu'aucun jésuite, fût-il plus fin que cent aiguilles, ne pourra faire revenir Genevoises et Genevois sur cette conviction acquise de longue date et quotidiennement mise en pratique qu'il est plus facile, et moins périlleux, d'aimer les arbres et les fleurs que les hommes. L'horticulture tue moins vite que la passion, et lui sert très bien d'exutoire ; telle petite gouache datée de 1867, représentant une ancolie, ou une grappe de raisins de Mars, exprime à la fois un savoir-peindre, un amour de la nature et un bovarysme éperdu, qu'on ne retrouverait plus aujourd'hui. Je n'écris pas cela dans un accès de nostalgie passive et toepfférien mais parce que cet engouement était intriguant, plaisant, et constituait aussi une sorte de bien social. D'ailleurs plus je vais, moins j'aime Toepffer, non qu'il s'agisse de remettre en cause son talent qui est unique, mais sa misanthropie dévastatrice qui finit par me porter au foie. Nulle part, dans la caricature du XIXè siècle, même pas chez le terrible Wilhelm Busch, on ne trouve méchanceté si pointue, ni si accablante. Les hommes sont ou trop gros ou trop maigres, leurs visages sont ceux d'un porcelet ou d'un charançon, ils sont fagotés comme des épouvantails, tout coupés de manies ridicules, l'âme pincée par on ne sait quoi. Les femmes ? Lourdes, lentes, sans répliques ni à-propos, l'oeil éteint et bovin, sottement allanguies par la cour que ces mâles imbéciles leur font. Pardonnez cet accès de bile et passons ! Passons sans
transition à la pure merveille que je vous propose
ici. C'est un lys martagon dont j'ai retrouvé
l'original par le plus grand des hasards chez un
collectionneur neuchâtelois. Il a servi à illustrer
un des livres culte de la botanique anglaise, The
Temple of Flora, par Thornton, Londres, 1815. A côté
d'anémones ou d'orchis himalayens, on y trouve ce
lys, probablement, dessiné dans les Alpes suisses
comme nombre d'autres fleurs alpestres qui figurent
dans ce recueil. La présentation est tout à fait
singulière pour l'époque et rappelle une photo prise
avec une longue focale pour limiter la profondeur de
champ. La plante est en vedette, dans sa netteté
arrogante et superbe. Le paysage, lui, est noyé dans
un lointain de pathétique alpestre et flottant. A se
demander si la montagne a inventé le romantisme ou
si c'est l'inverse. A se persuader aussi que, même
pour les Anglais, il était plus facile d'aimer les
plantes que les hommes. Québec, octobre
1995"
Nicolas
BOUVIER - Histoires d'une image
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