Le Trochiscanthe nodiflore
[TN]
n°726 (2020-27)
mardi 7 juillet 2020
"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres
Sauvages"
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Gobemouche gris Courvières (Haut-Doubs) dimanche 17 mai 2020 <image recadrée> Courvières (Haut-Doubs) dimanche 17 mai 2020 Rougequeue noir femelle Courvières (Haut-Doubs) samedi 30 mai 2020
Rougequeue
noir (jeune) Rougequeue noir (jeune) Courvières (Haut-Doubs) samedi 30 mai 2020 Rougequeue noir (jeune) Courvières (Haut-Doubs) samedi 30 mai 2020 Rougequeue noir (jeune) Courvières (Haut-Doubs) samedi 30 mai 2020 Linotte
mélodieuse mâle Chardonneret
élégant <image recadrée>
<image recadrée>
Chardonneret
élégant Rhinanthe sp. Ortie Ortie Géranium découpé - Geranium dissectum Courvières (Haut-Doubs) samedi 30 mai 2020 Myosotis
des champs - Myosotis
arvensis Courvières (Haut-Doubs) samedi 30 mai 2020 Trèfle des prés - Trifollium pratense Courvières (Haut-Doubs) samedi 30 mai 2020
Rumex sp.
Courvières (Haut-Doubs) samedi 30 mai 2020
Salsifis sp.
Gesse de
Bauhin - Lathyrus
BauhiniiCourvières (Haut-Doubs) samedi 30 mai 2020 Courvières (Haut-Doubs) samedi 30 mai 2020 Raiponce en
épi - Phyteuma
spicatum
Géranium des bois - Geranium sylvaticumCourvières (Haut-Doubs) samedi 30 mai 2020 Courvières (Haut-Doubs) samedi 30 mai 2020 Raiponce en
épi - Phyteuma
spicatum
Compagnon
rouge - Silene
dioicaCourvières (Haut-Doubs) samedi 30 mai 2020 Courvières (Haut-Doubs) samedi 30 mai 2020 Rougequeue noir Courvières (Haut-Doubs) dimanche 31 mai 2020 Corneille,
au sommet d'un épicéa scolyté...
Rougequeue
noir, jeuneCourvières (Haut-Doubs) dimanche 31 mai 2020 Courvières (Haut-Doubs) dimanche 31 mai 2020 <image recadrée>
Rougequeue
noir, jeune
Courvières (Haut-Doubs) dimanche 31 mai 2020 Lièvre
Portrait de
Rougequeue noir, jeuneCourvières (Haut-Doubs) dimanche 31 mai 2020 Courvières (Haut-Doubs) dimanche 31 mai 2020 <image recadrée> Gesse de
Bauhin
Mésange
charbonnièreCourvières (Haut-Doubs) dimanche 31 mai 2020 Courvières (Haut-Doubs) lundi 1er juin 2020 Marguerite
Herbe de
Sainte-Barbe ou
Barbarée vulgaire -
Barbarea vulgarisCourvières (Haut-Doubs) lundi 1er juin 2020 Courvières (Haut-Doubs) lundi 1er juin 2020 Géranium des
bois
Gaillet sp.Courvières (Haut-Doubs) lundi 1er juin 2020 Courvières (Haut-Doubs) lundi 1er juin 2020 Pigeon
ramier
Courvières (Haut-Doubs) mardi 16 juin 2020 Pie
Courvières (Haut-Doubs) mardi 16 juin 2020 Raiponce
orbiculaire - Phyteuma
orbiculare
Courvières (Haut-Doubs) mardi 16 juin 2020 Knautie des champs
- Knautia arvensis
Courvières (Haut-Doubs) mardi 16 juin 2020 Corneille
Courvières (Haut-Doubs) jeudi 18 juin 2020 Chardonneret
élégant
Courvières (Haut-Doubs) samedi 20 juin 2020 Gentiane
jaune - Gentiana
lutea
Courvières (Haut-Doubs) samedi 20 juin 2020 La corolle des fleurs de Knautie possède 4 lobes inégaux..., tandis que celle des fleurs de Scabieuse : 5... Courvières (Haut-Doubs) samedi 20 juin 2020 Gentiane
jaune - Gentiana
lutea
Courvières
(Haut-Doubs)
samedi 20 juin 2020 [A suivre...] |
"AINULINDALE Il y eut Eru, le Premier, qu'en Arda on appelle Iluvatar ; il créa d'abord les Ainur, les Bénis, qu'il engendra de sa pensée, et ceux-là furent avec lui avant que nulle chose ne fût créée. Et il leur parla, leur proposa des thèmes musicaux, ils chantèrent devant lui et il en fut heureux. Un long temps s'écoula où ils chantèrent chacun seul, ou à quelques-uns, pendant que les autres écoutaient, car chacun ne comprenait que cette part de l'esprit d'Iluvatar d'où lui-même était issu, et le sentiment de leur ressemblance mit longtemps à venir. Pourtant une meilleure compréhension leur vint à mesure qu'ils écoutaient et les fit croître en accord et en harmonie. Et il fut un jour où Iluvatar fit rassembler tous les Ainur pour leur soumettre un thème magnifique qui leur dévoilait des choses plus grandes et plus merveilleuses qu'il ne leur en avait encore révélé. Son début glorieux et sa splendide conclusion éblouirent tant les Ainur qu'ils se prosternèrent devant Iluvatar sans pouvoir dire un mot. Alors Iluvatar leur parla : « De ce thème que j'ai proclamé devant vous, je souhaite maintenant que tous ensemble, harmonieusement, nous fassions une Grande Musique. Et comme j'ai doué chacun de vous de la Flamme Immortelle, vous allez pouvoir faire preuve de vos dons, chacun jouant s'il le veut de son habilité et de son talent pour embellir et glorifier ce thème. Moi je resterai à écouter et à me réjouir que, grâce à vous, la beauté se soit muée en musique. » Alors les voix des Ainurs, tels des harpes, des luths, des flûtes et des trompettes, des violes et des orgues, tels des choeurs aux voix innombrables, commencèrent à tisser le thème d'Iluvatar dans une harmonie grandiose. Le son des mélodies qui se fondaient sans fin l'une dans l'autre s'éleva pour tisser une harmonie qui dépassa les limites de l'ouïe en hauteur comme en profondeur, les demeures d'Iluvatar furent pleines à déborder d'une musique dont les échos atteignirent le Vide, et ce ne fut plus le vide. Jamais plus les Ainur ne composèrent une telle musique, bien qu'il soit dit qu'une musique encore plus grande, celle des choeurs des Ainur et des Enfants d'Iluvatar, doive s'élever devant Eru après la fin des temps. Alors les thèmes d'Iluvatar seront joués dans leur vérité et adviendront à l'Etre au même moment, car tous alors comprendront pleinement la partie qu'il leur a destinée, chacun atteindra à la compréhension des autres, et Iluvatar, satisfait, accordera le feu secret à leurs esprits. Donc Iluvatar restait à écouter et, pendant longtemps, il fut content, car la musique était sans failles. Mais à mesure que le thème progressait, il vint au coeur de Melkor d'y mêler des thèmes venus de ses propres pensées et qui ne s'accordaient pas au thème d'Iluvatar. De cette manière il cherchait à augmenter la puissance et la gloire de sa propre partie. Melkor était le plus doué des Ainur en savoir comme en puissance et il partageait les talents de tous les autres. Souvent, seul, il s'était aventuré dans les espaces du vide pour chercher la Flamme Eternelle, car il avait en lui un furieux désir d'amener à l'Etre des oeuvres de sa propre volonté, et il lui semblait qu'Iluvatar n'avait aucune pensée pour le vide, alors que lui-même ne pouvait souffrir qu'il restât vide. Mais il ne trouva pas le Feu, partage d'Iluvatar. Et la solitude lui fit concevoir des pensées à part, différentes de celles de ses frères. Il les fit venir dans sa musique, et une discordance aussitôt s'éleva tout autour. Beaucoup de ceux qui chantaient près de lui tombèrent en désarroi, leur pensée se troubla, leur musique hésita, et certains tentèrent de s'accorder à lui plutôt qu'à leur première inspiration. Alors la discordance gagna du terrain et les mélodies se perdirent dans une mer de sons turbulents. Iluvatar continua pourtant d'écouter jusqu'à ce que son trône parût au milieu d'une tempête, comme si des océans de noirceur se faisaient la guerre les uns les autres avec une rage inextinguible. Alors Iluvatar se leva, les Ainur sentirent qu'il leur souriait, il leva sa main gauche et un nouveau thème naquit au milieu de la tempête, semblable à celui du début et pourtant différent, qui gagna en puissance et en beauté nouvelles. Mais la discordance de Melkor s'enfla jusqu'au tumulte pour s'affronter au nouveau thème, la bataille sonore gagna en violence, si bien qu'un grand nombre des Ainur, découragés, s'arrêtèrent de chanter, et que Melkor eut le dessus. Alors Iluvatar se leva de nouveau, et les Ainur comprirent que son humeur était sévère. Il leva sa main droite et voici qu'un troisième thème, différent des autres, s'éleva du chaos ! D'abord il sembla toute douceur et tendresse, à peine un frémissement de sonorités calmes, de mélodies délicates, mais rien ne pouvait l'éteindre et il se mit à gagner en force et en profondeur. Il semblait à ce moment que deux musiques s'affrontaient devant le trône d'Iluvatar, en complet désaccord. L'une était large et pleine et splendide, lente cependant et empreinte d'une incommensurable tristesse, de là surtout venait sa beauté. L'autre avait maintenant atteint son unité propre, mais elle était bruyante et vaine, sans cesse répétée, avec un ensemble tapageur en guise d'harmonie, comme si de nombreuses trompettes jouaient la fanfare sur quelques notes. Cette musique voulait submerger l'autre par la violence de ses cris, et il semblait pourtant que ses notes les plus triomphantes fussent reprises par celle-ci et mêlées dans son mouvement solennel. Au milieu de cet affrontement, alors que les espaces d'Iluvatar vibraient et que le vacarme envahissait des silences encore jamais troublés, Iluvatar se leva pour la troisième fois, et son visage faisait peur à voir. Il leva les deux mains : d'un seul accord, plus profond que l'Abîme, plus haut que le Firmament, aussi perçant que la lumière de son oeil, la Musique s'arrêta. Alors Iluvatar parla, et il dit :
Les Ainur furent pris de peur sans comprendre encore les mots qui leur étaient adressés, et Melkor fut rempli de honte, en même temps que d'une colère secrète. Puis Iluvatar se leva dans toute sa splendeur et s'avança hors des régions harmonieuses qu'il avait créées pour les Ainur, et ceux-ci le suivirent. Quand ils arrivèrent dans le Vide, Iluvatar leur dit :
Et il leur communiqua une vision, leur donnant la vue alors qu'ils n'avaient encore que l'ouïe. Ils virent un Monde nouveau apparaître devant eux, une sphère au milieu du Vide, soutenue par le Vide, mais qui n'était pas le Vide. A mesure qu'ils regardaient et qu'ils s'émerveillaient, ce Monde dévoilait son histoire et il leur semblait le voir vivre et se développer. Quand les Ainur eurent contemplé en silence pendant quelque temps, Iluvatar leur dit encore :
En ce temps-là, Iluvatar parla aux Ainur de bien d'autres choses, et comme ils se souviennent de ses paroles, ainsi que de la musique que chacun d'eux créa, les Ainur connaissent une grande part de ce qui fut, de ce qui est, de ce qui sera, et peu de choses leur échappent. Pourtant il en est qu'ils ne voir, pas même rassemblés en conseil, car Iluvatar n'a révélé à personne ce qu'il garde en réserve, et chaque époque voit apparaître des nouveautés qui ne sont dans aucune prédiction, car elles ne sont pas issues du passé. Or donc, comme cette vision d'un Monde nouveau se déroulait devant eux, les Ainur virent qu'il renfermait des choses dont ils n'avaient pas idée. Ils assistèrent avec stupéfaction à l'arrivée des Enfants d'Iluvatar dans la demeure qui leur était aménagée, et comprirent qu'eux-mêmes, tandis qu'ils élaboraient leur musique, avaient participé à la création de cette demeure sans y avoir d'autre dessein que sa propre beauté. Les Enfants d'Iluvatar ne furent conçus que par Lui, ils vinrent avec le troisième thème, ils étaient absents du thème proposé à l'origine et aucun des Ainur ne prit part à leur création. Quand ils les virent, ils les aimèrent d'autant plus d'être différents d'eux-mêmes, êtres étranges et libres où ils voyaient l'esprit d'Iluvatar dans une lumière nouvelle, où ils apprenaient à connaître une part de sa sagesse qui, jusqu'alors, était restée cachée, même à eux, les Ainur. Les Enfants
d'Iluvatar sont les Elfes et les Humains, les
Premiers-Nés et les Successeurs. Et parmi toutes les
splendeurs de ce monde, ses vastes régions, ses
espaces nouveaux, ses orbes flamboyants, Iluvatar
choisit l'endroit de leur demeure dans les
Profondeurs du Temps et parmi les étoiles
innombrables. Cette demeure pourrait sembler peu de
chose à ceux qui ne considèrent que la majesté des
Ainur, sans voir leur terrible acuité, eux qui
peuvent choisir la plaine d'Arda tout entière pour
les fondations d'une colonne qui se dresse si haut
que le sommet en est plus acéré qu'une aiguille ; ou
à ceux qui ne verraient dans ce mond que les Ainur
continuent d'édifier qu'une immensité sans mesure et
resteraient aveugles à la précision extrême qu'ils
apportent à chacune des choses de ce Monde..."
JRR
TOLKIEN - Le Silmarillion
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