Mardi 3 juillet 2007
Dernières images du site "Rencontres Sauvages" : 72
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Au pays des Grèbes huppés - Lac de Neuchatel

Champ Pittet - Yverdon (Canton de Vaud, Suisse)

Masque [image recadrée]
"Capitan"
de la Commedia dell'Arte ?
Dimanche 10 juin 2007

... et son reflet !
Dimanche 10 juin 2007

Sur son nid.
Dimanche 10 juin 2007

Au repos, sous le nid.
Dimanche 10 juin 2007

Juste après l'éclosion, une tête émerge du plumage. [image recadrée]
Dimanche 24 juin 2007

Premier repas (un tout petit poisson!). [image recadrée]
Dimanche 24 juin 2007

Un peu plus loin, un individu et ses deux petits sur son dos.
Dimanche 24 juin 2007

Le deuxième individu vient nourrir les petits.
Dimanche 24 juin 2007

"La femelle les pond à intervalles de deux jours, et commence à couver dès le premier oeuf, ou un peu plus tard. Le mâle vient la relever toutes les trois heures environ. Pour chaque oeuf, il faut 25 à 29 jours d'incubation, aussi les poussins éclosent-ils à deux jours d'intervalle. Les premiers sortis se cachent bien au chaud, sous les ailes de la couveuse et n'en sortent que rarement. Dès que la nichée entière est éclose et qu'elle est rassemblée sur le dos du père ou de la mère, le nid est abandonné.
Quel charmant spectacle familial ! De la cachette douillette sort une tête rayée de noir et de blanc, tout éblouie par la lumière, puis une autre. A ce stade de leur vie, les poussins minuscules nagent peu, et ne plongent pas encore. Des piaillements affamés bili bili bili accueillent l'arrivée du parent qui vient remettre sa proie dans le bec d'un petit..."

Paul GEROUDET - Les Palmipèdes

Au fur et à mesure de l'incubation, la couleur des oeufs évolue (du blanc au brun).
Samedi 30 juin 2007

L'éclosion n'est pas pour maintenant...
Samedi 30 juin 2007

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Un petit texte :

"Au commencement…

Au commencement la Terre était une plaine sans fin, obscure, séparée du ciel et de la mer grise, étouffant dans une pénombre crépusculaire. Il n’y avait ni soleil ni lune ni étoiles. Cependant, bien loin, vivaient les habitants du ciel, êtres jeunes et indifférents, humain de forme, mais possédant des pattes d’émeu et une chevelure dorée étincelante comme une toile d’araignée dans le soleil couchant, sans âge et insensibles aux atteintes des ans, existant depuis toujours dans leur vert paradis bien arrosé, au-delà des nuages de l’ouest.
A la surface de la Terre, il n’y avait que des trous qui deviendraient un jour des points d’eau. Aucun animal, aucune plante, mais autour de ces sources étaient rassemblés des amas de matière pulpeuse, des restes de la soupe primordiale – silencieux, sans souffle, ni éveillés ni endormis – contenant chacun l’essence de la vie ou la possibilité de devenir humain.
Sous la croûte terrestre, cependant, les constellations luisaient, le soleil brillait, la lune croissait et décroissait et toutes les formes de vie gisaient endormies – la fleur écarlate du pois du désert, le chatoiement de l’aile du papillon, les moustaches blanches et frémissantes du Vieil Homme Kangourou – tous en sommeil comme les graines du désert qui doivent attendre l’averse vagabonde.
A l’aube du premier jour, le Soleil eut envie de naître (bientôt suivi ce soir même par les étoiles et par la Lune). Le Soleil creva la surface de la Terre, l’inondant de sa lumière dorée, réchauffant les trous sous lesquels dormaient les ancêtres.
Contrairement aux habitants du ciel, ces ancêtres n’avaient jamais été jeunes. C’étaient des vieillards boiteux, épuisés, les membres noueux et ils dormaient seuls, depuis toujours.
Ainsi, en ce premier matin, chaque ancêtre endormi sentit la chaleur du soleil sur ses paupières et sur son corps qui donna naissance à des enfants. L’Homme-Serpent sentit des serpents se glisser hors de son nombril. L’Homme-Cacatoès sentit des plumes. L’Homme-Larve ressentit un frétillement, la Fourmi à miel un chatouillement, le Chèvrefeuille sentit ses feuilles et ses fleurs se déplier. L’Homme-Péramèle sentit de petits péramèles grouiller sous ses aisselles. Chaque « chose vivante », chacune en son lieu de naissance, cherchait à atteindre la lumière du jour.
Au fond de leurs trous (à présent remplis d’eau), les anciens passèrent d’une jambe sur l’autre. Ils remuèrent les épaules et s’étirèrent. Ils se soulevèrent et traversèrent la boue. Leurs paupières craquelèrent et s’ouvrirent. Ils virent leurs enfants qui jouaient au soleil.
La boue tomba de leurs cuisses, comme le placenta d’un bébé. Puis, tel le nouveau-né qui pousse son premier vagissement, chaque ancêtre ouvrit la bouche et cria : « JE SUIS ! » « je suis… Serpent… Cacatoès… Fourmi à miel… Chèvrefeuille… » Et ce premier « je suis ! », cet acte primordial de nomination, fut considéré, alors et pour toujours, comme la strophe la plus secrète du chant de l’ancêtre, la plus sacrée.
Chacun de ses anciens (baignant alors dans la lumière du soleil) avança son pied gauche et nomma une chose. Il avança son pied droit et en nomma une autre. Il nomma le point d’eau, les roselières, les gommiers… donnant des noms de tous côtés, appelant à la vie toutes choses et tissant leurs noms dans des strophes.
Les anciens s’ouvrirent un chemin dans le monde entier par leur chant. Ils chantèrent les rivières et les montagnes, les lacs salés et les dunes de sable. Ils chassèrent, mangèrent, firent l’amour, dansèrent, tuèrent : partout où les portaient leurs pas, ils laissèrent un sillage de musique.
Ils enveloppèrent le monde entier dans un réseau de chants ; et, enfin, lorsque la Terre fut chantée, la fatigue les envahit. De nouveau ils ressentirent l’immobilité glacée des temps. Certains s’enfoncèrent dans le sol là où ils se trouvaient. D’autres se glissèrent dans des cavernes. D’autres encore regagnèrent en rampant leur « demeure éternelle », le point d’eau ancestral où ils étaient venus au jour.
Et tous s’en retournèrent sous terre.
"

Bruce CHATWIN – Le Chant des Pistes.


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