Le Trochiscanthe nodiflore
[TN]
n°714 (2020-15)
mardi 14 avril 2020
"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres
Sauvages"
explications sur le nom de cette
lettre : [ici]
ou [ici]
Si cette page ne s'affiche pas
correctement, cliquez [ici]
Pour regarder et écouter,
|
Pour
s'occuper et se cultiver
des "Mots Fléchés" - à télécharger (format
pdf), sur le thème des "Randonnée
au Mont
d'Or" : |
Scille à deux feuilles - Scilla bifolia Courvières (Haut-Doubs) samedi 14 mars 2020 samedi 14 mars 2020 Noisetier - fleurs mâles Courvières (Haut-Doubs) samedi 14 mars 2020 Courvières (Haut-Doubs) samedi 14 mars 2020
Crocus - Crocus albiflorus Courvières (Haut-Doubs) dimanche 15 mars 2020 Saule
Paquerette
- Bellis perennisCourvières (Haut-Doubs) dimanche 15 mars 2020 Courvières (Haut-Doubs) dimanche 15 mars 2020 Potentille stérile - Potentilla
sterilis
Anemone sylvie
- Anemone nemorosaCourvières (Haut-Doubs) dimanche 15 mars 2020 Courvières (Haut-Doubs) dimanche 15 mars 2020 Bois joli
- Daphne mezereum
Courvières (Haut-Doubs) dimanche 15 mars 2020 Pulmonaire
- Pulmonaria
officinalis
Courvières (Haut-Doubs) dimanche 15 mars 2020 Courvières
(Haut-Doubs)
Saxifrage à
trois doigts - Saxifraga
tridactylitessamedi 21 mars 2020 Courvières (Haut-Doubs) samedi 21 mars 2020 Pissenlit Courvières (Haut-Doubs) samedi 21 mars 2020
Courvières (Haut-Doubs) dimanche 22 mars 2020
Courvières (Haut-Doubs) dimanche 22 mars 2020 Jonquille
Courvières
(Haut-Doubs)Courvières (Haut-Doubs) lundi 23 mars 2020 lundi 23 mars 2020 Lamier
pourpre - Lamium
purpureum
Courvières (Haut-Doubs) lundi 23 mars 2020 Courvières
(Haut-Doubs)
vendredi 27 mars 2020 Feuille de Cardère
Courvières (Haut-Doubs) vendredi 27 mars 2020 Lierre
terrestre - Glechoma
hederacea
Courvières (Haut-Doubs) dimanche 29 mars 2020 Absinthe
Courvières
(Haut-Doubs)Courvières (Haut-Doubs) dimanche 29 mars 2020 mardi 31 mars 2020 Jonquille Courvières (Haut-Doubs) mardi 31 mars 2020 |
"12
Konrad passa un long moment assis au chevet de Vigga en attendant qu'elle se réveille, il repensait à son enfance dans Skuggahverfi, le quartier des ombres. Ses premiers souvenirs dataient d'après la guerre, la prospérité qu'elle avait apportée était toujours là. Peu après la fin du conflit, la population avait cependant connu quelques restrictions. Dans son esprit, le quartier des Ombres était un monde à part, avec ses boutiques, ses petites et ses grandes entreprises. La rue Lindargata le traversait d'est en ouest, à une extrémité il y avait les arts et la culture, à l'autre des usines de produits alimentaires. Complétement à l'ouest, le Théâtre national tournait le dos à la rue, comme s'il était un peu trop élégant pour ce quartier, on y trouvait également la Bibliothèque nationale et la Cour suprême, destinée à ceux qui s'étaient écartés du droit chemin, et, tout à l'est, les agneaux de l'automne poussaient leurs derniers bêlements dans la cour de Slaturfélag Sudurlands, les Abattoirs du Sudurland. Entre ces deux pôles, on longeait des maisons en bois couvertes de tôle ondulée et des bâtiments en pierre à un ou deux étages. Certains étaient soigneusement entretenus, d'autres ne payaient pas de mine, avec leurs petits jardins tournés vers le sud et vers le soleil. C'est dans un de ses appartements en sous-sol ressemblant à des taudis que Konrad avait passé son enfance. Ouvriers, artisans et bourgeois vivaient là en bonne intelligence. Certains buvaient, d'autres pas du tout. Certains allaient à l'église le dimanche et écoutaient la bonne parole avec une pointe de mauvaise conscience, encore vaseux après le samedi soir, adhérant inconditionnellement aux paroles du pasteur : ... pardonnez-nous nos offenses. D'autres mettaient leur chapeau et allaient faire une promenade avec leur femme, qui venait peut-être d'acheter un manteau, ils se découvraient quand ils croisaient quelqu'un et le saluaient. Les femmes admiraient dans les vitrines les belles robes et les jolis chapeaux importés de Copenhague ou de Londres. Les hommes plissaient les yeux en direction du port et observaient les navires qui accostaient. Ils suivaient du regard une voiture rutilante qui longeait la rue Austurstraeti comme dans un rêve. Vers midi, une odeur de viande rôtie flottait dans tout le quartier, puis on digérait tranquillement jusqu'à l'heure du café. Ainsi passaient les dimanches. Parfois, on apercevait un bonhomme tout ébouriffé et en tricot de corps qui, debout à sa fenêtre, demandait à un gamin d'aller lui chercher une bière légère bien fraîche à l'épicerie du coin : Garde la monnaie ! Lui criait-il. Konrad
se rappelait ces instantanés comme s'ils dataient
d'hier. Il
pensait souvent à son enfance dans ce quartier. Sa
mère
faisait figure d'exception puisqu'elle travaillait
et apportait un
salaire au foyer. Incapable de garder un emploi
fixe, son père
se livrait à toutes sortes de trafics et de
magouilles. En
grandissant, Konrad avait compris que l'illégalité
était son pain quotidien. Le couple n'avait pas les
moyens
d'élever une famille nombreuse, leurs seuls enfants
étaient
Konrad et sa soeur Elisabet..."
Arnaldur
Indridason - Passage des ombres
|
|