Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°712 (2020-13)

mardi 31 mars 2020

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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WA Mozart - "Voi avete un cor fedele"

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Chardonneret et Verdier

Courvières (Haut-Doubs)
mars 2020



Verdier d'Europe mâle
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 15 mars 2020


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Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 15 mars 2020
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Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 15 mars 2020

Chardonneret élégant
Courvières (Haut-Doubs)

mercredi 18 mars 2020

Dans l'ombre
Courvières (Haut-Doubs)

mercredi 18 mars 2020

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Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 18 mars 2020

Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 18 mars 2020

Couple de Verdier
Courvières (Haut-Doubs)

mercredi 18 mars 2020

Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 18 mars 2020

Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 19 mars 2020



Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 19 mars 2020



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Chardonneret élégant
Courvières (Haut-Doubs)

jeudi 19 mars 2020

Portrait
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Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 19 mars 2020

Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 20 mars 2020

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 21 mars 2020

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 21 mars 2020

Couple
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 21 mars 2020

Sur une cardère
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 22 mars 2020

Bataille
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 22 mars 2020

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 22 mars 2020

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Envol d'un Chardonneret
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 22 mars 2020
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Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 22 mars 2020

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Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 22 mars 2020

Détails
Courvières (Haut-Doubs)

lundi 23 mars 2020
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Courvières (Haut-Doubs)
lundi 23 mars 2020

Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 27 mars 2020

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Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 27 mars 2020
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Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 27 mars 2020

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 28 mars 2020

Mâle
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 28 mars 2020

Mâle
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 28 mars 2020

Femelle
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 28 mars 2020

Portrait d'une femelle
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Début de combat
avec un Pinson du nord...
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 28 mars 2020

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 28 mars 2020

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 29 mars 2020


Pour voir d'autres images
de Verdier d'Europe
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[numéro 668]
(2019 - 19)


Serin, Linotte, Verdier... et Moineau
- Courvières, Haut-Doubs - mars à mai 2019

Texte : La Hulotte n° 108  - La Coccinelle à 7 points

Musique :  Il - Les Negresses vertes

mardi 7
mai
2019
[numéro 662]
(2019 - 13)


Verdier d'Europe
- Courvières, Haut-Doubs - mars 2019

Texte : Quand les poules auront des dents - Stephen Jay Gould

Musique :  Fruhlingsstimmen - Johann Strauss

mardi 26
mars
2019


Suggestion de lecture :

"Un après-midi, j'ai croisé par hasard Mme Economopoulos devant sa haie de bougainvilliers. On a échangé quelques mots sur la saison des pluies et le beau temps, puis elle m'a invité à entrer dans sa maison pour m'offrir un verre de jus de barbadine. Dans son grand salon, mon regard a tout de suite été attiré par la bibliothèque lambrissée qui couvrait entièrement un des mures de la pièce. Je n'avais jamais vu autant de livres en un seul lieu. Du sol au plafond.

  • Vous avez lu tous ces livres ? J'ai demandé.

  • Oui. Certains plusieurs fois, même. Ce sont les grands amours de ma vie. Ils me font rire, pleurer, douter, réfléchir. Ils me permettent de m'échapper. Ils m'ont changée, ont fait de moi une autre personne.

  • Un livre peut nous changer ?

  • Bien sûr, un livre peut te changer ! Et même changer ta vie. Comme un coup de foudre. Et on ne peut pas savoir quand la rencontre aura lieu. Il faut se méfier des livres, ce sont des génies endormis.

  • Mes doigts couraient sur les rayonnages, caressaient les couvertures, leur texture si différente les unes des autres. J'énonçais en silence les titres que je lisais. Mme Economopoulos m'observait sans rien dire, mais alors que je m'attardais particulièrement sur un livre, intrigué par le titre, elle m'a encouragé.

  • Prends-le, je suis sûre qu'il te plaira.

Ce soir-là, avant d'aller au lit, j'ai emprunté une lampe torche dans un des tiroirs du secrétaire de Papa. Sous les draps, j'ai commencé à lire le roman, l'histoire d'un vieux pêcheur, d'un petit garçon, d'un gros poisson, d'une bande de requins... Au fil de la lecture, mon lit se tranformait en bateau, j'entendais le clapotis des vagues taper contre le bord du matelas, je sentais l'air du large et le vent pousser la voile de mes draps.

Le lendemain, j'ai rapporté le livre à Mme Economopoulos.

  • Tu l'as déjà terminé ? Bravo, Gabriel ! Je vais t'en prêter un autre.

La nuit d'après, j'entendais le bruit des fers qui se croisent, le galop des chevaux, le froissement des capes de chevaliers, le froufrou de la robe en dentelle d'une princesse.

Un autre jour, j'étais dans une pièce exiguë caché avec une adolescente et sa famille, dans une ville en guerre et en ruines. Elle me laissait lire par-dessu son épaule les pensées qu'elle couchait dans son journal intime. Elle parlait de ses peurs, de ses rêves, de ses amours, de sa vie d'avant. J'avais l'impression que c'était moi dont il était question, que j'aurais pu écrire ces lignes.

Chaque fois que je lui rapportais un livre, Mme Economopoulos voulait savoir ce que j'en avais pensé. Je me demandais ce que cela pouvait bien lui faire. Au début, je lui racontais brièvement l'histoire, quelques actions significatives, le nom des lieux et des protagonistes. Je voyais qu'elle était contente et j'avais surtout envie qu'elle me prête à nouveau un livre pour filer dans ma chambre le dévorer.

Et puis, j'ai commencé à lui dire ce que je ressentais, les questions que je me posais, mon avis sur l'auteur ou les personnages. Ainsi je continuais à savourer mon livre, je prolongeais l'histoire. J'ai pris l'habitude de lui rendre visite tous les après-midi. Grâce à mes lectures, j'avais aboli les limites de l'impasse, je respirais à nouveau, le monde s'étendait plus loin, au-delà des clôtures qui nous recroquevillaient sur nous-mêmes et sur nos peurs. Je n'allais plus à la planque, je n'avais plus envie de voir les copains, de les écouter parler de la guerre, des villes mortes, des Hutu et des Tutsi. Avec Mme Economopoulos, nous nous asseyions dans son jardin sous un jacaranda mimosa. Sur sa table en fer forgé, elle servait du thé et des biscuits chauds. Nous discutions pendant des heures des livres qu'elle mettait entre mes mains. Je découvrais que je pouvais parler d'une infinité de choses tapies au fond de moi et que j'ignorais. Dans ce havre de verdure, j'apprenais à identifier mes goûts, mes envies, ma manière de voir et de ressentir l'univers. Mme Economopoulos me donnait confiance en moi, ne me jugeait jamais, avait le don de m'écouter et de me rassurer. Après avoir bien discuté, lorsque l'après-midi s'évanouissait dans la lumière du couchant, nous flânions dans son jardin comme de drôles d'amoureux. J'avais l'impression d'avancer sous la voûte d'une église, le chant des oiseaux était un chuchotis de prières. Nous nous arrêtions devant ses orchidées sauvages, nous nous faufilions parmi les haies d'hibiscus et les pousses de ficus. Ses parterres de fleurs étaient des festins somptueux pour les souimangas et les abeilles du quartier. Je ramassais des feuilles séchées au pied des arbres pour en faire des marque-pages. Nous marchions lentement, presque au ralenti, en traînant nos pieds dans l'herbe grasse, comme pour ralentir le temps, pendant que l'impasse, peu à peu, se couvrait de nuit..."

Gaël Faye - Petit pays



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