Le Trochiscanthe nodiflore
[TN]
n°691 (2019-42)
mardi 5 novembre 2019
"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres
Sauvages"
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Au lever du soleil... Ayros Arbouix (Hautes-Pyrénées) vendredi 25 octobre 2019 Vue sur l'Eglise Astugue (Hautes-Pyrénées) vendredi 25 octobre 2019 Astugue (Hautes-Pyrénées) vendredi 25 octobre 2019 Astugue (Hautes-Pyrénées) vendredi 25 octobre 2019
Astugue (Hautes-Pyrénées) vendredi 25 octobre 2019 Astugue (Hautes-Pyrénées) vendredi 25 octobre 2019 Roland,
à la sieste La sortie du troupeau
Samuel,
mon frère, mène le troupeauAstugue (Hautes-Pyrénées) vendredi 25 octobre 2019 Astugue (Hautes-Pyrénées) vendredi 25 octobre 2019 Le chêne Astugue (Hautes-Pyrénées) vendredi 25 octobre 2019
Astugue (Hautes-Pyrénées) vendredi 25 octobre 2019 Pic du Midi de Bigorre Astugue (Hautes-Pyrénées) vendredi 25 octobre 2019
Bouquet de Crocus Astugue (Hautes-Pyrénées) vendredi 25 octobre 2019 Feuilles de Chataignier Astugue (Hautes-Pyrénées) vendredi 25 octobre 2019 Dans le sanctuaire Lourdes (Hautes-Pyrénées) vendredi 25 octobre 2019 Lourdes (Hautes-Pyrénées) vendredi 25 octobre 2019 Ayros
Arbouix (Hautes-Pyrénées)
samedi 26 octobre 2019 Ayros
Arbouix (Hautes-Pyrénées)
samedi 26 octobre 2019 Astugue
(Hautes-Pyrénées)
samedi 26 octobre 2019 Emile
Astugue (Hautes-Pyrénées) samedi 26 octobre 2019 Camille
Astugue (Hautes-Pyrénées) samedi 26 octobre 2019 Samuel et Emile
Astugue (Hautes-Pyrénées) samedi 26 octobre 2019 Mariage
Astugue (Hautes-Pyrénées) samedi 26 octobre 2019 Anne (ma
soeur)
Astugue (Hautes-Pyrénées) samedi 26 octobre 2019 Après-midi :
contes
Astugue (Hautes-Pyrénées) samedi 26 octobre 2019 Eglise
Astugue (Hautes-Pyrénées) samedi 26 octobre 2019 Pics du Midi
de Bigorre et
du Montaigu
Astugue (Hautes-Pyrénées) samedi 26 octobre 2019 Au coucher
du soleil
Astugue (Hautes-Pyrénées) samedi 26 octobre 2019 Rosée
Ayros Arbouix (Hautes-Pyrénées) dimanche 27 octobre 2019 Fleur
et fruit de la passion (Passiflore)
Cauteret
(Hautes-Pyrénées)Ayros Arbouix (Hautes-Pyrénées) dimanche 27 octobre 2019 dimanche 27 octobre 2019 Gave
CascadeCauteret (Hautes-Pyrénées) dimanche 27 octobre 2019 Cauteret (Hautes-Pyrénées) dimanche 27 octobre 2019 Hêtre Cauteret, Pont d'Espagne (Hautes-Pyrénées) dimanche 27 octobre 2019 Cauteret, Pont d'Espagne (Hautes-Pyrénées) dimanche 27 octobre 2019 Cauteret, Pont d'Espagne (Hautes-Pyrénées) dimanche 27 octobre 2019 Cauteret,
Pont d'Espagne (Hautes-Pyrénées)
Brebisdimanche 27 octobre 2019 Hautacam (Hautes-Pyrénées) dimanche 27 octobre 2019 Soirée Hautacam (Hautes-Pyrénées) dimanche 27 octobre 2019 Pics du midi de Bigorre et du Montaigu Hautacam (Hautes-Pyrénées) dimanche 27 octobre 2019 Pics du midi de Bigorre et du Montaigu Hautacam (Hautes-Pyrénées) dimanche 27 octobre 2019 Troupeau Hautacam (Hautes-Pyrénées) dimanche 27 octobre 2019 Crépuscule Hautacam (Hautes-Pyrénées) dimanche 27 octobre 2019 |
"A Hervé Ruisseau, médecin-généraliste, service d'accueil médical initial, Saint-Maurice, dimanche 2 janvier 2011. C'est arrivé hier, en pleine nuit, alors que je retournais chez une amie. Quand je lui ai montré les bleus sur ma cuisse, elle m'a conseillé de consulter. J'ai hésité. J'habite à huit cents mètres mais j'ai hésité à venir parce que j'ai peur de sortir. Et maintenant que je suis ici, j'ai peur de rentrer. J'ai été agressée dans l'immeuble de mon amie Suzanne. En entrant dans le hall, un homme m'a poussée dans le dos, brutalement. Je ne l'ai pas entendu arriver derrière moi. Il m'a jetée à terre, je suis tombée en trébuchant sur le sol. J'ai essayé de lui échapper à plusieurs reprises mais c'était impossible. Il me retenait en me serrant le bras, en me bloquant contre le mur, en s'appuyant sur moi. De tout son corps, il pesait sur le mien. On était dans le noir total. Ça a duré dix quinze ou vingt minutes. C'est difficile d'évaluer le temps qui s'écoule dans l'obscurité et dans la peur. Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé. Je marchais puis je me suis retrouvée à plat ventre puis assise puis debout, toujours menacée par cet homme qui m'empêchait de me débattre, de fuir. Jusqu'à ce que je remarque que la porte de l'immeuble ne s'était pas complètement refermée. A ce moment-là ; j'ai bondi et j'ai couru. J'ignore avec quelle force mais j'ai réussi à me sauver. Je suis montée chez Suzanne et je suis restée chez elle le reste de la nuit. Elle m'a raccompagnée chez moi hier après-midi et ne m'a pas quittée jusqu'à ce matin. C'est elle qui a trouvé votre cabinet ouvert ce dimanche. Elle a dit que je ne pouvais pas rester comme ça sans manger ni dormir à pleurer. Ça fait deux jours que je n'ai pas dormi. Quand je ferme les yeux, je panique. Je préfère rester éveillée. De toute façon mon cerveau ne veut pas s'éteindre. Je ne pense qu'à ça. Je suis épuisée. J'ai eu de la chance de sauver ma vie, pourtant j'ai peur. Je n'ai pas d'hématomes ailleurs que sur la cuisse gauche. La douleur est très supportable si l'on n'appuie pas dessus. C'est au ventre que j'ai très mal. La peur, une peur électrique et permanente, m'écrase l'estomac. Ça me presse le diaphragme et ça remonte jusqu'à la gorge. J'étouffe. Quand je respire, j'étouffe.
A Patricia Bonefeuil, gardienne de la paix, commissariat de Charenton-le-Pont, lundi 3 janvier 2011. Avant-hier, j'ai été agressée dans un hall d'immeuble. Hier, j'ai consulté un médecin. Je ne serais peut-être pas venue, s'il ne m'avait pas recommandé de porter plainte. J'ai tellement peur, je suis tellement épuisée, c'est tellement difficile de sortir de chez moi depuis cette nuit-là. C'est arrivé après que j'ai quitté l'appartement de mon amie Suzanne où l'on fêtait le réveillon. Il était 4 heures 30 ou 5 heures. Je me suis dirigée vers le métro pour rentrer chez moi mais la station était fermée. J'ai voulu prendre un taxi. Quand j'ai vu les gens sur place se bousculer et s'insulter pour monter dans les rares voitures qui arrivaient, j'ai fait demi-tour. Je suis retournée chez Suzanne pour y attendre l'ouverture du métro au petit matin. A hauteur de la porte d'entrée, au moment où je l'ouvrais, un homme m'a violemment poussée à l'intérieur du hall. J'ai trébuché, j'ai essayé de garder l'équilibre mais je suis tombée à terre, à plat ventre. C'est à ce moment-là que j'ai dû être blessée à la cuisse gauche. J'ai alors senti tout le poids du corps de l'homme sur le mien. J'ai essayé de me débattre mais il me retenait à terre. J'ai malgré tout réussi à me redresser légèrement et je me suis traînée, recroquevillée, jusqu'au mur gauche du hall. Je me suis assise, dos au mur, en restant repliée sur moi-même. Je sentais toujours l'homme près de moi, collé à mon corps. Il a commencé à me toucher partout sur le corps. Sur les seins, sur le sexe. Je crois que c'est au moment où il a glissé avec force sa main entre mes cuisses et sur mon sexe que j'ai réalisé ce qu'il voulait. D'une voix tremblante et faible, je disais Non non non mais il appuyait plus fort sur mon sexe. Je formais une boule avec mon corps afin qu'il me touche le moins possible. Je tentais de me faufiler mais il exerçait une telle pression. J'étais coincée. Je le suppliais d'arrêter. Il continuait en restant muet. J'ai insisté. En poussant très fort sur mes jambes, j'ai réussi à passer sous son bras droit alors qu'il me retenait. Je me suis relevée, j'ai cherché une issue mais j'étais totalement plongée dans le noir. J'ai fait quelques pas sur ma gauche, je ne savais pas où j'avançais, je me suis retrouvée dans une cour fermée, très sombre. L'obscurité m'a tétanisée. Je voulais crier, j'essayais de crier à l'aide en direction d'une pièce que j'avais vue allumée dans les derniers étages. Je n'ai pas réussi à sortir un seul son. Le type m'a rattrapée, m'a enserrée, plus fort. Je me suis dit qu'il ne fallait pas qu'il m'emmène plus avant dans cette grande cour sombre alors j'ai essayé de reculer, de le faire reculer. Je l'ai repoussé et j'ai pu atteindre à nouveau le hall de l'immeuble jusqu'à me rapprocher de la porte vitrée qui mène aux logements. C'est alors qu'il s'est placé devant la porte tout en me serrant le bras. Je lui ai dit que j'habitais au deuxième étage, qu'il obtiendrait tout ce qu'il voudrait s'il me suivait là-haut. J'espérais que s'il acceptait, je pourrais accéder à l'interrupteur dans l'escalier et, une fois dans la lumière, je pourrais courir, crier, frapper à une porte. Il a légèrment relâché son emprise mais il continuait de me tenir par le bras. Et il a dit C'est une embrouille. J'ai juré que non, que c'était la vérité. Il n'a rien répondu. Il me bloquait l'accès, me pressant un peu plus l'avant-bras. Je me débattais, nerveusement. Mes gestes étaient mal assurés, je craignais que ma résistance ne l'énerve davantage et qu'il ne devienne plus violent encore. Dans l'agitation, j'ai vu sur le sol un filet de lumière. J'ai compris que la porte cochère ne s'était pas complètement refermée. J'ai fait semblant d'être saoule, d'avoir envie de vomir. J'ai vacillé, dégagé mon bras, fait un tour sur moi-même puis j'ai bondi, j'ai couru vers la grande porte et je me suis jetée dans les bras du premier passant. Je l'ai agrippé si fort qu'il a eu peur. Il a dû croire que je l'agressais. Je lui ai dit qu'un homme allait me violer, juste là, à l'intérieur. L'homme est sorti
de l'immeuble. Il nous a frôlés et il a traversé la
rue comme si de rien n'était. Je le désignais du
doigt alors qu'il marchait les mains dans les poches
sur le trottoir d'en face. Il avait l'air très
calme. Il a une trentaine d'années, peut-être. Il
est un peu plus grand que moi, d'un corpulence
moyenne, avec des cheveux châtains ou noirs, mais
courts, c'est certain. Il portait des baskets, un
jean bleu et un blouson noir, une sorte de doudoune
avec une capuche..."
Yamina
Benahmed Daho - De mémoire
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