Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°675 (2019-26)

mardi 25 juin 2019

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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G Ph Telemann - Concerto pour flute traversière

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Rougequeue noir
mâle, femelle et jeune

Courvières (Haut-Doubs)
mars à mai 2019



Rougequeue noir femelle
Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 22 mars 2019




Rougequeue noir femelle
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 23 mars 2019



Rougequeue noir  mâle
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 31 mars 2019

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 31 mars 2019
<image recadrée>

Il a neigé !!
Courvières (Haut-Doubs)

jeudi 4 avril 2019

Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 12 avril 2019

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 13 avril 2019

Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 19 avril 2019

<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 19 avril 2019

<image recadrée>

Mâle en train de chanter
Courvières (Haut-Doubs)

vendredi 19 avril 2019
<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 20 avril 2019

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 11 mai 2019

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 11 mai 2019

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 12 mai 2019


Femelle dans son nid...
celui-ci se trouve sous le toit,
dans une panne (un peu pourrie !)
au dessus de ma porte d'entrée...

Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 12 mai 2019
<image recadrée>


Arrivée dans le nid
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 12 mai 2019
<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
lundi 13 mai 2019
<image recadrée>



<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
lundi 13 mai 2019
<image recadrée>

Nourrissage
Courvières (Haut-Doubs)

mercredi 15 mai 2019

Au petit matin, sur le manche de la béche de mon jardin : le mâle.
Courvières (Haut-Doubs)

jeudi 16 mai 2019

Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 16 mai 2019

Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 16 mai 2019

Le soir, sur le manche de ma béche : la femelle.
Courvières (Haut-Doubs)

jeudi 16 mai 2019

Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 16 mai 2019

Sur l'antenne de TV, la femelle...
Courvières (Haut-Doubs)

jeudi 16 mai 2019

... puis le mâle.
Courvières (Haut-Doubs)

jeudi 16 mai 2019

Au coucher du soleil
Courvières (Haut-Doubs)

jeudi 16 mai 2019

Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 17 mai 2019

Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 17 mai 2019

Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 22 mai 2019

Sur mon compost
Courvières (Haut-Doubs)

mercredi 22 mai 2019

Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 22 mai 2019

Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 22 mai 2019

Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 23 mai 2019

Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 23 mai 2019

Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 24 mai 2019

Jeune
Courvières (Haut-Doubs)

vendredi 24 mai 2019

Dans mes foins...
on aperçoit les dents de mon rateau !
Courvières (Haut-Doubs)

vendredi 24 mai 2019

Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 24 mai 2019

Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 24 mai 2019
<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 26 mai 2019

Au bord de la baignoire...
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 26 mai 2019

Bain
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 26 mai 2019

<image recadrée>

Mouillé
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 26 mai 2019

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 26 mai 2019

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<pas de son !>

ça gratte...
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 26 mai 2019

Toilette
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 26 mai 2019

Sous l'aile
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 26 mai 2019

<image recadrée>

Essorage
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 26 mai 2019

<image recadrée>

<image recadrée>

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Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 26 mai 2019
<pas de son !>

<image recadrée>

Jeune sur mon compost
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 26 mai 2019

<image recadrée>

<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 26 mai 2019

<image recadrée>

Dans mon pommier
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 26 mai 2019

<image recadrée>

<image recadrée>

Dans la lumière du soir...
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 26 mai 2019




Suggestion de lecture :

"Le soir où mon père a conclu, d'un ton sans appel, « Olivier, tu viens à la maison samedi matin et je t'y emmène », je n'ai même pas réfléchi. Il avait tout compris. Il fallait que je monte, pour respirer. C'était urgent.

Tôt ce matin d'automne, je l'ai retrouvé chez lui à Barbazan, au seuil des Pyrénées. Nous avons embarqué nos sacs dans le coffre de son utilitaire et nous avons pris la route, plein ouest, traversé le pont sur la Garonne, puis le village de Loures-Barousse, laissé sur notre droite la cathédrale Sainte-Marie de Saint-Bertrand-de-Comminges et nous nous sommes engouffrés dans la vallée boisée de la Barousse. Elle est pleine de cerfs que les Toulousains viennent écouter bramer à la bonne saison. Nous avons longé l'Ourse un bon moment, juqu'à Mauléon-Barousse, direction le Port de Balès. J'ai laissé dériver mes pensées sur la route, en songeant à ces derniers mois, ces nuits bouffées par l'angoisse, gavées de calmants. Dorothée, la femme avec laquelle je vivais, ne savait plus quoi faire pour m'aider. Et il n'y avait plus rien à faire, si ce n'était me regarder dévaler la pente.


Ferrère, dernière commune avant la montée vers le Port de Balès. A la sortie du village, mon père a piqué à droite dans les ruelles étroites et a rejoint une piste de terre. Trois mètres de large, pas plus. De la terre, des cailloux et la bagnole secouée par les ornières. Impossible de faire demi-tour. Nous avons croisé le ruisseau de Barradui, passé le petit pont de pierre, celui de Trace Puy. Des chiens de chasse ont aboyé à notre passage. Quelques lacets plus tard, une vieille baraque en pierre avec une Jeep verte garée dans le jardin, et encore plus haut, une vieille grange, fermée. Puis le bout de la piste carrossable. Mon père s'est garé sur un petit carré d'herbe en replat. Il a pris soin d'enclencher une vitesse et de mettre un caillou sous une roue, histoire de ne pas retrouver la voiture en contrebas. Chargés de nos sacs, d'une bouteille de rouge et d'une saucisse de foie, nous nous sommes engagés dans le raidillon.


Ce matin-là, c'était l'automne, la montagne explosait de couleurs. Les arbres moutonnaient en sinusoïdes sur ses pentes dans des dégradés de jaune, d'orange, de rouge. Pas un nuage dans le ciel. En sortant de la voiture, j'ai pris le soleil en pleine figure. J'ai suivi mon père en silence. Le sentier démarrait fort. Nous étions dans l'ombre, sur le versant nord, l'ubac. Sur un gros hêtre au tronc torturé, une marque jaune à demi effacée indiquait le sentier, trop étroit pour marcher à deux de front. J'ai glissé mes pas dans ceux de mon père. Je me suis enfoncé jusqu'aux genoux dans les feuilles mortes qui tapissaient le chemin. Sensation de fouler une neige fraîche, légère. Au-dessus de nous, un toit en hêtres, alignés comme les platanes qui bordaient les routes du Tarn de mon enfance. Et de part et d'autre, la pente. Je ne voyais presque plus le ciel, seulement cette voûte dorée, quelques arceaux de lumière, et ces troncs en bordure qui canalisaient mes pas.

Nous progressions au ralenti dans les feuilles froissées. J'ai observé chacun de ces troncs noueux, les mousses vert foncé habillant les pierres, les lichens clairs en forme de synapses. J'ai posé mes mains sur ces arbres centenaires qui inscrivaient des repères sur notre chemin tandis que la pente s'accentuait. Un hêtre se tenait en équilibre sur un talus, logeant ses racines boursoufflées dans un vieux muret sur le point de s'écrouler, un autre avait renoncé, laissant retomber sur le bord une chandelle de bois cassé. Dans ces murs de pierre sèche, je voyais les traces de parcelles anciennement exploitées. Ces frontières s'effondraient sous le poids du temps.

A l'aplomb de ce gros chêne, une nouvelle marque jaune, presque entièrement effacée. Le sentier a bifurqué plein nord, en angle droit, serpentant en lacets au milieu d'une grande zone à découvert, remplie de fougères jaunies et de genêts. Et la pente plus raide encore s'est mise à me repousser. Je me suis accroché, j'ai suivi mon père, comme quand j'étais petit.

Une portion plus douce, plus évasée, s'offrait enfin à nous sur le haut, le long d'une hêtraie un peu clairsemée mélangée de jeunes chênes. Il a pointé du doigt le reste du sentier : il bifurquait cette fois vers l'ouest, suivant la courbe de niveau. Ça ne monterait plus que très doucement. Nous étions à 1 200 mètres d'altitude et à trente minutes de la cabane.

Mon père s'est arrêtés sur un rebord de pierre. Nous nous sommes assis sur les rochers qui affleuraient, dans deux fauteuils de calcaire confortables. Sur le versant d'en face, orienté sud-ouest, s'étiraient des kilomètres de hêtres mordorés. Spectacle magique d'une forêt enflammée. J'ai pensé à Dorothée. J'ai pensé à ma thèse et à mon directeur. Je lui remettrais des chapitres en noir, il me les rendait presque entièrement recouverts de rouge. J'avais tout laissé en plan, Dorothée et mes mauvais textes.

Mon père m'a fait signe de me relever, nous avons continué sur le sentier à flanc de versant, traversant le haut de la forêt. Sur notre gauche des hêtres étêtés avaient dû subir les colères d'une tempête, peut-être celle de 1999 ; sur notre droite, au-dessus, les arbres sur pied, solides, eux. Il a fallu piquer d'un coup vers le nord, droit dans la pente. Il n'y avait plus de marque jaune sur aucun tronc. Nous avons croisé le ruisseau de la Prade, étroit, pentu et tortueux.

Et c'est là, tout au bout, quelques mètres au-dessus, juste à la sortie de la hêtraie, que je l'ai vue. La cabane touchait les nuages.

Nous nous sommes assis devant, sur l'herbe. J'ai enlevé mes chaussures pour marcher pieds nus. Mon père a fait un feu. Nous avons sorti le vin et notre saucisse de foie au goût de sang. On en a toujours fait notre festin, avec mon père, lors de nos vacances sous la tente, dans les vallées du Galbe et d'Astau. La saucisse a rôti sur la pierre chaude, et nous l'avons mangée comme deux morts de faim. Au-dessus, un groupe de chocards à bec jaune voltigeaient.


A l'intérieur, c'était sale. Il y avait des casseroles noircies, de vieux vêtements troués, des couvertures usées et pleines de poussières. Et par terre, près du poêle, des bouteilles de vin vides. Soixante-trois. Je les ai comptées. Probablement abandonnées par des chasseurs. Nous les avons redescendues, ce jour-là, en deux allers-retours, à coups de sacs chargés chacun de sept ou huit bouteilles, l'un sur le ventre, l'autre sur le dos. Drôle de ballet.

Quand la cabane a été vidée, je me suis senti mieux. J'ai eu l'impression qu'elle était devenue immense. Je lui avais permis de retrouver une dignité, à cette petite maison. Je voulais la nettoyer, l'habiller, comme si elle m'appartenait, alors qu'elle était sans doute à un berger. Ou à personne. J'engageais avec elle un lien qui allait durer des années. On peut s'attacher à une cabane comme à un être humain, seuls les enfants le savent. Tôt ou tard, je le sentais, j'y reviendrais.


J'y suis venu un week-end, puis un autre, encore un autre. Et chaque fois, j'y ai monté quelque chose. Des vieilleries abandonnées près des poubelles, une chaise, un miroir, des casseroles, un marteau, des clous. En bas, dans ma maison à Toulouse, j'avait tout le confort et je le fuyais..."

Olivier Garance avec Delphine Saubaber - Ma Cabane
(une échapée sauvage)



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