Mardi 15 mai 2007
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Résurgences

Source de la Loue, du Lison et Source Bleue (Haut-Doubs)
Samedi 10 et Dimanche 11 mars 2007
Dimanche 1er et lundi 16 avril 2007
Samedi 12 mai 2007

Ruisseau de la Grotte Sarrazine
Site de la Source du Lison

Source de la Loue

La Loue, un peu après la source

Un ruisseau, affluent de la Loue

La Source bleue (sur la Commune de Montperreux, près du Lac de Saint Point)
C'est ici que niche le Cincle plongeur...

Cascade du ruisseau de la Source Bleue

Arrêt sur image (l'eau de la Source Bleue, sur une petite cascade)



Un petit texte :

"La Loue

Il est connu que la Loue, cette résurgence majestueuse qui sort, toute formée, de la montagne, est fille du Doubs. On a, à ce que je sais, mis un colorant dans la rivière mère, et on l’a retrouvé quelques jours plus après dans la source, bien plus bas. On en a conclu que ce qui jaillit là, au pied de la falaise, vient du plateau, de la région de Pontarlier.
Mais où, exactement, se situe la perte du Doubs ? Cela doit être connu, quelqu’un doit avoir étudié ce phénomène géologique. Est-ce dans le lac de Saint Point, ou du côté du village de Doubs, ou plus loin, vers Morteau ? Est-ce dans un lieu précis, y a-t-il un gros trou quelque part ? Ou l’eau s’enfonce-t-elle insensiblement, au fil des kilomètres, dans un fond de vallée perméable, dans un sol sablonneux ? Y a-t-il dans la roche un réservoir, un lac souterrain ?
Je n’en sais rien.
Si j’étais un auteur sérieux… plutôt : si je participais à un ouvrage informatif, sur le Jura, je me serais renseigné. En quelques coups de fil, j’aurais élucidé cette énigme. Et sans faire mine d’y toucher, j’indiquerais au lecteur : « Comme chacun le sait, la perte du Doubs se produit à … »
Eh bien non. Pour l’instant, et par choix, je garde mon ignorance. Pour ne pas déflorer le mystère.
Le merveilleux, c’est l’inconnu, l’ailleurs. La poésie et l’imaginaire se nourrissent de pénombre, de paysage à peine entrevus dans la brume. D’où la magie qui émane de notre terre jurassienne, souvent enfouie dans la moiteur du brouillard. Qu’y a-t-il plus loin, là où le regard bute contre une ouate bleutée ? Cela peut être tout près, c’est cependant hors de vue, et possiblement plein d’étrangeté…
Donc, à un endroit indéterminé, une partie incertaine des eaux du Doubs fausse compagnie au courant principal. Après un voyage dans les failles obscures, minuscules peut-être… après s’être précipitées dans de sombres couloirs, rivières rassemblée et glacée, torrent furieux… après avoir chuté dans de hautes cheminées, et l’absence de lumière, et l’absence de l’œil humain font que l’écume blanche restera pour toujours un secret de la montagne… après avoir erré, après s’être égarées dans le ventre de mon pays, ces eaux dissidentes deviennent la Loue. Elles sortes du rocher par une bouche noire, et retrouvent le soleil vivant.
[…]
Source de la
Loue, source du Lison, de l’Orbe, de la Venoge… (Oui, ce « fleuve » vaudois, aussi, est fille du Jura…) Partout jaillit le sang de notre terre. Il faut les avoir vues au premier printemps, ces belles échevelées dans leur exubérance, quand les primevères couvrent les talus de leurs fragiles étoiles jaune pâle. Il faut avoir approché leur flot puissant et tranquille, respiré l’air encore frais, pour avoir une idée de ce qu’est, quelque part, le Paradis…
"

Pierre BICHET, Michel BUHLER - JURA


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