Mardi 8 mai 2007
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Portraits d'un Cincle plongeur

Près de la Source Bleue (Haut-Doubs)
Dimanche 15 et lundi 16 avril 2007
Dimanche 6 mai 2007

Sur une souche au bord de l'eau.

Cincle nageant. [image recadrée]

Portrait, de dos. [image recadrée]


Jeune Cincle [image recadrée]
Dimanche 6 mai 2007



Un petit texte :

"Au dessous de la cascade, sur une grosse pierre aspergée de poussière d'eau et balayée d'écume, le
Cincle surveille le courant. Trapu, rondelet, il est à peu près de la taille d'un Merle, auquel il ressemblerait davantage s'il n'avait une queue aussi courte ; il paraît noir ou ardoisé, avec une superbe bavette d'un blanc éclatant qu'on repère de loin. S'il est aisé de le reconnaître ainsi au premier coup d'oeil, il serait moins facile de détailler de plus près le brun de sa tête ou le marron de son ventre, car il est prompt à s'envoler ou à disparaître dans l'eau limpide de la rivière. Aucune différence extérieure ne distingue les sexes.
En été, nous remarquons des oiseaux plus pâles, dont le dessous blanchâtre est moucheté de gris et dépourvu de plastron : ce sont les jeunes des nichées récentes.
Sans être particulièrement adapté à la locomotion aquatique, le "
Merle d'eau" passe sa vie entière au bord de l'élément liquide, et pour une part dans son sein même. C'est le seul Passereau plongeur et nageur. Le voici sur une pierre au milieu de l'eau, tout agité de tics nerveux, de rapides courbettes sur ses pattes à ressort, abaissant sa queue à petits coups, "clignant" des yeux à tout instant. Soudain il descend dans l'eau, s'immerge à demi ou en entier, sans hésitation, et sort un peu plus loin sur une petite grève, ou bien s'envole et va se percher sur une branche basse. Son comportement a des aspects aussi variés que ceux de la rivière ; l'aisance extrême de ses mouvements, l'habileté de sa technique en toute situation, nous stupéfient lorsque nous avons l'occasion rare de les observer dans de bonnes conditions. Tantôt le Cincle arrête son vol et se laisse choir comme une pierre, ce qu'il fait aussi d'un perchoir, en plongeant délibérément ; tantôt, de la rive où il pataugeait, il pénètre dans l'eau en poursuivant sa marche. Plus souvent encore, il nage en surface, pique de-ci, de-là, quelques insectes en pivotant légèrement, ou bien "lorgne" en immergeant la tête. Tout à coup, il s'enfonce, puis reparaît quelques secondes plus tard à peu de distance du point d'immersion, en aval ou en amont. On l'a vu nager et plonger loin de la rive, sur de vaste étendue d'eau libre, et il le fait avec autant de maestria au bord des lacs et des étangs que dans les rivières et les ruisseaux, ce qui implique une adaptation à des conditions physiques différentes. Aux eaux stagnantes, il préfère les remous, les tourbillons, les rapides écumants, et même les cascades qu'il traverse sans hésiter..."

Paul GEROUDET - Les Passereaux d'Europe


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