Végétaux, papillons et libellules
en été...

Haut-Doubs
juin, juillet et août 2018

Bouverans, l'Entonnoir (Haut-Doubs)
samedi 2 juin 2018

Sainfoin - Onobrychis viciifolia
Bouverans, l'Entonnoir (Haut-Doubs)
samedi 2 juin 2018
<image recadrée>

Renouée amphibie - Polygonum amphibium
Bouverans, l'Entonnoir (Haut-Doubs)
samedi 2 juin 2018

Frisson d'ombelles
Bouverans, l'Entonnoir (Haut-Doubs)
samedi 2 juin 2018

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 16 juin 2018

Joubarbe
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 17 juin 2018

Nénuphar jaune - Nuphar lutea
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
vendredi 29 juin 2018

Séneçon des marais - Senecio paludosus
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
vendredi 29 juin 2018

Ortie dioïque - Urtica dioica
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
vendredi 29 juin 2018

Chardon décapité - Carduus defloratus
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 30 juin 2018

Gentiane jaune - Gentiana lutea
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 30 juin 2018

Sureau rouge - Sambucus racemosa
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 30 juin 2018

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 30 juin 2018

Aroche
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 1er juillet 2018

Cirse des champs - Cirsium arvense
Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 12 juillet 2018

Grand Nacré
Bouverans (Haut-Doubs)
dimanche 29 juillet 2018

Cirse vulgaire - Cirsium vulgare
blanc
Bouverans (Haut-Doubs)
dimanche 29 juillet 2018

Moyen Nacré,
sur une fleur de Cirse des marais - Cirsium palustre
Bouverans (Haut-Doubs)
dimanche 29 juillet 2018

Agrion éclatant mâle
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
samedi 4 août 2018

Nacré, sur une fleur d'Eupatoire chanvrine - Eupatorium cannabinum
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
samedi 4 août 2018

<image recadrée>

Abeilles sur une fleur de Carline acaule - Carlina acaulis
Bouverans, Entonnoir (Haut-Doubs)
samedi 11 août 2018

Feuille d'Aconit
Mont d'Or (Haut-Doubs)
mercredi 15 août 2018

<image recadrée>

Suggestion de lecture :

"A ce moment, les travaux étant terminés jusqu'à Beuchail, tout le chantier descendit vers Plombières. Un beau matin, on chargea tout le matériel sur les tombereaux, les muletiers à califourchon sur leurs bêtes, les charretiers claquant du fouet, la caravane monta la route d'Ancey. La tête était déjà dans la descente sur Velars que l'arrière-garde piétinait encore à Mâlain. Egrenés le long de la route, pour surveiller le chargement, les ouvriers marchaient en chantant, groupés par profession, portant bouquets de fleurs. - Certains atelages étaient enrubannés de guipures et de faveurs que les filles de Baulme et de Savigny avaient données. Tous les chevaux attelés portaient des sonnailles et tout cela avançait, soulevant un nuage de poussière, éveillant les échos des combes. Dans les montées, on piétinait, pour trotter dans les descentes. Les cuisines, chargées sur les chars, n'avaient pas éteint leurs fourneaux, les boulangers n'avaient même pas fermé leurs pétrins.- D'un bout à l'autre de la colonne on s'appelait et les ordres se transmettaient comme dans une armée en marche.

Lorsqu'on eut passé la dernière montée, la descente commença sur la vallée de l'Ouche, et bientôt on fut à Velars. Le défilé y dura plus d'une heure, les jolies filles les regardèrent passer.

Lazare avait cueilli deux bouquets de petits oeillets rouges des friches et en avait mis un à sa blouse, l'autre à sa casquette. Il les distribua un peu partout, avantageux et beau parleur, comme toujours, avec cet air, qu'il tenait de nature, de tout connaître sur toutes choses.

A plombières on arriva dans la lumière blonde de la soirée. Parmi les vergers, bien encaissé dans sa vallée, au pied des pierriers, le village se serrait autour de la tour octogonale coiffée du clocher, jaune comme flamme.

C'était la pleine vendange. Le bleu des sarraus et le blanc des capelines jouaient dans le doré des vignes et les raisins, dans les benatons, saignaient un jus pourpre.

Les ouvriers étrangers, la bouche pleine des grumes qu'ils mendiaient aux balonges, s'émerveillaient de cette terre rouge et rare, retenue par la rocaille au flanc des brefs éboulis, qui trouve par miracle une sève si fraîche et si sucrée.

Dans Plombières, les celliers étaient ouverts, tout résonnants des bruits de tonnellerie ; les cuves, dans les rues étroites, s'abreuvaient à l'ombre. Une armée de vieux bareuzais moustachus, les mains brunies par le tanin, transvasaient des liquides mystérieux et lavaient au chiendent les pressoirs et les sapines.

La caravane arrivant dans ce remue-ménage mit les chiens en joie. Les ouvriers, tout ragaillardis à ce spectacle, sentaient venir d'autres régions, pleines d'humanité, si vivantes à côté de ces plateaux et de ces monts boisés qu'on venait de franchir.

On eut vite fait de monter le campement et, sur le soir, alors que les terrains chauffés vibraient de tous leurs grillons, les compagnons se dispersèrent dans la bourgade et y firent quelque peu scandale.
Mais les hommes de la vigne ont tant peiné et tant ripaillé, tant réfléchi et tant dépensé leur coeur et leurs forces, tant aimé aussi, dans la générosité de leur bonne humeur, que rien de grave ne se produisit.

La Bourgogne vinicole, dont c'était le fin commencement ici, a vu passer, depuis les siècles les plus reculés, tant de sauvages qu'elle a colonisés, conquis et amadoués, qu'elle absorba avec indulgence toute cette troupe de jeunes fous, leur ouvrit les portes de ses celliers et se referma sur eux.

Le lendemain, ils apprirent que les travaux, d'abord dirigés par les ingénieurs des chemins de fer, étaient donnés en partie à des entreprises particulières qui avaient l'expérience de travaux similaires exécutés en Angleterre, notamment les entreprises belges Parent et Schaken, et le tronçon Velars-Dijon fut entrepris.

Tantôt creusant la roche blanche du jurassique, tantôt lançant de grands viaducs sur les ravins, tantôt s'accrochant aux flancs du canon de l'Ouche, en surplomb, les ouvriers connurent, sous le soleil des vendanges, si chaud dans ces pays, leurs moments les plus durs.

Mais Dijon, la capitale, était proche qui attirait tous ces jeunes hommes pleins de vie et Lazare, qui aimait bien courir et gambader, ne se priva pas d'aller y rire comme les autres. En même temps, il s'éloignait de Châteauneuf, il lui fallait faire quarante kilomètres à pied pour aller entendre la cloche de son pays et autant pour en revenir. Ce lui fut une excuse pour ne plus s'y rendre chaque dimanche et il s'y habitua bien vite car la ville était pleine d'attrait.

Blottie dans son creux, au pied des monts, dans la splendeur de ses vieilles rues, couronnée de ses toits quadrillés, de ses tours et de ses flèches, Dijon les accueillait, bonhomme et réservée, haute en couleur, tout enfiévrée à la nouvelle de voir passer les trains sur ses remparts.

L'hiver approchait, avec ses grands froids crus qui accouraient par la trouée de la Saône, depuis les Marches de l'Est.

Quand même désireux de ne pas renoncer à son Châteauneuf et pour revoir encore le doux visage de Céline, Lazare entreprit de s'y rendre par Flavignerot, Urcy et Gergueil. Mais il mettait deux nuits de marche à faire l'aller et le retour et ces fatigues, ajoutées à celles de son travail, l'affaiblirent quelque peu. Il resta donc le plus souvent sur place, se rendant simplement à Dijon, par Chèvre-Morte, où d'autres équipes perçaient la roche du quartier des Perrières pour amener la voie ferrée sur le rempart de la Miséricode.

Tous les Dijonnais étaient là, sur les hauteurs de Bellevue, et au coin de la Chartreuse, ou encore vers le ruisseau, près de l'Arquebuse, pour voir ouvrir, à coups de mine, dans le dernier bastion de la montagne, la route triomphale unissant le Nord au Midi. Lazare allait d'un groupe à l'autre, expliquant au bourgeois, faisant l'éloge des constructeurs, fort renseigné sur tout..."