Le Trochiscanthe nodiflore
[TN]
n°633 (2018-33)
mardi 14 août 2018
"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres
Sauvages"
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Grèbe huppée et son petit Lac de Saint-Point (Haut-Doubs) vendredi 29 juin 2018 vendredi 29 juin 2018 Jeune Foulque
macroule
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs) vendredi 29 juin 2018
Adultes se défiant
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs) vendredi 29 juin 2018 Lac de Saint-Point (Haut-Doubs) vendredi 29 juin 2018 Adulte et son poussin (à travers la végétation) Lac de Saint-Point (Haut-Doubs) vendredi 29 juin 2018 Poussin Lac de Saint-Point (Haut-Doubs) vendredi 29 juin 2018 <image recadrée> <image recadrée>
Jeune FoulqueLa Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) samedi 14 juillet 2018 The Water
Goblin (?)
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) samedi 14 juillet 2018 La plage
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) samedi 14 juillet 2018
Etirement La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) samedi 14 juillet 2018 La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) samedi 14 juillet 2018
Toilette La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) samedi 14 juillet 2018 <image recadrée>
InsecteLa Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) samedi 14 juillet 2018 ça gratte !
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) samedi 14 juillet 2018 La
Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
dimanche 15 juillet 2018 Reflet
PortraitLa Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) dimanche 15 juillet 2018 <image recadrée> Pattes aux
doigts semi-palmés
<image recadrée>
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) dimanche 15 juillet 2018 <image recadrée>
La
Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
dimanche 22 juillet 2018 La
Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
dimanche 22 juillet 2018 Jeune
Grèbe huppé
<image recadrée>
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) dimanche 22 juillet 2018 La
Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
dimanche 22 juillet 2018 Grèbe huppé
adulte
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) dimanche 22 juillet 2018 Etirement
<image recadrée> Belle prise
!
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) dimanche 22 juillet 2018 La
Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
dimanche 22 juillet 2018 La
Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
dimanche 29 juillet 2018 Bain
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) dimanche 29 juillet 2018 Etirement
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) dimanche 29 juillet 2018 Toilette sous
l'aile
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) dimanche 29 juillet 2018 Famille
au repos
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) dimanche 29 juillet 2018 Jeune Grèbe
et Foulque
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) dimanche 29 juillet 2018 La
Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
<image recadrée>
samedi 11 août 2018 <image recadrée>
Jeune Grèbe
curieux !
<image recadrée>
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) samedi 11 août 2018 <image recadrée>
La
Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 11 août 2018 |
"I
Adamsberg, assis sur un rocher de la jetée du port, regardait les marins de Grimsey rentrer de la pêche quotidienne, amarrer, soulever les filets. Ici, sur cette petite île islandaise, on l'appelait « Berg ». Vent du large, onze degrés, soleil brouillé et puanteur des déchets de poisson. Il avait oublié qu'il y a un temps, il était commissaire, à la tête des vingt-sept agents de la Brigade criminelle de Paris, 13e arrondissement. Son téléphone était tombé dans les excréments d'une brebis et la bête l'y avait enfoncé d'un coup de sabot précis, sans agressivité. Ce qui était une manière inédite de perdre son portable, et Adamsberg l'avait appréciée à sa juste valeur. Gunnlaugur, le propriétaire de la petite auberge, arrivait lui aussi au port, prêt à choisir les meilleures pièces pour le repas du soir. Souriant, Adamsberg lui adressa un signe. Mais Gunnlaugur n'avait pas sa tête des bons jours. Il vint droit vers lui, négligeant le début de la criée, sourcils blonds froncés, et lui tendit un message. — Fyrir þig, dit-il en le montrant du doigt. [Pour toi.] — Ég ? [Moi ?] Adamsberg, incapable de mémoriser les rudiments les plus enfantins d'une langue étrangère, avait acquis ici, inexplicablement, un bagage d'environ soixante-dix mots, le tout en dix-sept jours. On s'exprimait avec lui le plus simplement possible, avec force gestes. De Paris, ce papier venait de Paris, forcément. On le rappelait là-bas, forcément. Il ressentit une triste rage et secoua la tête en signe de refus, tournant son visage vers la mer. Gunnlaugur insista en dépliant le feuillet puis en le lui glissant entre les doigts. Femme écrasée. Un mari, un amant. Pas si simple. Présence souhaitée. Informations suivent. Adamsberg baissa la tête, sa main s'ouvrit et laissa filer la feuille au vent. Paris ? Comment cela, Paris ? Où était-ce, Paris ? — Dauður maður ? demanda Gunnlaugur. [Un mort ?] — Já. [Oui.] — Ertu að fara, Berg ? Ertu að fara ? [Tu pars, Berg ? Tu pars ?] Adamsberg se redressa pesamment, leva le regard vers le soleil blanc. — Nei, dit-il. [Non.] — Jú, Berg, soupira Gunnlaugur. [Si, Berg.] — Já, admit Adamsberg. [Oui.] Gunnlaugur lui secoua l'épaule, l'entraînant avec lui. — Drekka, borða, dit-il. [Boire, manger.] — Já. [Oui.] Le choc des roues de l'avion sur le tarmac de Roissy-Charles de Gaulle lui déclencha une migraine subite, telle qu'il n'en avait pas connu depuis des années, en même temps qu'il lui semblait qu'on le rouait de coups. C'était le retour, l'attaque de Paris, la grande ville de pierre. À moins que ce ne fussent les verres avalés la veille pour honorer son départ, là-bas, à l'auberge. Ils étaient pourtant bien petits, ces verres. Mais nombreux. Et c'était le dernier soir. Et c'était du brennívin. Un regard furtif par le hublot. Ne pas descendre, ne pas y aller. Il y était déjà. Présence souhaitée.
2
Le mardi 31 mai, seize agents de la
Brigade étaient installés dès neuf heures en salle
de réunion, fin prêts, avec ordinateurs, dossiers
et cafés, pour présenter au commissaire le déroulé
des événements qu'ils avaient eu à gérer en son
absence, dirigés par les commandants Mordent et
Danglard. L'équipe exprimait par sa décontraction
et son soudain bavardage le contentement de le
revoir, de retrouver son visage et ses allures,
sans se demander si son séjour au nord de
l'Islande, sans la petite île des brouillards et
des flots mouvants, avait ou non altéré sa
trajectoire.Et si oui, qu’importe, se disait le
lieutenant Veyrenc qui, comme le
commissaire, avait poussé parmi les pierres
des Pyrénées et le comprenait aisément. Il
savait qu’avec le commissaire à sa tête, la
Brigade tenait plus d’un large navire à
voiles, parfois cinglant vent arrière ou
bien rôdant sur place, voilure affalée, que
d’un puissant hors-bord dégageant des
torrents d’écume. Le jeune brigadier Estalère, spécialiste du rituel du café qu'il effectuait sans une erreur – son unique domaine d'excellence, estimait la majorité de ses collègues –, servit aussitôt le commissaire, avec la quantité de sucre adéquate. — Allez-y, dit Adamsberg d'une voix douce et lointaine, beaucoup trop détendue pour un gars confronté à la mort d'une femme de trente-sept ans, écrasée par deux fois sous les roues d'un 4×4 qui lui avait broyé le cou et les jambes. Cela s'était passé trois jours plus tôt, le samedi soir précédent, dans la rue du Château-des-Rentiers. Quel château ? Quels rentiers ? se demanda Danglard. On ne le savait plus et ce nom sonnait aujourd'hui curieusement dans ce secteur du 13e sud. Il se promit d'en chercher l'origine, nulle connaissance ne paraissant superflue pour l'esprit encyclopédique du commandant. — Vous avez lu le dossier qu'on vous a fait parvenir à l'escale de Reykjavík ? demanda le commandant Mordent. — Bien entendu, dit Adamsberg en haussant les épaules. Et certes il l'avait lu durant le vol Reykjavík-Paris. Mais en réalité, il n'avait pas été capable d'y fixer son attention. Il savait que la femme, Laure Carvin – tout à fait jolie, avait-il noté –, avait été assassinée par ce 4×4 entre 22 h 10 et 22 h 15. La précision de l'heure du meurtre tenait au mode de vie très régulier de la victime. Elle vendait des habits pour enfants dans une boutique luxueuse du 15e arrondissement, de 14 heures à 19 h 30. Puis elle s'attelait à la comptabilité et fermait les grilles à 21 h 40. Elle traversait la rue du Château-des-Rentiers chaque jour à la même heure, au même feu rouge, à deux pas de chez elle. Elle était mariée à un type riche, un type qui « avait fait son chemin », mais Adamsberg ne se rappelait ni son métier ni son compte en banque. C'était le 4×4 du mari, du type riche – et quel était son prénom ? – qui avait écrasé la femme, sans le moindre doute. Du sang adhérait encore aux crénelures des pneus et aux ailes de la carrosserie. Le soir même, Mordent et Justin avaient remonté la piste des roues meurtrières avec un chien de la brigade canine. Qui les avait menés droit au petit parking d'une salle de jeux vidéo, à trois cents mètres de la scène du crime. De nature un peu hystérique, le chien avait réclamé quantité de caresses en récompense de sa performance. Le patron du lieu connaissait bien le propriétaire du véhicule ensanglanté : un fidèle qui fréquentait sa salle tous les samedis soir, d'environ 21 heures à minuit. Si sa chance tournait mal, il pouvait lutter sur sa machine jusqu'à la fermeture, à 2 heures du matin. Il leur avait montré l'homme, en costume et cravate délacée, très visible au milieu des gars à capuche et bière. Le type se battait furieusement avec un écran où des créatures titanesques et cadavériques fondaient sur lui, qu'il lui fallait démolir à la mitrailleuse pour tracer son chemin vers la Montagne torsadée du Roi noir. Quand les agents de la Brigade l'avaient interrompu en lui posant une main sur l'épaule, il avait secoué la tête fébrilement sans lâcher les manettes, et crié qu'il ne s'arrêterait en aucun cas à quarante-sept mille six cent cinquante-deux points, à deux doigts du palier de la Route de bronze, jamais. Haussant la voix dans le fracas des bécanes et les cris des clients, le commandant Mordent avait fini par lui faire entendre que sa femme venait de mourir, écrasée, à trois cents mètres de là. L'homme s'était à demi effondré sur la table de contrôle, torpillant la partie. L'écran afficha en musique : « Adieu, vous avez perdu. »..."
Fred
Vargas - Quand sort la recluse
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