Le Trochiscanthe nodiflore
[TN]
n°631 (2018-31)
mardi 31 juillet 2018
"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres
Sauvages"
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Brocard Courvières (Haut-Doubs) samedi 19 mai 2018 La loge
(n°5) Herbe de Sainte-Barbe - Barbarea vulgaris Courvières (Haut-Doubs) samedi 19 mai 2018 Courvières (Haut-Doubs) samedi 19 mai 2018 Ciel nuageux Aubépine
Courvières (Haut-Doubs) samedi 26 mai 2018 Courvières
(Haut-Doubs)
samedi 26 mai 2018 Marguerite
Courvières (Haut-Doubs) dimanche 10 juin 2018 Courvières
(Haut-Doubs)
dimanche 10 juin 2018 Gentiane
Courvières (Haut-Doubs) samedi 16 juin 2018 Gesse de
Bauhin
Courvières (Haut-Doubs) samedi 16 juin 2018 <image recadrée>
Courvières
(Haut-Doubs)
samedi 16 juin 2018 Pigeon
ramier
LièvreCourvières (Haut-Doubs) samedi 23 juin 2018 <image recadrée> Courvières (Haut-Doubs) samedi 23 juin 2018 <image recadrée>
Courvières (Haut-Doubs) samedi 23 juin 2018 Rougequeue noir Courvières (Haut-Doubs) dimanche 8 juillet 2018
Chardonneret
élégant
Courvières (Haut-Doubs) dimanche 8 juillet 2018 <image recadrée> Jeune Gobemouche gris (dans l'ombre) Courvières (Haut-Doubs) lundi 9 juillet 2018 Geai
Courvières (Haut-Doubs) lundi 9 juillet 2018 Grosbec
cassenoyaux
(dans le Merisier) Courvières (Haut-Doubs) lundi 9 juillet 2018 Bergeronnette
grise adulte
Courvières (Haut-Doubs) lundi 9 juillet 2018
<image recadrée> Jeune
Rougequeue noir
Courvières (Haut-Doubs) lundi 9 juillet 2018 <image recadrée>
Pouillot
véloce
<image recadrée>
Courvières (Haut-Doubs) mardi 10 juillet 2018 Chevrette
et ses deux faons
(loin... et dans l'ombre !) Courvières (Haut-Doubs) mardi 10 juillet 2018 <image recadrée>
Courvières
(Haut-Doubs)
mardi 10 juillet 2018 Courvières
(Haut-Doubs) Tout près !! Courvières
(Haut-Doubs) Courvières
(Haut-Doubs) Jeune Rougequeue
noir
Courvières (Haut-Doubs) jeudi 12 juillet 2018 Nourrissage
par la femelle
Courvières (Haut-Doubs) jeudi 12 juillet 2018 Grive
à sa toilette
Courvières
(Haut-Doubs)Courvières (Haut-Doubs) jeudi 12 juillet 2018 jeudi 12 juillet 2018 <image recadrée> Courvières (Haut-Doubs) jeudi 12 juillet 2018 Courvières (Haut-Doubs) jeudi 12 juillet 2018 <image recadrée> Jeune Bergeronnette griseCourvières (Haut-Doubs) jeudi 12 juillet 2018 <image recadrée> Jeune Pinson
des arbres
Courvières (Haut-Doubs) vendredi 13 juillet 2018 <image recadrée>
JeuneCourvières (Haut-Doubs) vendredi 13 juillet 2018 <image recadrée> Pouillot et une petite chenille... Courvières (Haut-Doubs) vendredi 13 juillet 2018 Lièvre en alerte Courvières (Haut-Doubs) vendredi 13 juillet 2018 Dans l'ombre
<image recadrée>
Courvières (Haut-Doubs) vendredi 13 juillet 2018 Portrait
Courvières (Haut-Doubs) vendredi 13 juillet 2018 <image recadrée>
Courvières
(Haut-Doubs)vendredi 13 juillet 2018 Moyen Nacré Courvières (Haut-Doubs) vendredi 13 juillet 2018
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Suggestion de
lecture : "La Carrière
On aperçoit d'abord quelques traces blanches sur la montagne, comme si la neige, malgré le printemps, avait oublié de fondre. Partout ailleurs, la pente est verte et feuillue. Plus on avance sur le chemin sinueux et plus le blanc se propage. On passe d'anciennes carrières abandonnées où les racines des arbres, malgré l'aridité de la pierre, reprennent leurs droits. En avançant encore, les taches blanches que l'on croyait superficielles se creusent, s'étendent pour finalement recouvrir un versant entier de la montagne. Et, soudain, la carrière est là, aussi grande que la place du village. Il y a des boeufs, des rondins de bois, des cordes, des hommes, toute une vie entourée d'énormes parois irrégulières de marbre qui s'étirent vers les nuages.
La première fois que Michelangelo est venu là, il lui a semblé entrer dans une cathédrale à ciel ouvert. Il s'était dit que même Brunelleschi n'aurait pas fait mieux et que personne n'atteindrait jamais cette adéquation parfaite entre l'évanescence du ciel et l'inertie de la pierre. Aujourd'hui, les boeufs sont attelés pour descendre deux blocs que Michelangelo a sélectionnés les jours précédents. Il les a paysés cher, mais il est content. Ils ont été extraits d'une partie de la montagne où le marbre est immaculé. Pour descendre un seul de ces blocs sur le chemin tortueux, il faut une vingtaine de boeufs. Les animaux et la pierre sont guidés grâce aux nombreuses cordes maintenues par les hommes les plus forts, qui connaissent chaque virage, chaque ravin. Près des bêtes, il y a un petit groupe. En s'approchant, Michelangelo reconnaît, parmi eux, Topolino et Cavallino. Ce dernier agite ses bras dans tous les sens : « Vous n'avez pas honte de maltraiter les boeufs ainsi ? C'est toujours la même chose !
Cavallino est maintenant rouge de colère. « Tu crois que je n'ai pas su ce qui s'est passé la dernière fois ? Le convoi entier est tombé dans le ravin. Dix-huit boeufs sont morts, Topolino ! Et vous recommencez !
Cavallino désigne les bêtes : « Regardez-les ! Ecoutez-les, bon sang ! Vous faites toujours semblant de ne pas les comprendre !
Deux hommes l'empoignent et le traînent jusqu'au sentier qui mène au village. La colère de Cavallino disparaît pour laisser place à une immense tristesse. En quittant ceux qui l'ont porté jusque-là, il éclate en sanglots : « Vous êtes des loups et pourtant vous êtes mes frères... »
Michelangelo a assisté à toute la scène sans y prendre part. Il est rare que Cavallino monte à la carrière, en général il reste au village. Mais la présence du sculpteur, le choix des blocs et les discussions qui en résultent rendent le jeune homme plus nerveux qu'à l'habitude. Michelangelo est venu vérifier le travail des riquadratori, ceux qui, une fois le bloc découpé de la montagne, le taillent afin de lui donner une forme transportable, souvent cubique. Il observe leurs coups de ciseaux et comment les éclats de marbre se détachent, à chaque impulsion, de la masse. Le sculpteur imagine ainsi de quelle chair est fait le coeur de chacun des blocs. Dans l'un d'eux, il a déjà choisi de sculpter un Moïse qui prendra place au niveau supérieur du tombeau. Michelangelo a les doigts qui frémissent d'impatience, même s'il sait qu'il faudra attendre de longs mois avant que les marbres n'arrivent à destination, c'est-à-dire à Rome. Place Saint-Pierre. Après l'incident avec Cavallino, la journée se passe sans heurts. A midi, ils posent les outils et mangent tous ensemble du pain, des oignons trempés dans de l'huile d'olive avec, pour les plus chanceux, un peu de lard séché. Michelangelo aime être parmi eux et, même s'il sait qu'il ne sera jamais accepté comme l'un des leurs, il sent bien que sa présence est tolérée grâce à sa connaissance profonde du marbre. Les carriers ont tout de suite compris qu'il ne s'agissait pas d'un simple savoir, mais d'une véritable dévotion. Eux-mêmes n'ont pas abandonné leurs croyances païennes qui donnent vie à la montagne, lient la pierre à la lune et les poussent à respecter tout ce qui recouvre l'or blanc : les arbres et la terre. Le sculpteur se plaît à passer du Pape à ces gens simples. Il a toujours détesté les corporations si fermées des peintres, des sculpteurs ou des architectes. Ces confréries d'artisans lui déplaisent, il aimerait être tout à la fois. Poète aussi. Car il considère l'art comme un ensemble harmonieux où les proportions d'une coupole se rapprocheraient de celles d'un crâne, où le bleu du lapis-lazuli écrasé s'unirait aux vers de Pétrarque.
Giovanni est maintenant seul avec ses cinq enfants. L'ainée est une fille en âge de s'occuper de la maison et de ses frères. Le plus petit, Michele, a six ans..."
Léonor
de Récondo - Pietra viva
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