Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°623 (2018-23)

mardi 5 juin 2018

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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J Brel - La Quête

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Bergeronnette grise
Courvières et La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
avril et mai 2018



Dans mon jardin,
à la recherche de matériaux... pour le nid

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 14 avril 2018
<image recadrée>



Courvières (Haut-Doubs)
samedi 14 avril 2018


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Le couple (?)
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 14 avril 2018

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 14 avril 2018

Envol
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 14 avril 2018

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 14 avril 2018

Sur un pont (sur le Drugeon)
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)

dimanche 15 avril 2018

De dos
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)

dimanche 15 avril 2018

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 15 avril 2018

Sur le mur
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 15 avril 2018



Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 15 avril 2018
<image recadrée>

Sur un piquet
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 21 avril 2018
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Courvières (Haut-Doubs)
samedi 21 avril 2018

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 29 avril 2018

Toilette
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 29 avril 2018
<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 29 avril 2018

Sur ma pelouse
Courvières (Haut-Doubs)

lundi 21 mai 2018

A la chasse
Courvières (Haut-Doubs)

lundi 21 mai 2018

Sous la pluie !
Courvières (Haut-Doubs)

lundi 21 mai 2018
<image recadrée>

<image recadrée>

<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
lundi 21 mai 2018

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Portrait
Courvières (Haut-Doubs)

lundi 21 mai 2018
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Essorage
Courvières (Haut-Doubs)

lundi 21 mai 2018

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 27 mai 2018


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de Bergeronnettes grises
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[numéro 541]
(2016 - 41)


Ballet de Bergeronnettes - Courvières, Haut-Doubs - août, septembre et octobre 2016

Texte :  La bibliothèque des coeurs cabossés - Katarina BIVALD

Musique : Octobre - Les Cowboys fringants

mardi 25
octobre
2016
[numéro 482]
(2015 - 33)

Ballet de Bergeronnette grise - mai et juillet 2015 - Courvières (Haut-Doubs)

Texte : Tony Hillerman - L'Homme-Squelette

Musique : Giselle (ou les Willis) - Adolphe Adam

mardi 25
août 2015



Suggestion de lecture :

"- Y a des spaghettis dans tes godasses ! Ralph ouvrit péniblement un oeil et vit la silhouette de son frangin en crypté.

  • - T'entends ? insista Tony.

    - Mmouais...

    - Avec de la sauce tomate et des oignons, précisa-t-il en s'approchant de plus près. Pouah ! Ça pue ! Ma parole, mais t'as dégueulé dans tes pompes ?

    - Ben quoi, c'est mieux que dans le canapé, non ?

    - Allez, remue-toi, mec, les vieux rappliquent demain.

    - Bah, y a pas l'feu ! maugréa Ralph en se tournant du côté du mur pour continuer à roupiller tranquille.

    Son petit frère le gonflait.

    - Non, mais t'es bigleux ou quoi ? T'as vu le bordel qu'il y a ici ? La mère va faire une attaque si elle voit ça. Maniaque comme elle est...
    Ralph avait un sale goût de lessive dans la bouche. Un truc pâteux. C'était peut-être cette gonzesse qu'il avait embrassée hier. Comment elle s'appelait déjà ? Il eut un haut-le-coeur en pensant qu'il s'était coincé la langue dans son appareil dentaire. La salope ! Elle ne lui avait rien dit et, beurré comme il était, il n'avait pas fait gaffe. Puis il lui avait enlevé sa culotte et il l'avait prise contre le mur de la salle de bain. Est-ce qu'elle avait crié ? Il ne s'en souvenait plus. Après tout, il s'en fichait complètement. Tout ce qu'il voulait, c'était dormir...

    Splatch ! Il venait de se prendre un grand jet d'eau glacée sur la tronche !

    - Hé ! c'est quoi ce délire ?

    Tony était debout à côté du divan. Il tenait une bassine contenant encore un peu d'eau.

    - Tu veux le reste ?

    - Non, ça va ! cria Ralph. T'es con ou quoi ?

    - Remue-toi ! Y en a pour une semaine à retaper la baraque en bossant jour et nuit !

    - T'exagères, dit Ralph, qui faisait des efforts surhumains pour soulever ses paupières de plomb.

    Re-splatch !

    Ce coup-ci, il parvint à capter l'image en clair. Par étapes seulement. Il y avait encore des circuits déconnectés dans sa tête, avant-plan, la tronche de son «petit frère», tout droit revenu des îles Lavabo. Puis, peu à peu, entre les coups de marteau qui frappaient contre ses tempes, Ralph distingua le décor... C'était l'apocalypse ! Venise engloutie, le déluge, Martine au pays de Mad Max !

    Le mur du salon retraçait à lui tout seul le menu de la semaine : oeufs mayonnaise, ketchup, moutarde, Coca et hamburgers, avec çà et là quelques taches de camembert qui dégoulinaient sur le cadre du grand-père, trônant avec son tablier de boucher devant son étalage de lapins dépiautés.

    Il y a quatre ans, le pépé avait été retrouvé mort dans son frigo. Personne n'avait compris comment c'était arrivé puisque c'était un dimanche et qu'il était seul avec son bouledogue. Après avoir questionné les voisins qui n'avaient rien vu, rien entendu, la police en avait déduit que le chien avait dû sauter sur la porte du frigo, enfermant le boucher dans son cerceuil de glace. Et l'affaire fut classée.

    Grâce à l'héritage légué par le grand-père maternel, Marcel et Paulette Boulon avaient acheté une chaîne de baraques à frites, baptisées du prénom de la mémé : « Chez Jeanneke ». Pas con, Marcel avait mis des gérants pour s'occuper de tout le bazar. Il n'avait plus qu'à relever les compteurs... Vu que ça cartonnait, la famille avait pu quitter leur vilain HLM pour une maison près du canal, à Bruxelles. Même si le tram 33 ne roulait plus, la capitale avait gardé ses couleurs, ses odeurs de gueuze, de caricoles*, de moules-frites, et cette bonhommie qui fait le charme des Belges.

    Aussitôt installée, Paulette Boulon avait entrepris la démarche de faire changer Boulon en Bourbon, ce qui était quand même plus honorable, vu les circonstances. Marcel n'eut plus qu'à dire « amen », sinon il restait dans son HLM.

Marcel et Paulette étaient mariés depuis des lunes et se traînaient dans la vie comme deux pantoufles. Ils se la coulaient douce entre la télé et la pêche. Cela n'arrangeait pas spécialement Ralph et Tony, qui s'organisaient afin d'être le moins possible à la maison.

Pour la première fois, ils avaient décidé de ne pas accompagner les parents et la mémé en vacances, à Torremolinos, au camping où ils allaient chaque année depuis leur première dent de lait. Les Boulon y avaient leurs habitudes : tandis que Marcel passait ses journées à taquiner le goujon avec un beauf, Paulette causait chiffons avec Fernande, la patronne du camping. Une grosse avec des poils sur les jambes et une verrue juste sur le lobe de l'oreille droite, qu'elle essayait de faire passer pour un bijou ancien. Quant à la mémé, on la planquait à l'ombre dans son fauteuil roulant, son chapeau sur la tête, son renard – qu'elle ne quittait jamais – autour du cou et un bac de gueuze à côté d'elle. Le décapsuleur, elle le portait au bout de son chapelet, à la place du Christ, estimant que boire un coup à la santé de Jésus équivalait à une prière. Et elle priait beaucoup...

Elle n'avait besoin de rien d'autre, affirmait-elle.

Depuis longtemps elle avait abdiqué, considérant sa fille comme une idiote et son beau-fils comme un gros con. Quant à Ralph, elle l'appelait « le glandeur » et lui disait qu'il avait « des toupies en dessous des bras ». Le seul qui trouvait grâce à ses yeux était Tony, le plus petit. C'était son confident. Elle lui avait raconté des choses sur sa folle jeunesse, que tout le monde pensait chaste alors qu'elle avait eu un amant motard qui l'avait emmenée en virée à Paris ! A part la gueuze Mort Subite et les souvenirs croustillants, la mémé avait une passion pour Brel. Depuis que Tony lui avait filé son vieil enregistreur avec des écouteurs, elle se passait la cassette tous les soirs avant de s'endormir. Elle aimait aussi les dictons et gonflait son entourage avec ça. Sauf Tony qui lui lâchait souvent : « Mémé tu déchires ! On dirait du rap ! » Mais ce qui la liait surtout à son petit-fils c'est qu'elle lui avait transmis son don de ventriloque ! Dès qu'ils se retrouvaient seuls le soir, elle l'aidait à s'exercer... Personne n'était au courant de leur secret..."


Nadine Monfils - Nickel Blues

*caricoles = bulots vendus pars des commerçants ambulants de Bruxelles



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