Un petit texte :
"On les appelle Bergeronnettes parce que ce sont les petites
bergères qui accompagnent le bétail dans ses déplacements,
profitant des insectes que les animaux ne manquent pas d'attirer ou
de faire sortir des herbes qu'ils foulent de leurs sabots.
On les nomme Lavandières parce qu'elles fréquentaient
autrefois les lavoirs installés au bord des eaux non loin des
abreuvoirs à bestiaux.
C'est parce que ces gracieux volatiles ne cessent de remuer la queue
de haut en bas qu'ils ont été appelés Hochequeues.
Leur
nom latin francisé en Motacille
est formé de moveo, agiter et cilleo, mouvant.
Lui aussi tire son origine de l'habitude qu'ont les Bergeronnettes de
se servir de leur queue comme d'un balancier.
Dans le même esprit Bacouette signifie battre de la queue
; en sont dérivés Branlequeue, Baquoite, Baquoue,
Battequeue, Croûlant-coue, ainsi que Batlessive ou
Batalessive en usage en Normandie, région où
on appelle également les Bergeronnettes Lochécoue,
locher voulant dire secouer.
Batemare, Danchemare, Daunchemarette indiquent que les Bergeronnettes
fréquentent volontiers le bord des mares.
Damette fait référence à l'élégance
de ces oiseaux familiers qui côtoient l'homme depuis qu'il a domestiqué
les animaux.
[...]
Labouotheux,
S'meux et Gliaineux, employés autrefois dans les
campagnes indiquaient que les Bergeronnettes suivaient le laboureur,
le semeur et le glaneur.
En Provence, on nomme parfois les Bergeronnettes Mosquillons.
[...]
Quant au mot cincle qui en grec voulait dire Bergeronnette,
mais qui en français sert à nommer le Cincle aquatique,
troglodytidé plongeur, il est appliqué bien à tort
aux Bergeronnettes."
André FATRAS et Pierre GRADOZ – Les Oiseaux