Le Trochiscanthe nodiflore
[TN]
n°590 (2017-41)
mardi 17 octobre 2017
"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres
Sauvages"
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Eterlou La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 29 juillet 2017 La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 29 juillet 2017 Eterlou : sous le
mur du Fort
Mahler
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 29 juillet 2017
Equilibriste
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 29 juillet 2017 A la manière du Dahut ! La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 29 juillet 2017 Ombre
Portrait d'un
EterlouLa Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 29 juillet 2017 La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 29 juillet 2017 <image recadrée> Chamois femelle
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) mardi 15 août 2017 Cabri au
matin... ... précédé
par sa mère Chamois
femelle Chamois mâle
devant la vallée du
<image recadrée> <image recadrée> Chamois
mâle
Chamois mâle Mont d'Or (Haut-Doubs) samedi 23 septembre 2017 <image recadrée> Arantèle II
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 7 octobre 2017 Chamois
femelle
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 7 octobre 2017 Dans la
brume
EterlouLa Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 7 octobre 2017 La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 7 octobre 2017 <image recadrée> Deux femelles La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 7 octobre 2017 Chamois mâle
<image recadrée>
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 7 octobre 2017 Chamois mâle
:
il frotte ses glandes "rétrocornales" sur un genévrier La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 7 octobre 2017 <image recadrée>
Chamois mâle
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 7 octobre 2017 ça gratte...
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 7 octobre 2017 Chamois
femelle
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 7 octobre 2017 Chamois mâle
: la patte !
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 7 octobre 2017 <image recadrée>
Eterlou
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 7 octobre 2017 Chamois
femelle
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 7 octobre 2017 Chamois
femelle
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 7 octobre 2017
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Suggestion de
lecture :
"ENIVREZ-VOUS Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi ? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous ! Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise. Charles Baudelaire – Les petits poèmes en prose
Le
bateau ivre Comme je descendais des Fleuves impassibles, Je ne me sentis plus guidé par les haleurs : Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles, Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
J'étais insoucieux de tous les équipages, Porteur de blés flamands ou de cotons anglais. Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages, Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.
Dans les clapotements furieux des marées, Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants, Je courus ! Et les Péninsules démarrées N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
La tempête a béni mes éveils maritimes. Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes, Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres, L'eau verte pénétra ma coque de sapin Et des taches de vins bleus et des vomissures Me lava, dispersant gouvernail et grappin.
Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème De la Mer, infusé d'astres, et lactescent, Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;
Où, teignant tout à coup les bleuités, délires Et rhythmes lents sous les rutilements du jour, Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres, Fermentent les rousseurs amères de l'amour !
Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes Et les ressacs et les courants : je sais le soir, L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes, Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !
J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques, Illuminant de longs figements violets, Pareils à des acteurs de drames très antiques Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !
J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies, Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs, La circulation des sèves inouïes, Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !
J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries Hystériques, la houle à l'assaut des récifs, Sans songer que les pieds lumineux des Maries Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !
J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !
J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan ! Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces, Et les lointains vers les gouffres cataractant !
Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises ! Échouages hideux au fond des golfes bruns Où les serpents géants dévorés des punaises Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !
J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants. - Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.
Parfois, martyr lassé des pôles et des zones, La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...
Presque île, ballottant sur mes bords les querelles Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds. Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles Des noyés descendaient dormir, à reculons !
Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses, Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau, Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;
Libre, fumant, monté de brumes violettes, Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur Qui porte, confiture exquise aux bons poètes, Des lichens de soleil et des morves d'azur ;
Qui courais, taché de lunules électriques, Planche folle, escorté des hippocampes noirs, Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;
Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais, Fileur éternel des immobilités bleues, Je regrette l'Europe aux anciens parapets !
J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur : - Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles, Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?
Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes. Toute lune est atroce et tout soleil amer : L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes. Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !
Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache Noire et froide où vers le crépuscule embaumé Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche Un bateau frêle comme un papillon de mai.
Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames, Enlever leur sillage aux porteurs de cotons, Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes, Ni nager sous les yeux horribles des pontons. Arthur
Rimbaud
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