Le Trochiscanthe nodiflore
[TN]
n°587 (2017-38)
mardi 26 septembre 2017
"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres
Sauvages"
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Phacélie à feuille de Tanaisie Courvières (Haut-Doubs) dimanche 2 juillet 2017 Absinthe Courvières (Haut-Doubs) dimanche 2 juillet 2017 Camomille Courvières (Haut-Doubs) dimanche 2 juillet 2017 Lac de Saint-Point (Haut-Doubs) jeudi 6 juillet 2017 Lac de
Saint-Point (Haut-Doubs)
jeudi 6 juillet 2017 Nénuphar Lac
de Saint-Point (Haut-Doubs)
Valérianne
officinalejeudi 6 juillet 2017 Lac de Saint-Point (Haut-Doubs) jeudi 6 juillet 2017
Iris faux-acore Lac de Saint-Point (Haut-Doubs) jeudi 6 juillet 2017 Lysimaque (cultivé) Lac de Saint-Point (Haut-Doubs) jeudi 6 juillet 2017 Feuille de Hêtre
OrtieLac de Saint-Point (Haut-Doubs) jeudi 6 juillet 2017 Lac de Saint-Point (Haut-Doubs) jeudi 6 juillet 2017 Polémoine bleue Lac de Saint-Point (Haut-Doubs) jeudi 6 juillet 2017 Rosier rugueux Courvières (Haut-Doubs) vendredi 7 juillet 2017 Alchemille Bouverans (Haut-Doubs) jeudi 13 juillet 2017 Oeillet
superbe
Rosier rugueuxBouverans (Haut-Doubs) jeudi 13 juillet 2017 Courvières (Haut-Doubs) jeudi 13 juillet 2017 Joubarbe
Courvières (Haut-Doubs) vendredi 21 juillet 2017 Sous la
Pluie
Cirse laineux La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 29 juillet 2017 La
Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
Champignonssamedi 29 juillet 2017 La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) samedi 29 juillet 2017
Linaire
Linaire dimanche 6 août 2017 Carline
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) mardi 15 août 2017 Galéopsis à
feuilles étroites
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs) mardi 15 août 2017 La
Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
La
Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)dimanche 20 août 2017 dimanche 20 août 2017 Sureau noir
Bouverans (Haut-Doubs) dimanche 20 août 2017 Aubépine
Bouverans (Haut-Doubs) dimanche 20 août 2017 Viorne obier
Bouverans (Haut-Doubs) dimanche 20 août 2017 Renouée
aquatique
Bouverans (Haut-Doubs) dimanche 20 août 2017 Inule à
feuilles de Saule
Bouverans (Haut-Doubs) dimanche 20 août 2017 Vipérine
Bouverans (Haut-Doubs) dimanche 20 août 2017 Punaise
arlequin sur des fruits de
Grande Angélique
Bouverans (Haut-Doubs) dimanche 20 août 2017 Sureau noir
Bouverans (Haut-Doubs) dimanche 20 août 2017 La
Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
Campanule sp.samedi 26 août 2017 La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) samedi 26 août 2017
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"Toilet est peut-être le mot anglais qui a subi le plus de transformation au cours de son existence. A l'origine, aux alentours de 1540, c'était un morceau de tissu, une petite toile – terme encore utilisé de nos jours pour nommer certaines pièces de linge. Ensuite il a désigné le tissu recouvrant la table de toilette, puis les articles que l'on y posait, puis le meuble lui-même, puis le fait de s'apprêter, puis celui de recevoir des visiteurs tandis qu'on s'apprêtait. Cela devint ensuis la pièce où l'on se préparait, puis n'importe quel cabinet privé attenant à la chambre, puis une pièce où l'on se soulageait, en enfin les commodités proprement dites. Au cours de l'histoire, celles-ci n'ont pas toujours été des lieux privés, tant s'en faut. Les Romains, en particulier, combinaient volontiers évacuation et conversation. Leurs latrines publiques comportaient d'ordinaire une vingtaine de sièges très proches les uns des autres, et ils les utilisaient avec aussi peu d'embarras que nous autres prenons le bus. (Pour répondre à une question qui vient inévitablement à l'esprit, une rigole pleine d'eau courait le long de chaque rangée de sièges, et chacun y plongeait une éponge attachée au bout d'un bâton pour s'essuyer.) Cette absence de gêne devant les étrangers perdura jusqu'aux temps modernes. Il y avait au palais royal de Hampton Court une « Grande Maison d'aisances » pour ant accueillir, sur deux étages, 28 usagers à la fois. Charles II emmenait toujours deux membres de sa suite avec lui lorsqu'il allait aux toilettes. A Mount Vernon, la maison de George Washington, un petit coin à deux places a été amoureusement préservé. Les Anglais se sont longtemps montrés particulièrement peu soucieux d'intimité s'agissant de leurs besoins naturels. Giacomo Casanova, lorsqu'il visita Londres, constata qu'il était fréquent que des gens « soulagent leurs entrailles » le long d'une rue ou contre un mur au vu de tous les passants. Pepys, lui, note dans son journal que sa femme s'accroupissait dans la rue pour « faire ses nécessités ». Water closet date de 1755 et désignait à l'origine le lieu où étaient administrés les lavements royaux. Quant aux Français, en 1770 ils appelaient les toilettes intérieures un lieu à l'anglaise. A Monticello, Thomas Jefferson en fit installer trois – probablement les premières d'Amérique – et les fit doter d'yn système de ventilation destiné à chasser les odeurs. Selon les critères jeffersoniens, mais pas uniquement, elles n'étaient guère perfectionnées : les déjections tombaient tout bonnement dans un seau que vidaient les esclaves. En revanche, à la Maison-Blanche (qu'on appelait alors la Maison du président) Jefferson fit aménager en 1801 trois des premières toilettes à chasse d'eau du pays. Elles étaient alimentées par des citernes d'eau de pluie placées au grenier. Le révérend Henry Moule, un vicaire du Dorset, inventa les toilettes sèches au milieu du XIXè siècle. C'était une sorte de chaise percée flanquée d'un réservoir plein de terre ; lorsqu'on tirait sur une poignée, une certaine quantité de cette terre tombait dans le réceptacle, masquant et l'odeur et la vue des excréments. Durant quelque temps ces commodités eurent beaucoup de succès, notamment dans les zones rurales, mais elles furent rapidement supplantées par les toilettes à chasse d'eau, qui ne recouvraient pas seulement les déjections mais les faisaient disparaître dans un tourbillon liquide – enfin, quand elles fonctionnaient correctement, ce qui au début était fort aléatoire. La plupart des gens continuaient à se servir d'un pot de chambre qu'ils rangeaient dans un placard de leur chambre à coucher. Les visiteurs étrangers étaient souvent choqués par l'habitude anglaise de les placer dans une armoire ou un buffet de la salle à manger, d'où ces messieurs les sortaient pour se soulager dès que les dames s'étaient retirées. Certaines pièces étaient également dotées d'un « siège de commodités » installé dans un coin. Un Français séjournant à Philadelphie, Moreau de Saint-Méry, eut un jour la surprise de voir un homme enlever les fleurs d'un vase pour y uriner. Un autre Français, ayant demandé un pat de chambre à son hôtesse, s'entendit répondre qu'il n'avait qu'à faire par la fenêtre comme tout le monde. Comme il insistait pour qu'elle lui fournisse quelque chose, n'importe quoi, où faire ses besoins, la dame, perplexe, lui apporta une bouilloire, mais précisa bien qu'elle devait absolument la récupérer le lendemain matin pour le petit déjeuner. Ce qui est frappant, dans les anecdotes relatives aux us et coutumes en ce domaine, c'est qu'il y est toujours question – je dis bien toujours – de gens originaires de tel ou tel pays se disant choqués par les usages d'un autre pays. On s'est plaint tout aussi fréquemment des moeurs des Français que ceux-ci ont critiqué celles des autres. Pendant des siècles, par exemple, on a dit qu'ils « pissaient beaucoup dans les cheminées ». On les accusait aussi très souvent de se soulager dans les escaliers, « pratique qui avait encore cours à Versailles au XVIIIè siècle », écrit Mark Girouard dans La Vie dans les châteaux français. Versailles s'enorgueillissait alors de disposer de 100 salles de bains et de 300 chaises percées, mais bizzarrement elles étaient peu utilisées, et 1715 un édit rassura résidents et visiteurs : dorénavant, les couloirs seraient débarrassés de leurs excréments une fois par semaine..."
Bill
BRYSON - Une histoire du monde sans
sortir de chez moi
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