Le Trochiscanthe nodiflore
[TN]
n°580 (2017-31)
mardi 8 août 2017
"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres
Sauvages"
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Mésange noire Courvières (Haut-Doubs) dimanche 21 mai 2017
<image recadrée> <image recadrée> dimanche 21 mai 2017 <image recadrée>
Linotte
mélodieuse femelle,
dans l'ombre Linotte mélodieuse mâle <image recadrée>
Linotte
mélodieuse femelle
Courvières
(Haut-Doubs)dimanche 21 mai 2017 <image recadrée> La pâture
En quittant mon affût...Courvières (Haut-Doubs) dimanche 21 mai 2017 A la chasse aux mouches...
GénisseBergeronnette grise (adulte) Courvières (Haut-Doubs) samedi 17 juin 2017 Courvières (Haut-Doubs) samedi 17 juin 2017 Lièvre
Courvières (Haut-Doubs) dimanche 18 juin 2017
Caché
par les herbes
Courvières (Haut-Doubs) dimanche 18 juin 2017
Il broute quelques brins d'herbe...
Courvières (Haut-Doubs) dimanche 18 juin 2017 A la lisière
de la forêt
Courvières (Haut-Doubs) dimanche 18 juin 2017
Courvières (Haut-Doubs) jeudi 25 mai 2017
Courvières
(Haut-Doubs)
dimanche 18 juin 2017
Bruant jaune
mâle
Courvières (Haut-Doubs) mardi 4 juillet 2017 <image recadrée> Courvières (Haut-Doubs) mardi 4 juillet 2017 Tout près ! Courvières (Haut-Doubs) mardi 4 juillet 2017
Courvières (Haut-Doubs) mardi 4 juillet 2017 <image recadrée> Bergeronnette
grise adulte
Courvières (Haut-Doubs) mardi 4 juillet 2017
Courvières (Haut-Doubs) mercredi 5 juillet 2017 <image recadrée>
Courvières
(Haut-Doubs)
Serin cinimercredi 5 juillet 2017 <image recadrée> Courvières (Haut-Doubs) samedi 8 juillet 2017 Jeune
Bergeronnette grise
Courvières (Haut-Doubs) samedi 8 juillet 2017 Sur le rebord du bassin où s'abreuvent les
génisses... Sylvaine et araignée... Courvières (Haut-Doubs) samedi 8 juillet 2017 <image recadrée> Courvières (Haut-Doubs) samedi 8 juillet 2017 Rougequeue
noir
Courvières (Haut-Doubs) mercredi 12 juillet 2017 <image recadrée>
Pouillot
véloce (?)
Courvières (Haut-Doubs) mercredi 12 juillet 2017 De face
Courvières (Haut-Doubs) mercredi 12 juillet 2017 Jeune
Bergeronnette grise,
de fesses... Courvières (Haut-Doubs) mercredi 12 juillet 2017 <image recadrée>
En compagnie de
2280
Courvières (Haut-Doubs) mercredi 12 juillet 2017 Les génisses sont parties...
Courvières (Haut-Doubs) mercredi 12 juillet 2017 <image recadrée>
Chevrette (floue
!)Courvières (Haut-Doubs) samedi 22 juillet 2017 et Brocard (flou
!), à la fin de la nuit :
c'est le début du rut... Courvières (Haut-Doubs) samedi 22 juillet 2017 Buse
variable, dans un épicéa
Courvières (Haut-Doubs) samedi 22 juillet 2017 Chardonneret
élégant
Courvières (Haut-Doubs) samedi 22 juillet 2017 <image recadrée> <image recadrée>Jeune
Rougequeue noir
<image recadrée>
Courvières (Haut-Doubs) samedi 22 juillet 2017 Repos devant
l'Eglise de Courvières
Courvières (Haut-Doubs) samedi 22 juillet 2017 Loge n°5
Courvières (Haut-Doubs) samedi 22 juillet 2017
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"Il était une fois le Paris des Merveilles… Où l’on plante le décor d’un Paris qui n’exista jamais tout à fait. Les contes d’autrefois, ainsi que les fabuleuses créatures qui les inspirèrent, ont une patrie. Cette patrie se nomme l’OutreMonde. Ne la cherchez pas sur une carte, même millénaire. L’OutreMonde n’est ni un pays, ni une île, ni un continent. L’OutreMonde est… un monde, ma foi. Là vivent les fées et les licornes, les ogres et les dragons. Là prospèrent des cités et des royaumes que nous croyons légendaires. Et tout cela, au fil d’un temps qui s’écoule autrement. Cet univers voisine avec le nôtre. Jadis, ils étaient si proches qu’ils se frôlaient parfois. Alors naissaient des passages fugitifs, des chemins de traverse déguisés, des ponts incertains jetés sur l’abîme qui, d’ordinaire infranchissable, sépare les mondes. Tel promeneur pouvait ainsi rencontrer, au détour d’un sentier perdu, une reine attristée caressant un grand cerf blanc dont une flèche perçait le flanc ; tel berger explorait une ravine et découvrait au-delà une vallée que la vengeance d’un sorcier condamnait à un hiver éternel ; tel chevalier solitaire passait, en quête de gloire, le rideau étincelant d’une cascade vers des régions inconnues où attendait l’aventure. Combien firent semblables expériences ? Combien de poètes et ménestrels contèrent ces voyages ? Assez pour être entendus, sans doute. Trop peu pour être crus. À l’époque déjà, les esprits sages niaient l’existence de l’OutreMonde et de ses prodiges. Et les mêmes, aujourd’hui, continuent doctement à vouloir peindre nos rêves en gris… Mais oublions les fâcheux et revenons à l’OutreMonde. Il existe bel et bien, et manqua de peu changer l’Histoire. Car que serait-il advenu si, au lieu de s’éloigner à jamais, ce monde et sa magie s’étaient au contraire approchés ? Que se serait-il passé si l’OutreMonde, à la faveur d’une conjonction astrale propice, ou d’un caprice du destin, avait librement étendu son influence sur Terre pour l’imprégner de merveilles que le temps écoulé nous aurait bientôt rendues familières ? Avec votre permission, admettons qu’il en fût ainsi et transportons-nous au début du XXe siècle, en France. Plus précisément, considérons notre capitale. Que voyons-nous ? Nous reconnaissons d’abord un Paris pittoresque et vieillot, celui de la Belle Époque. C’est donc le Paris des Grands Boulevards et des immeubles haussmanniens, des rues pavées et des réverbères à gaz, des quartiers populaires où rien ne semble avoir changé depuis Vidocq. Mais c’est aussi le Paris des premières automobiles, de l’Art nouveau triomphant, de la fée Électricité qui pointe le bout de son nez. Sur les murs s’étalent des réclames peintes : elles vantent en lettres immenses les biscuits Lefèvre-Utile, les pneumatiques Michelin et le Cachou Lajaunie. Les messieurs ont de fières moustaches, des chapeaux melons, des canotiers ; les dames ont des corsets, des jupes et des jupons, des bottines à boutons. Déjà, de rutilants tacots pétaradent parmi les fiacres, les omnibus à impériale, les tramways attelés, les charrettes à bras, les cyclistes et les piétons intrépides. Dans les gares crachent, toussent et ronflent d’énormes locomotives à vapeur dont les sifflets, avant le départ, résonnent sous les toitures immenses. Du haut de ses vingt ans, la tour de M. Eiffel regarde une basilique pâtissière pousser au sommet de Montmartre. Çà et là fleurissent des marquises en verre et fonte verte – elles protègent les accès d’un chemin de fer métropolitain qui continue de s’étendre sous terre depuis l’Exposition universelle qui inaugura tant le siècle qu’une nouvelle ère. Voilà pour Paris, en deux mots, tel qu’il fut. À présent, imaginez… Imaginez des nuées d’oiseaux multicolores nichées parmi les gargouilles de Notre-Dame ; imaginez que, sur les Champs-Élysées, le feuillage des arbres diffuse à la nuit une douce lumière mordorée ; imaginez des sirènes dans la Seine ; imaginez une ondine pour chaque fontaine, une dryade pour chaque square ; imaginez des saules rieurs qui s’esclaffent ; imaginez des chats ailés, un rien pédants, discutant philosophie ; imaginez le bois de Vincennes peuplé de farfadets sous les dolmens ; imaginez, au comptoir des bistrots, des gnomes en bras de chemise, la casquette de guingois et le mégot sur l’oreille ; imaginez la tour Eiffel bâtie dans un bois blanc qui chante à la lune ; imaginez de minuscules dragons bigarrés chassant les « au ras des pelouses du Luxembourg et happant au vol les cristaux de soufre que leur jettent les enfants ; imaginez des chênes centenaires, et sages, et bavards ; imaginez une licorne dans le parc des Buttes-Chaumont ; imaginez la Reine des Fées allant à l’opéra dans une Rolls-Royce Silver Ghost ; imaginez encore de sombres complots, quelques savants fous, deux ou trois sorciers maléfiques et des clubs privés de gentlemen magiciens. Imaginez tout
cela, et vous aurez une (petite) idée du Paris des
Merveilles… [...] 5 Jusqu'au milieu du XIXè siècle, Paris était encore par bien des aspects une cité médiévale insalubre dont il ne faisait pas bon arpenter le dédale des rues à la nuit tombée. Durant le Eecond Empire, cependant, la ville changea radicalement de visage après de gigantesque travaux d'urbanisme. Sous la direction du baron Haussmann, préfet du département de la Seine, Paris se métamorphosa en une métropole structurée selon un plan clair et rigoureux, avec les Grands Boulevards et les vingt arrondissements que nous lui connaissons aujourd'hui. En deux décennies à peine, elle gagna ainsi 145 km de voies nouvelles, 570 km d'égouts souterrains, 1780 ha de parcs (dont les bois de Boulogne et Vincennes) et quelques centaines d'immeubles publics ou privés. Paris devint alors la somptueuse capitale impériale voulue par Napoléon III. Mais elle devint également une cité adaptée aux besoins d'une population grandissante et d'une industrie en pleine expansion, en même temps qu'un siège sûr pour le gouvernement puisque, désormais, la troupe pouvait y manoeuvrer à son aise. La précaution n'était pas inutile : depuis 1789, la France et Paris avaient connu leur lot d'émeutes, révolutions et coups d'Etat. Les projets du préfet Haussmann prévoyait la destruction de l'Opéra de la rue Le Peletier, il en fallait un nouveau à Paris. Un concours national fut lancé, bientôt remporté par un jeune architecte de trente-cinq ans, presque un inconnu, Charles Garnier. Les travaux débutèrent en 1862 ; l'inauguration eut lieu le 5 janvier 1875. Entre-temps, la Troisième République avait été proclamée et Napoléon III était mort en exil, ce qui n'empêcha pas le chef-d'oeuvre néobaroque de Garnier d'être achevé. Le succès du nouvel Opéra de Paris fut immédiat. Les louanges se firent de loin plus nombreuses que les critiques, et les contemporains vantèrent une extraordinaire réussite tant pour l'intelligence de la conception que pour l'unité architecturale, l'élégance des proportions et la beauté de l'onementation. Le plan au sol épouse la forme d'un losange et distribue harmonieusement les espaces publics, la scène au centre, les locaux techniques et administratifs derrière. Le public accède au bâtiment par sept entrées situées sur la façade. Puis, après le hall, le grand escalier permet de gagner le vestibule principal, le foyer et les promenoirs desservant les loges. Coiffée d'un dôme hémisphérique colossal, la salle comporte un parterre et quatre balcons. Deux entrées latérales étaient réservées l'une aux invités de marque, l'autre aux abonnés ; elles débouchent sur des salons de réception. Etendu sur toute la largeur du monument, le somptueux foyer mérite pleinement l'admiration que lui portent les amateurs de l'art baroque. Mais c'est sans doute le splendide escalier d'honneur qui - avec ses marbres de couleurs variées, ses ors, sa balustrade en onyx, ses lustres et ses statues en bronze brandissant des candélabres étincelants - constitue l'élément à la fois le plus original et le plus luxueux de l'Opéra. En 1909, le monument emblématique des fastes du Second Empire était encore autant un lieu de culture et de divertissement, que d'apparat et de parade mondaine. La haute société venait s'y montrer ; il était de bon ton d'avoir sa loge à l'année et d'y inviter. La principale qualité d'un spectacle était de ne pas trop s'ennuyer entre les entractes. Toujours trop courts, ceux-ci étaient pour certains messieurs en habit noir l'occasion d'aller présenter leurs hommages aux cantatrices, étoiles et autres petits rats qui ne manquaient jamais de paraître dans le foyer de la danse. Il faillait, souvent, faire la police près des quartiers des artistes. On courtisait ; on flirtait ; des idylles se nouaient, rarement innocentes. Mais le palais Garnier - puisque l'on nommait déjà ainsi le plus vaste Opéra du monde - pouvait aussi être le théâtre de troubles intrigues, parfois dangereuses, et qui n'avaient rien de galant... * On donnait ce soir-là un gala de charité à l'Opéra. Le gratin parisien était venu sous le double prétexte de faire une bonne action et d'entendre certains des airs les plus célèbres du répertoire français et italien. Il était environ 9 heures. Le premier entracte approchait. Sur scène, une diva plus que dodue n'en finissait pas de pleurer la mort d'un énorme ténor qui, avant de rendre l'âme, avait lui-même longuement chanté son désespoir et s'efforçait à présent de ne point trop bouger, une main sur le coeur et la tête sur les solides genoux de sa bien-aimée. L'orchestre jouait une mélodie aussi mielleuse que pompeuse, censée exprimer tout le tragique de l'instant. Le décor figurait la cour d'une forteresse ; il y avait au fond un rempart du haut duquel la tonitruante esseulée finirait par se jeter. François Ruycours avait loué une loge qu'il occupait seul. C'était la première loge à côté de l'avant-scène de gauche, la numéro 5, celle que l'on ne réservait plus à personne depuis les évènements dont Gaston Leroux fit le récit dans Le Fantôme de l'Opéra, génial roman que le lecteur est invité à découvrir, si nécessaire, dès qu'il aura achevé celui-ci. Distingué, bel homme et cultivé, Ruycours était l'héritier d'une vieille famille bordelaise et passait pour riche. Du moins menait-il grand train. A quarante ans, il était ainsi l'un des célibataires les plus en vue de la capitale. Il avait un poste au Quai d'Orsay mais fréquentait moins les bureaux du ministère que les antichambres des ambassades et les salons du Tout-Paris. Cela n'étonnait personne, car ils étaient quelques privilégiés à bénéficier par faveur d'emplois de complaisance dans la fonction publique. Néanmoins, Ruycours ne faisait pas qu'occuper un confortable placard doré aux frais de la République. Loin des lumières mondaines, il lui arrivait en effet de rendre d'officieux services à la diplomatie française. La cantatrice
n'avait toujours pas entrepris l'ascension de ses
remparts quand un huissier vint discrètement
remettre un billet à François Ruycours. Celui-ci lut
le papier, le froissa, fronça le sourcil en
consultant sa montre oignon. Le programme prévoyait
encore un air de Gounod avant l'entracte : il avait
donc le temps. Il se leva sans bruit et sortit. Il
était en habit noir ; sa canne, son manteau et son
haut-de-forme l'attendaient au vestiaire..."
Pierre
Pevel - Les Enchantements d'Ambremer
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