Le Trochiscanthe nodiflore
[TN]
n°578 (2017-29)
mardi 25 juillet 2017
"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres
Sauvages"
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De dos (femelle) Courvières (Haut-Doubs) dimanche 16 avril 2017 De face (mâle)
Courvières (Haut-Doubs) dimanche 16 avril 2017
De dos (mâle)
Courvières (Haut-Doubs) dimanche 16 avril 2017 Femelle dans un Pommier La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) lundi 17 avril 2017
Mâle
dans un Saule
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs) lundi 17 avril 2017 Courvières (Haut-Doubs) samedi 29 avril 2017 Pour la construction du nid... Courvières (Haut-Doubs) samedi 29 avril 2017 Mâle,
devant mes poireaux
devant la rhubarbe...
Courvières (Haut-Doubs) samedi 29 avril 2017 Mâle,
s'ébrouant
Courvières (Haut-Doubs) samedi 29 avril 2017 Dans l'herbe
Pissenlits
Femelle
Mâle,
dans le Pommier de
mon jardinCourvières (Haut-Doubs) samedi 29 avril 2017 Courvières (Haut-Doubs) samedi 29 avril 2017 Femelle,
dans le Pommier de
mon jardin
Courvières (Haut-Doubs) samedi 29 avril 2017
Mâle, se grattant Courvières (Haut-Doubs) samedi 29 avril 2017 Mâle
Courvières (Haut-Doubs) samedi 29 avril 2017 Au bord de l'Etang La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs), dimanche 30 avril 2017 La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs), dimanche 30 avril 2017 Portrait
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs), dimanche 30 avril 2017 <image recadrée> Sur la plage
FemelleLa Rivière-Drugeon (Haut-Doubs), dimanche 30 avril 2017 Courvières (Haut-Doubs), lundi 1er mai 2017
Courvières (Haut-Doubs), lundi 1er mai 2017 Dans mon Pommier... Courvières (Haut-Doubs), dimanche 14 mai 2017 Dans mon gazon... Courvières (Haut-Doubs), dimanche 14 mai 2017
A la recherche d'insectes
(pour nourrir les petits...) Courvières (Haut-Doubs), dimanche 14 mai 2017 A
suivre...
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SALMO
SALAR
Le saumon est
un poisson fascinant. Comment peut-il sauter si
haut ? Comment fait-il pour remonter des chutes
aussi vertigineuses ? Sa force, son allure et son
goût lui ont valu le titre de roi des poissons. Il
y a deux mille ans, Pline l'Ancien écrivait déjà :
"Le saumon des rivières est meilleur que tous les
poissons de la mer." Les Latins le nomment Salmo.
Il y a plusieurs espèces de saumon. Il faut
attendre le dix-huitième siècle pour que Linné
baptise le saumon de l'Atlantique du nom de Salmo
salar. Il existe en variété americanus et
europaeus. Il ne faut pas le confondre avec son
cousin du Pacifique, dont le nom scientifique est
Oncorhynchus.
Quand César invitait Cléopâtre à sa table, il y avait toujours du saumon au menu, mets de choix, mets de roi. On lui prêtait des vertus magiques, ses bonds hors de l'eau témoignant de dons divins. Il a toujours été très prisé, tellement prisé que déjà sous l'Empire romain on pratiquait l'ensemencement des rivières pour pallier les abus des filets. La surpêche ne date pas d'hier. Le premier réglement écrit concernant la pêche au saumon remonte à l'an 1030 en Ecosse, sous le règne de Malcolm II. Il y est stipulé qu'il est interdit de pêcher du 15 août au 11 novembre, de l'Assomption à la Saint-Martin. Dans la Grande Charte des libertés d'Angleterre de 1215, Magna Carta, mère du droit individuel et des constitutions modernes, les règles de pêche sont clairement définies. La partie des rivières soumises aux marées appartient à tout le monde. Tous peuvent y pêcher. Vient ensuite la partie navigable, que l'on situe entre l'endroit où il n'y a plus de marée et le lieu où on ne peut plus avancer en bateau, que ce soit à cause des rapides, des rochers ou des hauts-fonds. Cette partie navigable, où l'on peut pêcher, est la propriété du roi. Au-delà de cette limite, la rivière appartient aux propriétaires des terres qui la bordent. Pendant le Moyen Age, on défend aux meuniers et autres maîtres de moulins de bloquer entièrement une rivière. Il est obligatoire de laisser un espace de montaison pour le saumon. Celui qui ne respecte pas cette règle est passible d'emprisonnement. Et ainsi de suite, sur chaque rivière, de chaque pays, jusqu'au Nouveau Monde, quand l'homme blanc et la femme blanche font la rencontre d'un peuple qui n'a jamais eu besoin de réfréner son avidité par des lois. Depuis des millénaires, la sagesse de l'évidence suffit à ce peuple : si on pêche trop de poissons cette année, il y en aura moins l'année prochaine. Si on pêche trop de poissons pendant des années, un jour il n'y en aura plus. [...]
21 REINS Les reins du saumon se métamorphosent selon le milieu aquatique. Quand un saumon passe de l'eau douce à l'eau salée, et vice-versa, ses deux reins subissent des transformations d'anatomie et de fonctionnement. Encore aujourd'hui, les scientifiques ne s'expliquent pas ce phénomène. [...]
25 L'ODEUR DES RIVIERES En langue mi'gmaq, on nomme taqawan un saumon qui revient dans sa rivière natale pour la première fois. Il passe de un à trois ans en mer. En anglais, on parle d'un grilse. En français, s'il revient après un an, on dit un madeleineau. Ce terme fait référence à la Sainte-Madeleine, qu'on fête le 22 juillet. A cette période, on pêche beaucoup de taqawan. Mais avant de revenir, il lui faut éclore et survivre. A la fin de l'été, les mâles et les femelles atteignent l'amont de la rivière. Dans des fosses en gravier peu profondes et bien oxygénées par le courant, les femelles pondent dans l'eau froide de l'automne. Elles ont préalablement creusé des sortes de nids en créant des remous du battement de leur queue. Une fois les oeufs déposés, les mâles y sèment leur laitance. Une ponte peut compter entre cinq et dix mille oeufs, dont un seul sur deux mille atteindra l'âge adulte. L'alevin éclot au printemps et porte sous son corps une poche, le sac vitellin, qui le nourrit durant les premières semaines de sa vie. A la fin de l'été, il mesure dix centimètres. L'année suivante, ayant poursuivi sa croissance, il devient un tacon, qui reste en moyenne trois ans dans la rivière. Quand son corps s'allonge jusqu'à quinze ou vingt centimètres et que ses nageoires noircissent, il est au printemps un saumoneau, ou un smalt, comme disent les Scandinaves. On parle de smoltification. Il est prêt à descendre vers la mer. Le jeune poisson anadrome voit son organisme s'adapter à l'eau salée et entreprend un long périple. Il parcourt l'océan jusqu'aux eaux glacées du Groenland, suivant des courant encore inconnus des biologistes, avant de revenir après une ou plusieurs années. S'il a survécu à la gueule des phoques, aux dents des requins, aux gosiers des goélands, aux becs des cormorans, il retrouve sa rivière d'origine, après des milliers de kilomètres parcourus. On ignore toujours sur quel type de radar le saumon peut compter pour retrouver le lieu exact de sa naissance. Il se dirige peut-être à l'aide de la position du soleil et des étoiles. Sachant que le saumon a un odorat très développé, mille fois plus puissant que celui d'un chien, certains pensent qu'il retrouve sa route grâce à l'odeur des rivières. [...]
29 CLEOPATRE On a retrouvé dans des grottes préhistoriques du Sud de la France des représentations rupestres d'hommes pêchant de grands poissons avec une ligne. Il s'agirait de saumons. Sur certains vases étrusques, des hommes pêchent des poissons avec une canne. La plus ancienne représentation d'un pêcheur à la mouche se trouve sur un temple égyptien du quatorzième siècle avant Jésus-Christ. Dans l'Ancien Testament, au livre du prophète Habacuc, il est question de celui qui enlève avec l'hameçon. On raconte que la grande Cléopâtre allait à la pêche. En tant que reine, il était hors de question qu'elle rentre bredouille. De jeunes plongeurs avaient pour ordre d'accrocher à sa ligne des poissons préalablement capturés. Ce que la souveraine ne savait pas, c'est qu'on la privait ainsi des plus belles histoires de pêche : celles où le plus gros poisson s'échappe de justesse. [...]
49 GET OUT ! Quand le saumon remonte la rivière, il ne se nourrit pas. Il a fait le plein en mer, il a fait des réserves, et toute son énergie est tendue vers un seul but : atteindre la fosse dans laquelle il va se reproduire. Contrairement à une truite qui vient manger une mouche ou un ver au bout de l'hameçon parce qu'elle a faim, le saumon ne gobe pas la mouche pour s'alimenter. En fait, on ne sait pas vraiment pourquoi le saumon vient mordre un paquet de plumes qui imite un insecte. Pour William, dont les ancêtres prenaient le saumon au harpon ou dans des barrages coupant la rivière, le saumon est avant tout un animal qui protège son territoire. Comme d'autres pêcheurs, William pense que, si le saumon finit par attaquer une mouche, c'est simplement parce qu'elle l'énerve, parce qu'il veut qu'elle lui fiche la paix. L'art de la pêche à la mouche revient à harceler la bête en train de se reposer tranquillement dans une fosse pendant son long voyage de retour. Tout le jeu de la patience est là : taquiner, agacer, tourmenter, jusqu'à ce que l'adversaire craque et se jette sur l'intrus. Quand un saumon gobe une mouche, c'est sa manière de dire : fous-moi la paix ! Crisse-moé patience ! Get out !" Eric
Plamondon – Taqawan
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