Le Trochiscanthe nodiflore
[TN]
n°543 (2016-43)
mardi 8 novembre 2016
"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres
Sauvages"
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Travaux de bois à Courvières
octobre - novembre 2016 j'ai acheté deux lots de bois...
dans la forêt communale de Courvières...
Découpe et transport
Au matin
Je fends les billons en buches, devant la
maison...
La réserve (pour dans deux ou trois ans !)
Je profite du soleil d'automne pour fendre un
peu !
"Il n’est pas d’homme qui ne regarde son tas de bois avec une sorte d’amour. J’aimais avoir le mien devant ma fenêtre, et plus il y avait de copeaux, plus cela me rappelait de bonnes journées de travail. Je possédais une vieille hache que nul ne revendiquait, avec laquelle par moments les jours d’hiver, du côté ensoleillé de la maison, je m’amusais autour des souches que j’avais tirées de mon champ de haricots. Comme mon homme en charrette l’avait prophétisé le jour où je labourais, elles me chauffaient deux fois, d’abord lorsque je les fendais, ensuite lorsqu’elles étaient sur le feu, de sorte que nul combustible n’eût pu fournir plus de chaleur. Pour ce qui est de la hache, je reçus le conseil de la faire repasser par le forgeron du village ; mais je me passai de lui, et l’ayant munie d’un manche en noyer tiré des bois, la fis aller. Si elle était émoussée, du moins était-elle bien en main. Quelques tronçons de pin gras constituaient un véritable trésor. Il est intéressant de se rappeler ce que recèlent encore de cet aliment du feu les entrailles de la terre. Les années précédentes j’étais allé souvent en chercheur d’or sur quelque versant dépouillé, jadis occupé par un bois de pitchpins, en extirper les racines de pin gras. Elles sont presque indestructibles. Des souches vieilles de trente ou quarante ans au moins, auront encore le cœur sain, alors que l’aubier aura passé à l’état de terre végétale, comme on le voit aux écailles de l’écorce épaisse qui forme un anneau à ras de terre, distant de quatre ou cinq pouces du cœur. Avec la hache et la pelle vous explorez cette mine, et suivez la réserve de moelle, jaune comme de la graisse de bœuf, ou comme si vous étiez tombé sur une veine d’or, enfoncée dans la terre. Mais en général j’allumais mon feu avec les feuilles mortes de la forêt, mises en réserve par moi sous mon hangar avant l’arrivée de la neige. L’hickory frais finement fendu fait l’allume-feu du bûcheron, lorsque ce dernier campe dans les bois. De temps en temps je m’en procurais un peu. Lorsque les villageois allumaient leurs feux par delà l’horizon, moi aussi je faisais savoir aux divers habitants sauvages de la vallée de Walden, grâce à la banderole de fumée qui sortait de ma cheminée, que je veillais." Henry David Thoreau
- Walden ou la vie dans les bois |
Renard assis Courvières (Haut-Doubs) dimanche 10 septembre 2016 Rougequeue noir mâle Courvières (Haut-Doubs) dimanche 10 septembre 2016 Courvières (Haut-Doubs) dimanche 25 septembre 2016 Courvières (Haut-Doubs) dimanche 25 septembre 2016
Chevreuils
: adulte et un jeune,
à la lisière de la forêt Courvières (Haut-Doubs) dimanche 25 septembre 2016 Dans l'ombre
Courvières (Haut-Doubs) dimanche 25 septembre 2016 Rougequeue
noir mâle
Courvières (Haut-Doubs) dimanche 25 septembre 2016 Courvières
(Haut-Doubs)
dimanche 25 septembre 2016 <image recadrée> <image recadrée> ToileCourvières (Haut-Doubs) dimanche 25 septembre 2016 Pour regarder,
<image recadrée>
Jeune Chardonneret
élégantCourvières (Haut-Doubs) dimanche 25 septembre 2016 Pour regarder,
Courvières
(Haut-Doubs)
dimanche 25 septembre 2016 <image recadrée>
Chardonneret
élégantCourvières (Haut-Doubs) dimanche 25 septembre 2016 <image recadrée> <image recadrée> Courvières (Haut-Doubs) dimanche 25 septembre 2016 Vulcain
Courvières
(Haut-Doubs)
Jeune Linotte
mélodieusedimanche 25 septembre 2016 Courvières (Haut-Doubs) dimanche 9 octobre 2016
Pinson des arbres mâle et givre Courvières (Haut-Doubs) dimanche 9 octobre 2016 Renard
courant
Jeune Linotte
mélodieuseCourvières (Haut-Doubs) dimanche 9 octobre 2016 <image recadrée> Courvières (Haut-Doubs) dimanche 9 octobre 2016 <image recadrée>
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Suggestion de
lecture : "27 MARS 1957 : PREMIER JOUR Genèse, IV, 10 Du haut de
l’immense organigramme qui occupe tout un pan de mur
du bureau, Tarik Hadj Nacer, dit Tahar, le Pur,
semble considérer le monde avec une incommensurable
mélancolie. Au moment où cette photo était prise
dans un commissariat de Constantine, il n’avait pas
encore gagné son surnom. Il n’était qu’un employé de
banque aux idées subversives et s’il commençait à
comprendre qu’il n’échapperait plus à son avenir de
seigneur d’une guerre clandestine, il s’y résignait
peut-être sans enthousiasme. Deux mois plus tôt,
quand le capitaine André Degorce a pris possession
des lieux, Tahar trônait seul, comme le souverain
d’un royaume invisible, au sommet d’un organigramme
vierge que des dizaines de noms et de photos, la
plupart marquées d’une petite croix rouge,
recouvrent aujourd’hui presque entièrement. Quand il
ne restera plus aucune case vide, le capitaine
Degorce aura terminé son travail. Il sait maintenant
que ce n’est plus qu’une
question de temps et il sait aussi que, le jour
venu, il sera incapable de se réjouir de sa
victoire. Toute sa vie, il a nourri des rêves de
victoire, sans connaître autre chose qu’une longue
suite de défaites, mais jamais il n’aurait pensé
qu’à la veille d’être enfin exaucé il lui faudrait
découvrir combien la victoire peut être cruelle et
qu’elle lui coûterait bien plus que tout ce qu’il
avait à donner. Il ne peut plus prier. Il a beau
s’agenouiller dans la pénombre de sa chambre et
s’astreindre à la ferveur, comme il le fait depuis
l’enfance, aucune parole ne monte à ses lèvres. Il
reste immobile dans le silence et il se laisse
bercer par les battements réguliers de son coeur
engourdi jusqu’à ce qu’il se décide finalement à
ouvrir sa bible au hasard et à lire à voix basse
quelques versets qui ne lui apportent aucun
réconfort. Il ne perçoit plus de messages d’espoir
dans les Ecritures mais seulement l’expression sans
cesse réitérée d’une menace effroyable. Il ne peut
plus recevoir les lettres de Jeanne-Marie sans
frémir. Chaque jour, il en retarde l’ouverture de
peur d’y lire qu’il a déjà reçu son châtiment. Il
imagine que son neveu est devenu subitement infirme,
ou que sa fille est morte, emportée en quelques
jours par une pneumonie ou renversée par une
voiture, à cause de ce qu’il fait ici. (Je
sais qui tu es. J’ai longtemps écouté ta voix. Tu
es un Dieu jaloux, qui punis la faute des pères
sur les fils, sur la troisième et la quatrième
génération.) Ce matin encore, il se
contente de caresser l’enveloppe du bout des doigts
et il en respire le parfum avant d’appeler un
sous-officier. - Febvay, prévenez le Kabyle que je
vais passer le voir. Mettez les types qui sont avec
lui dans une autre cellule. Apportez-lui des
cigarettes. Et du thé. Montrez-vous amical avec lui,
dites-lui qu’il n’y aura plus d’interrogatoires, que
je vais juste passer discuter. Appelez-moi quand
tout est prêt. Le capitaine Degorce allume une
cigarette qu’il fume avec soin, le front appuyé
contre une vitre. Le soleil brille sur la baie et
aucun nuage ne passe au-dessus de la mer mais le
ciel n’est pas vraiment bleu, il est parsemé de
traînées délavées, jaunâtres, qui lui donnent la
teinte sale et terne de l’eau d’un étang. Dans ce
pays, le ciel n’est jamais bleu, pas même en été,
surtout pas en été, quand le vent brûlant du désert
efface les contours de la ville dans ses tourbillons
de poussière ocre et que s’élèvent des flots morts
de la Méditerranée les vapeurs d’une brume
éblouissante où tremble la coque rouge des
cargos..."
Jérôme
Ferrari - Où j'ai laissé mon âme
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