Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°541 (2016-41)

mardi 25 octobre 2016

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
explications sur le nom de cette lettre : [ici] ou [ici]
Si cette page ne s'affiche pas correctement, cliquez [ici]


 
Les Cowboys fringants - Octobre

Pour regarder et écouter,
cliquez sur la flèche au bas de l'image...



ou cliquez [ici]



Ballet de
Bergeronnette grise

(jeune et adulte)
Courvières (Haut-Doubs)
août, septembre et octobre 2016



Bergeronnette grise, jeune
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 14 août 2016

Avec une Génisse...



A la chasse...

...aux moucherons !


Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 14 août 2016
<image recadrée>

<image recadrée>

<image recadrée>

Au sol...

Bergeronnette grise, adulte
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 14 août 2016

ça crin !...

Sous les sabots...
<image recadrée>

Bergeronnette grise, adulte
Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 25 août 2016

Bergeronnette grise, adulte
Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 26 août 2016





Bergeronnette grise, adulte
Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 26 août 2016

<image recadrée>

<image recadrée>

<image recadrée>

Bergeronnette grise, adulte
Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 26 août 2016

Bergeronnette grise, entre jeune et adulte (!)
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 28 août 2016

Bergeronnette printanière (?!)
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 28 août 2016

Bergeronnette grise, adulte
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 25 septembre 2016

<image recadrée>

<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 25 septembre 2016

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 25 septembre 2016

Dans l'herbe...
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 9 octobre 2016

<image recadrée>

Vache
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 9 octobre 2016
<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 9 octobre 2016
<image recadrée>


Pour voir d'autres images,
de Bergeronnette grise
cliquez sur les images ci-dessous
(ou sur chaque [numéro])

[numéro 536]
(2016 - 36)


Toilettes
- oiseaux et mammifères (images et vidéos) - Haut-Doubs - été 2016 

Texte :  La petite Boulangerie du bout du monde - Jenny Colgan

Musique : La Flute enchantée (Papagena Papageno) - WA Mozart

mardi 20
septembre
2016
[numéro 482]
(2015 - 33)

Ballet de Bergeronnette grise - mai et juillet 2015 - Courvières (Haut-Doubs)

Texte : Tony Hillerman - L'Homme-Squelette

Musique : Giselle (ou les Willis) - Adolphe Adam

mardi 25
août 2015
[numéro 430]
(2014 - 31)

Bergeronnette grise (et autres oiseaux de l'été) à Courvières Haut-Doubs - été 2014

Texte : Tempête - JMG le Clézio

Musique : Symphonie n° 2 "Résurrection" (final) - Gustav Mahler

mardi 12
août 2014
[numéro 383]
(2013 - 34)


Bergeronnette grise -
Courvières, Haut-Doubs

Texte : Les Passereaux d'Europe (la Bergeronnette grise) - Paul GEROUDET

Musique :  Chanson pour Camille - Michel Bühler

mardi 3 septembre
2013



Suggestion de lecture :

"Inflation onirique

Maintenant que la librairie était ouverte depuis plusieurs semaines, Sara savourait vraiment les journées qu'elle y passait, mais c'était une forme mélancolique de plaisir. Elle avait pris l'habitude de laisser la porte entrouverte afin que l'air humide de l'automne se mêle au parfum des livres. Elle avait toujours pensé que l'air automnal et les livres allaient bien ensemble, que les uns comme les autres se mariaient bien avec des plaids, des fauteuils confortables et de grandes tasses de café ou de thé. Cela ne lui était jamais apparu plus clairement que dans sa propre librairie.

Dans sa librairie et celle d'Amy. C'est cela qui la rendait triste. Elle pensait sans cesse à des choses qu'elle aurait dû lui demander. Elles avaient correspondu pendant presque deux ans, et pourtant il y avait tant de sujets que Sara avait oublié d'évoquer. Que lui avait-elle écrit, en réalité?

  • Que penses-tu du fait de jeter des livres ? Interrogeait-elle à présent Amy tout haut.

Elle essayait de s'abstenir de parler à Amy lorsqu'il y avait des clients dans le magasin, mais à l'approche du marché, la plupart des habitants de Broken Wheel semblaient avoir mieux à faire que de lui rendre visite.

Elle était en train de préparer une nouvelle section. Elle était tentée de l'appeler RENCONTREZ LES AUTEURS et avait l'intention de commander d'autres biographies d'écrivains. Pour l'instant, elle en avait trois, mais elle pourrait également y placer des ouvrages relatifs aux livres, et c'était Hélène Hanff qui l'avait poussée à se demander ce qu'Amy pensait du fait de jeter des livres.

Elle venait de poser 84, Charing Cross Road, qui était sans doute l'un des ouvrages les plus charmants jamais écrits sur les livres, même après la publication du Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates. En Suède, la fantastique correspondance de l'Américaine à l'expression si libre Hélène Hanff avec un bouquiniste britannique guindé avait fait l'objet d'une nouvelle édition sous le titre Lettres à un libraire, agrémentée d'une suite presque aussi merveilleuse, La Duchesse de Bloomsbury Street, quand Hélène Hanff visitait enfin son Angleterre.

Mlle Hanff ne comprenait pas les gens qui ne jetaient pas de livres. Même lorsqu'ils s'avéraient tellement mauvais qu'elle n'était pas sûre qu'il soit moralement défendable de les transmettre à un autre lecteur innocent. Elle se demandait ce qu'Amy en avait pensé.

Dans la catégorie biographies d'écrivains, la collection d'Amy ne comptait qu'un ouvrage sur Jane Austen, un sur Charlotte Brontë et un roman relatif à la vie des soeurs Brontë. Le Goût du chagrin. Un titre bien choisi. Sara lâcha un soupir. Pour l'instant, cette section était bien maigre.

  • Est-ce que tu crois que l'écriture de livres rend plus heureux ou plus malheureux ? Demanda-t-elle en y rangeant la biographie de Jane Austen.

Elle espérait que les écrivains en concevaient du bonheur. Elle avait toujours imaginé que Jane pouvait du moins observer son environnement et se dire : « Je suis capable de créer un monde meilleur que celui-ci » ou « Tu es insupportablement ennuyeux et je ne peux peut-être rien dire sans être impolie, mais tu seras sévèrement puni dans mon prochain livre. » Et en même temps quel dommage de ne pouvoir rêvasser à M. Fitzwilliam Darcy (comment ce prénom lui était-il venu ? L'un des nombreux mystères insondables de l'histoire de la littérature), uniquement parce qu'on l'avait créé soi-même.

Elle avait lu Orgueil et préjugés pour la première fois lorsqu'elle avait quatorze ans, et longtemps cela avait presque occulté à ses yeux les autres oeuvres de Jane Austen, oui, ainsi que les livres en général, voire les hommes réels. C'était un monde à l'ordre si parfait qu'on était forcément déçu d'en sortir. Les femmes les plus dures obtenaient les hommes les plus intéressants, celles un peu moins bonnes ceux un peu moins riches, etc. Après cette expérience de lecture, Edward Ferrars n'était pas assez riche et un peu trop confus, ne pouvait s'empêcher de penser Sara, même si elle n'était pas en position de juger qui que ce soit sur ce point. Bien sûr, l'écriture de Mansfield Park était d'une finesse enivrante, mais Sara avait du mal à pardonner à Edmund Bertram de ne pas succomber aux charmes de la bonne Fanny Price bien plus tôt, et surtout de le faire par faiblesse et lassitude. Désormais, elle les appréciait tous et trouvait que Persuasion, avec sa douce mélancolie, était presque aussi bon qu'Orgueil et Préjugés, mais cela lui avait demandé des années d'entraînement. De fait, elle n'avait même pas eu le bon sens de s'émouvoir du sort de Sandition, le dernier roman inachevé de Jane Austen, mais elle avait savouré en secret les cinquantes premières pages, écrites par Jane elle-même, et le reste du livre, débridé et légèrement invraisemblable, inventé par « une autre dame ».

  • Crois-tu que Jane avait de toute façon cessé de rêver à ce stade ? Demanda-t-elle à Amy.

Amy ne répondit pas et Sara saisit le roman sur les soeurs Brontë. Elle décida de ne pas le lire. Penser à elles était bien trop déprimant. Le plus grand rêve de Charlotte Brontë avait été une maison au bord de l'eau où elle puisse vivre avec ses soeurs et son frère, et peut-être continuer à écrire. De préférence sans avoir à enseigner et diriger une école dans la maison, mais ce n'était pas une exigence.

Elle n'espérait pas plus, mais c'était quand même un rêve hors de portée, qu'il était presque ridicule d'envisager.

Sara avait l'impression que désormais tous les gens rêvaient de mille choses possibles. Voyager, aimer, avoir une carrière merveilleuse et une famille heureuse et, en outre, rester tout le temps svelte, mignon, populaire et harmonieux.

  • Amy, penses-tu qu'il y ait de l'inflation dans nos rêves ?

  • Oui, répondit une voix sur le seuil de la porte.

Sara sursauta, se retourna, coupable, et découvrit Tom, un sourire amusé aux lèvres..."


Katarina BIVALD - La Bibliothèque des coeurs cabossés



Voir la liste des anciens numéros du"Trochiscanthe nodiflore" (les archives) : cliquez [ici]

Site internet : Rencontres sauvages

Me contacter : pascal@pascal-marguet.com

Calendrier 2016 : Pour le télécharger directement au format pdf (1400 ko), cliquez [ici]

 

Pour vous désinscrire, vous pouvez m'envoyer un e-mail (en répondant à ce message) avec pour objet "désinscription",

ou en cliquant

[ici]

Rejoignez-moi sur "FaceBook" en cliquant sur le lien suivant :

[http://www.facebook.com/marguet.pascal]