Trochiscanthe nodiflore [TN]
n°529 (2016-29)
mardi 2 août 2016
"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres
Sauvages"
explications sur le nom de cette
lettre : [ici]
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Pour regarder et écouter,
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Hirondelle rustique mâle Toilette Pour regarder, ou cliquez [ici] <pas de son !> Pittosporum sp.
Figuier - Ficus carica L.
Pour en savoir plus sur cet arbre, cliquez sur le lien ci-dessous [https://fr.wikipedia.org/wiki/Ficus_carica] Notamment sur la relation spécifique entre le figuier et un petit insecte : le Blastophage... Griffe de sorcière - Carpobrotus sp., plante originaire d'Afrique du Sud Panais
porte-Epine - Echinophora
spinosa
Vipérine
d'Italie -
Echium italicumLézard des ruines (?) - Podarcis siculus Il en existe plus de 45 sous-espèces... Jeune Goéland argenté
... au repos !
Pour regarder, ou cliquez [ici] <pas de son !> Figues
Sedum sp.
Goéland
argenté en vol
Folle avoine Chicorée
sauvage - Cichorium
pumilum
Crithme
maritime (ou
Perce-pierre) - Crithmum
maritimum
Confite
dans le vinaigre,
ses feuilles remplacent les cornichons...
Liseron sp.
Ail
sp.
Saladelle ou Statice de Narbonne - Limonium narbonense Inule faux-crithme - Inula crithmoides Saladelle
Salicorne en
buisson - Sarcocornia
fruticosa Satyre - Lasiommata megera
mâle Sur une fleur d'Inule
faux-Crithme
Saladelle
On en fait aussi des "bouquets secs"... Vol
de Martinet noir
Trogir mercredi 6 juillet 2016 Pistachier
lentisque - Pistacia
lentiscus
Bord de mer
Chevalier
guignette (?)
SaladelleSatyre
Feuilles de Saladelle
Inule faux-crithmeCrabe
(flou !!)
Aigrette
garzette et Mouette
rieuse
Pour regarder, ou cliquez [ici] <pas de son !> Aigrette
garzette
Ecorce du Pin
d'AlepMer
Câprier - Capparis spinosa
en fleurs...
Ce sont les boutons floraux qui,
confit dans le vinaigre, deviennent les Câpres... Feuilles d'une composée (indéterminée...)
Genévrier de
Phénicie - Juniperus
phoeniceaPalmier dattier des Canaries (?) - Phoenix canariensis Tronc d'un
Palmier
Grenadier
- Punica granatum
Panais
porte-épine
Olivier - Olea europaea
Agave -
Agave americanaPanais
porte-épine
Panicaut sp. - Eryngium
sp.
Caprier sur
le mur d'une maison abandonnée
Sylvain
azuré - Limenitis
reducta
Citron
Hibiscus
Sous une feuille de
Saladelle, Salicorne (plus
fine que la précédente...)
Fenouil
sauvage - Foeniculum
vulgare
Cigale
plébéienne - Tibicen
plebejus Pittosporum
sp. Vigne Palmiers
Fleur d'Agave
Arboretum de Trsteno Cactus-raquette
- Opuntia
stricta Maquis ... et Fin
!
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mardi 21
juillet 2015 |
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mardi 30 juillet 2013
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" NON ! Non, non, non ! Batêche ! Non ! Le chauffeur crie, il hurle, mais en même temps, le chauffeur rit. Ma bande de tarlans, PAS ENCORE, ah, torrieu... Ce village, en 1958, s'appelait Saint-Quelquechose-des-Hauteurs et, l'hiver, sur ces hauteurs, la neige était reine de tout, on n'essayait même pas de l'enlever, tu passais la gratte et vingt minutes plus tard, la neige était revenue régner, alors, on s'arrêtait au village d'avant, moins haut, on laissait les autos là, et on embarquait dans la grosse autoneige bleue, dans le gros Bombardier avec ses hublots qui lui donnaient l'air d'un Nautilus allant dans l'hiver, on s'y entassait plus nombreux que le nombre permis et c'était les Fêtes, ça fait que chacun avait un flasque, du gros gin surtout, les fancys du cognac et c'était, oui, la fête, fallait faire des folies et celle-là c'était de se faire aller dans le gros Bombardier d'un bord à l'autre, tous ensemble, jusqu'à ce qu'il tombe sur le côté, dans la neige. C'était juste un peu dangereux, c'était stupide et heureux, les cris du chauffeur comptaient pour beaucoup dans le plaisir d'étriver et de risquer un peu, on se faisait un bleu, on se cognait la tête mais on riait, on criait à tue-tête, on riait comme des fous. Il fallait sortir pour remettre le Bombardier d'équerre et ça aussi, c'était un plaisir ; on se connaissait pas tous mais on se parlait, on se rencontrait comme ça dans le rire, T'es la fille à Judith, toi ? Oui. Ta mère pis moi on est allées au couvent ensemble, pis lui, c'est qui ? C'est ton fiancé ! Eille, on l'a vu à la télévision ! Et tout le monde s'esclaffe, on dirait que c'est immensément drôle que quelqu'un soit à la télévision, quelqu'un qui est là en chair et en os, quelqu'un qui est fiancé à la fille à Judith, la petite-fille au grand-père, chez qui on s'en va, comme ça, en gros Bombardier, maintenant remis sur ses pattes, dans lequel on s'installe et qui repart, le chauffeur annonçant bien fort que si on recommence à niaiser, Moi, j'rentre à pied, chu capabe, je l'ai déjà faite, à cause d'une bande de fous encore plus fous que vous-autres ! On s'en va passer une dizaine de jours à la ferme du grand-père où toute la famille, à peu près, va venir et c'est du monde, grand-mère a eu dix-huit enfants et eux en ont à la douzaine ; ma blonde me dit qu'il y en a de toutes les sortes et même des épeurants mais aussi son mononcle préféré, Elphège le couque fife et sa préférée matante Marguerite qui est une grande femme blonde et calme, parce que Tu
vas
voir, les autres sont tous pas mal énervés, Pépère est maigre comme un clou et c'est ça, ces gens-là, maigres et énervés, leurs conjoints, leurs conjointes, prennent vite du poids, juste pour se défendre de toute cette nervosité maigre, tu vas rencontrer le mari de ma mère, qui essaie même pas d'être mon père, il est quand même pas niaiseux, le mari de ma mère, il est tout noir, et tout maigre, et tellement énervé qu'il est insomniaque comme ça se peut pas, il a l'air de bien dormir seulement le dimanche après-midi, dans le sofa du salon, dans le tapage. On glisse sur la neige, le moteur force, c'est bruyant, on suit plus ou moins la route mais de toute façon, on ne voit rien, la nuit est bien noire, on sent qu'on monte, on sait qu'on descend et lentement, tout le monde se tranquillise, on sent de la mémoire agir, Moi, ça fait quatre ans que je suis pas allé, dit quelqu'un, i'disent que Pépère vieillit, vieillit plus vite, depuis un bout de temps, dit un autre. On arrive à la ferme et tout le monde descend en faisant beaucoup de bruit comme pour bien briser le silence, lui annoncer qu'il est, en quelque sorte, fini, pour les Fêtes. Moi, je suis content de voir un cheval, qu'on est en train de dételer, fumant des naseaux et du corps, la tête penchée sur sa mangeoire, il arrive d'un village voisin, la carriole est déjà rangée, ma fiancée dit Viens ! et on suit le cheval qu'on fait entrer à l'étable et je dis Mon dieu, qu'elle est belle ! et elle est belle, l'étable, je ne sais pas quand elle a été construite mais elle porte son âge magnifiquement, tout ce qu'on voit est adouci par l'usure – plus tard, quand je ferai du théâtre, je m'occuperai de patine -, un argentement, une dorure des choses, la lumière est maigre mais tout brille quand même et l'odeur vient par-dessus mettre quelque chose de capiteux dans l'air, un parfum multiple et profond, je dis Je passerais bien les Fêtes ici. Moi aussi, mais dis-le pas, ça aurait l'air d'une folie, de dire une folie, les gens, ces gens-là dans cette famille-là ont peur de la folie, c'est épeurant, ont peur d'avoir l'air fou, parce que, ben, c't'une famille pleine de fous, toutes sortes de fous, je veux pas que tu dises rien de bizarre, vont se mettre à te soupçonner tout d'suite. Un jeune garçon est là tout à coup, Qu'esse vous faites ? Tout l'monde vous cherche ! on quitte
l'étable, je la quitte à regret, j'y serais bien
resté, dans la paille, avec ma fiancée et les deux
chevaux et le troupeau de vaches, dans toutes nos
odeurs réunies..."
Michel
GARNEAU - L'hiver hier
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