Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°507 (2016-07)

mardi 16 février 2016

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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JB Lully - Amadis
"Chantons tous, en ce jour, la gloire de l'amour"

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Paysages d'
Hiver

Haut-Doubs et Suisse
 décembre 2015, janvier 2016



Etang de l'Entonnoir
Bouverans (Haut-Doubs)
samedi 5 décembre 2015


Château de Joux (et chamois...)
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

dimanche 13 décembre 2015



La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
dimanche 13 décembre 2015

Ciel
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

dimanche 13 décembre 2015

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
dimanche 13 décembre 2015

Crins
Bouverans (Haut-Doubs)

samedi 26 décembre 2015

Creux du Van (Suisse)
dimanche 20 décembre 2015

Creux du Van (Suisse)
dimanche 20 décembre 2015


Hêtre
Creux du Van (Suisse)

dimanche 20 décembre 2015



Sweet home
12 route de Salins

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 17 janvier 2016

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
jeudi 21 janvier 2016

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
jeudi 21 janvier 2016
<image recadrée>

Alisier
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

jeudi 21 janvier 2016

Tilleul
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

jeudi 21 janvier 2016

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
jeudi 21 janvier 2016

Dans la brume
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)

vendredi 22 janvier 2016

Port-Titi
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)

vendredi 22 janvier 2016

Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
vendredi 22 janvier 2016

Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
vendredi 22 janvier 2016

Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
vendredi 22 janvier 2016

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 24 janvier 2016

Cépée d'Erable
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 24 janvier 2016


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de l'hiver
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[numéro 461]
(2015 - 12)
L'hiver à Courvières, Haut-Doubs - décembre 2014, janvier et février 2015

Texte :  Le Monde selon Garp - John IRVING

Musique : Exposition de tableaux (Baba Yaga) - Modest MUSSORGSKY

mardi 24
mars 2015



Suggestion de lecture :

"Le monde que les premiers Anglais devaient découvrir était complétement sens dessus dessous – saisons inversées, constellations dans le mauvais sens – et ne ressemblait à rien de ce qu'ils avaient vu auparavant, même sous ces latitudes du Pacifique. Il semblait peuplé de créatures qui, de toute évidence, avait mal lu le mode d'emploi de l'évolution des espèces. Les plus caractéristiques ne couraient pas, ne trottinaient pas, ne galopaient pas, mais rebondissaient dans la nature comme des balles de tennis. Le continent tout entier grouillait d'une faune invraisemblable. On y trouvait un poisson qui pouvait monter aux arbres, un renard qui volait (en fait, un très grosse chauve-souris), des crustacés si gros qu'un homme adulte pouvait se nicher dans leur carapace.

Bref, c'était un univers qui ne ressemblait à aucun autre. Et c'est toujours le cas. Quatre-vingts pour cent de ce que l'on trouve en Australie, dans le règne animal ou végétal, n'existe nulle part ailleurs. Et tout cela avec une luxuriance qui paraît totalement incompatible avec les rigueur de l'environnement. De tous les continents habités l'Australie est le plus aride, le plus plat, le plus chaud, le plus déshydraté, le plus infertile et le plus agressif du point de vue climatique – mis à part l'Antarctique qui offre un milieu encore plus hostile. C'est un lieu si inerte que le sol, techniquement parlant, peut être considéré comme un fossile. Et pourtant il regorge d'une vie incroyable. Rien que dans le monde des insectes, les scientifiques n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le nombre total d'espèces : peut-être cent mille, peut-être plus du double. Et sur ce total, plus du tiers demeure un mystère pour la science. Dans la famille des araignées la proportion s'élève même à quatre-vingts pour cent.

Si je mentionne les insectes en particulier, c'est parce que je connais une histoire sur une petite bestiole appelée la Nothomyrmecia macrops qui, à mon avis, illustre parfaitement, quoique un peu indirectement la nature exceptionnelle de ce pays. L'histoire est un peu compliquée mais elle en vaut la peine. Alors soyez patient.

En 1931, sur la péninsule de Cape Arid en Australie-Occidentale, des naturalistes amateurs occupés à farfouiller dans ces vastes étendues broussailleuses tombèrent sur un insecte que personne n'avait encore jamais vu. La bête ressemblait vaguement à une fourmi mais elle était d'un jaune pâle inhabituel et possédait des yeux étranges qui vous fixaient bizarrement. Ils prélevèrent quelques spécimens de cet insecte et les expédièrent sur le bureau d'un expert du National Museum of Victoria, à Melbourne. Celui-ci l'identifia immédiatement : il s'agissait d'une Nothomyrmecia. La découverte fit sensation, car de mémoire d'expert rien de pareil n'avait été repéré sur terre depuis cent millions d'années. La Nothomyrmecia était une protofourmi, une relique vivante de cette époque où les fourmis commençaient tout juste à évoluer pour se différencier des guêpes. En termes d'entomologie, l'histoire était aussi extraordinaire que si quelqu'un avait découvert un troupeau de tricératops en train de brouter tranquillement sur de lointains pâturages.

On se hâta donc d'organiser une expédition, mais en dépit des recherches les plus méticuleuses il fut impossible de retrouver cette colonie de Cape Arid. Toutes les recherches ultérieures restèrent vaines. Un demi-siècle plus tard environ, lorsqu'on apprit qu'une équipe de savants américains s'apprêtait à organiser une nouvelle chasse à la fourmi, sans doute avec un tas de gadgets high-tech qui feraient passer les Australiens pour des ploucs rétrogrades, des savants très officiels de Canberra se dirent qu'il convenait de faire un dernier effort pour tenter de retrouver ces fichues fourmis. Ils montèrent donc leur propre expédition.

Le deuxième jour, alors qu'ils traversaient le désert de l'Australie-Méridionale, un de leurs véhicules se mit à tousser et à fumer, ce qui les obligea à faire un arrêt imprévu pour passer la nuit dans un coin paumé du nom de Poochera. Dans la soirée, un certain Bob Taylor sortit de sa tente pour prendre l'air et, machinalement, promena le faisceau de sa lampe torche sur le sol autour de lui. Vous imaginez aisément sa surprise lorsqu'il découvrit, rampant sur le tronc d'un eucalyptus proche du campement, toute une colonie de – je vous le donne en mille – Nothomyrmecia macrops. Rien de moins !

Or calculons la probabilité d'une telle rencontre. Taylor et ses collègues se trouvaient à mille trois cents kilomètres du site qu'ils avaient l'intention de prospecter. Là, dans ce désert quasi total qu'est l'Australie, sur cette immensité de près de huit millions de kilomètres carrés, une des rares personnes capables de l'identifier venait de tomber pile sur cet insecte, un des plus rares et des plus recherchés de la planète, et tout cela parce qu'une camionnette de son expédition était tombée en panne à cet endroit précis. Aucun autre spécimen de Nothomyrmecia, entre parenthèses, n'a jamais été retrouvé sur le site d'origine.

Vous voyez où je veux en venir : l'Australie est un pays prodigieusement vide et en même temps bourré de tas de trucs. Des trucs intéressants. Des trucs archi-vieux, des trucs qu'on arrive pas à expliquer clairement. Des trucs qui restent encore à découvrir.

Alors faites-moi confiance : on ne s'ennuie pas dans ce pays-là..."

Bill Bryson - Nos voisins du dessous
Chroniques austaliennes

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(site en anglais...)



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