Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°501 (2016 - 01)

mardi 5 janvier 2016

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
explications sur le nom de cette lettre : [ici] ou [ici]
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  Henri Purcell -
Sound the Trumpet

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et

JS Bach -
Invention n°8
(Glenn Gould)

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Je viens de mettre en ligne un calendrier pour
cette nouvelle année 2016.

Pour le télécharger directement au format pdf
(1 800 ko)
,

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(puis imprimer-le sur du papier cartonné)

Les images ci-dessous en constituent les illustrations.

Bonne et heureuse année 2016

à toutes et tous.

Merci de votre fidélité.


"Le Sahara est solennel, c’est un monde à part où la flore, la faune demeurent en vie par des grâces d’adaptation étonnantes. Le désert, à priori, c’est le globe sans terre végétale, sans humus et sans trace d’activité humaine. Il ressemble, pourrait-on dire, à la Terre avant l’homme ou à son devenir si l’homme décide son suicide universel. Il nous donne la notion de l’immensité du temps, de l’éternité. L’être humain ne ressent plus son existence comme un éclair sur la Terre."

Théodore monod - Le chercheur d'absolu



  Le Temps

Bonus
(pour la carte de voeux !)

"Un petit érable rouge a poussé par hasard, loin au fond d'une vallée isolée, à un mille de toute route, à l'insu de tous. Il y a accompli son devoir d'érable pendant tout l'hiver et tout l'été en ne négligeant aucune de ses ressources ; mais, en vertu même de sa qualité d'érable, il a accru sa stature en poussant régulièrement au cours des mois, sans jamais vagabonder à l'aventure, si bien qu'il est maintenant plus proche du ciel qu'il n'était au printemps. Il a fidèlement entretenu sa sève, fourni un abri à l'oiseau errant, laissé longuement mûrir sa semence avant de la confier aux vents, et il a la satisfaction de savoir qu'un millier de petits érables bien élevés sont peut-être déjà installés dans la vie quelque part. Il a bien mérité de la patrie érablière. Ses feuilles lui ont demandé de temps en temps dans un murmure : « Quand donc allons-nous enfin rougir ? » Et maintenant, au mois de septembre, ce mois des voyages où tout le monde se rue vers la mer, la montagne ou les lacs, cet humble petit érable, sans bouger d'un pouce, accomplit le voyage de sa renommée : il hisse son drapeau écarlate sur cette colline pour montrer qu'il a terminé son travail d'été avant tous les autres arbres et il se retire de la course. A la onzième heure de l'année, cet arbre que nul, en dépit de ses efforts, n'aurait pu détecter au temps où il était en pleine activité, par la couleur dont le nimbe la maturité, par la rougeur de son teint, cet arbre se révèle enfin au voyageur éloigné et insouciant, et détourne ses pensées de la route poussiéreuse pour les conduire vers la solitude grandiose qu'il habite. Il domine le paysage de tout l'éclat flamboyant que lui confèrent sa vertu et sa beauté d'érable, - Acer rubrum. On peut désormais lire clairement son titre, sa rubrique..."

HD ThoreauTeintes d’Automne

Janvier

"C'était l'hiver sur la plaine et sur la forêt. La neige glacée couvrait partout le sol. Depuis trois semaines pourtant, elle ne tombait plus, mais le gel qui l'avait cristallisée en paillettes luisantes d'une finesse merveilleuse l'avait rendue plus subtile encore et plus traîtresse. Pas un abri n'échappait à son assaut ; son emprise fluante et légère s'étendait aux recoins les mieux défendus et, selon le caprice des bises de décembre qui se plaisent à mener aux carrefours des chemins et aux croisements des tranchées forestières leurs bals blancs, le tourbillonnement gracieux des papillons immaculés s'élevait et s'abaissait, recouvrant, au fur et à mesure de leur apparition, les traces mouvantes des passages frayés."

Louis Pergaud – Le retour du maître

Février

"La vie ne peut être comprise dans une contemplation passive ; la comprendre, c'est plus que la vivre, c'est vraiment la propulser. Elle ne coule pas le long d'une pente, dans l'axe d'un temps objectif qui la recevrait comme un canal. Elle est une forme imposée à la file des instants du temps, mais c'est toujours dans un instant qu'elle trouve sa réalité première."

Gaston Bachelard - L'intuition de l'instant


Mars

Soleils couchants


Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées ;

Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;

Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;

Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !

Victor Hugo – Les feuilles d’automne


Avril

"Certains sont lumineux, d'autres chargés d'ombre. Avril est, par exemple, empli de lumière. Les jours s'allongent ; tel un javelot, leur lumière s'avance et pénètre l'obscurité. Un beau matin, nous nous réveillons, le pluvier doré est arrivé, le soleil s'est rapproché, l'herbe affleure sous la neige et commence à verdir, les bateaux pontés sont mis à l'eau après avoir sommeillé à longueur d'hiver sur la rive et rêvé de la mer. Le mot avril est tout entier de clarté, de chants d'oiseaux et d'impatience. Avril est le mois le plus prometteur de l'année…"

Jon Kalman Stefansson – Entre ciel et terre


Mai

"Savez-vous ce que c'est qu'un rêve ? Ce n'est pas une chimère engendrée de notre désir mais une autre voie par où nous absorbons la substance du monde et accédons à la même vérité que celle que dévoilent les brumes, en celant le visible et en dévoilant l'invisible..."

Muriel Barbery – La vie des Elfes


Juin

"Adossé contre une colline on regarde les étoiles, les mouvements vagues de la terre qui s’en va vers le Caucase, les yeux phosphorescents des renards. Le temps passe en thés brûlants, en propos rares, en cigarettes, puis l’aube se lève, s’étend, les cailles et les perdrix s’en mêlent… et on s’empresse de couler cet instant souverain comme un corps mort au fond de sa mémoire, où on ira le rechercher un jour. On s’étire, on fait quelques pas, pesant moins d’un kilo, et le mot « bonheur » paraît bien maigre et particulier pour décrire ce qui vous arrive."

Nicolas Bouvier – L’Usage du Monde

Juillet

"Cependant la pluie vers la fin du jour s’interrompt, et tandis que la nuée accumulée prépare un plus sombre assaut, telle qu’Iris du sommet du ciel fondait tout droit au cœur des batailles, une noire araignée s’arrête, la tête en bas et suspendue par le derrière au milieu de la fenêtre que j’ai ouverte sur les feuillages et le Nord couleur de brou. Il ne fait plus clair, voici qu’il faut allumer. Je fais aux tempêtes la libation de cette goutte d’encre."

Paul Claudel – La Pluie

Août

"C'est le courage de nos décisions

Qui se veut le moteur de nos actions

C'est lui qui nous pousse à franchir le pont

Et le fossé de la résignation

Mais qu'on soit immobile ou en mouvement

Une chose est sûr rien n'arrête le temps"

Les Cowboys fringants – L’Horloge

Septembre

Paysage

Je verrai les printemps, les étés, les automnes ;

Et quand viendra l'hiver aux neiges monotones,

Je fermerai partout portières et volets

Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais.

Alors je rêverai des horizons bleuâtres,

Des jardins, des jets d'eau pleurant dans les albâtres,

Des baisers, des oiseaux chantant soir et matin,

Et tout ce que l'Idylle a de plus enfantin...

Charles Baudelaire – Les Fleurs du Mal

Octobre


"C'étaient des bêtes de bonne santé et de bon sentiment, et ça marchait encore sans boiter. La grosse tête épaisse, aux yeux morts, était pleine encore des images et des odeurs de la montagne. Il y avait, par là-bas devant, l'odeur du bélier maître, l'odeur d'amour et de brebis folle ; et les images de la montage. Les têtes aux yeux morts dansaient de haut en bas, elles flottaient dans les images de la montagne et mâchaient doucement le goût des herbes anciennes : le vent de la nuit qui vient faire son nid dans la laine des oreilles et les agneaux couchés comme du lait dans l'herbe fraîche, et les pluies !
Le troupeau coule avec son bruit d'eau, il coule à route pleine ; de chaque côté il frotte contre les maisons et les murs des jardins. L'ânon s'arrête de têter, il est ivre. Il tremble sur ses pattes. Un fil de lait coule de son museau. L'ânesse lèche les yeux du petit âne, puis elle se tourne, elle s'en va, et l'ânon marche derrière elle..."

Jean Giono – Le Grand Troupeau

Novembre

Sed fugit interea, fugit inreparabile tempus,
singula dum capti circumvectamur amore
Mais en attendant, il fuit : le temps fuit sans retour,
tandis que nous errons, prisonniers de notre amour du détail

Virgile – Les Géorgiques

Décembre

Comme l’aube écartait le rideau de la nuit,

Quelqu’un de la taverne a crié : le temps fuit ;

Remplis ta coupe avec la liqueur de la vie,

Et sois ivre, avant l’heure où la source est tarie.

Omar Khayyam




Suggestion de lecture
:

quelques planches d'une BD pour changer !








  Michel Rabagliati - Paul à Québec

Cette BD fait partie d'une série :

Paul à la Campagne
Paul a un travail d'été
Paul en appartement
Paul dans le Métro
Paul à la pêche
Paul à Québec
Paul au parc
et...
Paul dans le Nord

Cette BD vient d'être adaptée au cinéma :

Pour regarder la bande annonce du film,
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Ce film n'est pas encore diffusé en France (?)...




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