Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°488 (2015-39)

mardi 6 octobre 2015

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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JS Bach - Cantate BWV 80
"Ein Feste Burg ist unser Gott"

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Septembre 2015

Suite de la rénovation du bardage

de la ferme à Courvières

à l'aide de "peinture à la farine",
couleur ocre "Terre de Sienne"...

Pour voir, les travaux précédents,

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Portraits d'oiseaux,
sur des piquets, et fils barbelés
Courvières (Haut-Doubs)
juillet 2015



Grive draine (jeune)
Courvières (Haut-Doubs)

mercredi 1er juillet 2015


Grive draine (jeune) - Envol
Courvières (Haut-Doubs)

mercredi 1er juillet 2015



Pie-grièche écorcheur
(jeune?)
Courvières (Haut-Doubs)

mercredi 1er juillet 2015



Pie-grièche écorcheur
(jeune?)

Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 1er juillet 2015
<image recadrée>

Pie-grièche écorcheur (mâle)
Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 1er juillet 2015

Pie-grièche écorcheur (mâle),
avec une proie (un gros insecte)
Courvières (Haut-Doubs)

mercredi 1er juillet 2015

Linotte mélodieuse (mâle)
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 12 juillet 2015

Linotte mélodieuse (mâle)
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 12 juillet 2015
<image recadrée>

Pie-grièche écorcheur (femelle ou jeune)
Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 15 juillet 2015

Pie-grièche écorcheur (mâle)
Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 15 juillet 2015

Pie-grièche écorcheur (mâle),
avec une proie (un gros insecte)
Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 15 juillet 2015

Rougequeue noir (mâle)
Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 16 juillet 2015

Rougequeue noir (mâle), à sa toilette
Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 16 juillet 2015

Mésange charbonnière
Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 16 juillet 2015

Chardonneret élégant (dans l'ombre)
Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 16 juillet 2015

Chardonneret élégant (jeune),
en train de recueillir des poils (de vache)

Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 16 juillet 2015



Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 16 juillet 2015


Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 16 juillet 2015

Toile de Fabritius (1654),
peintre de l'école flamande...
La Haye (Pays-bas)



Courvières (Haut-Doubs)

jeudi 16 juillet 2015

Rougequeue noir mâle
Courvières (Haut-Doubs)

vendredi 17 juillet 2015


Rougequeue noir femelle
Courvières (Haut-Doubs)

vendredi 17 juillet 2015

Rougequeue noir
Courvières (Haut-Doubs)

vendredi 17 juillet 2015
<image recadrée>

Serin cini
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 26 juillet 2015

Envol
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 26 juillet 2015

Rougequeue noir (femelle)
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 26 juillet 2015



Suggestion de lecture :

"Il franchit le seuil de l'église à dix-neuf heures moins neuf minutes. Il y avait déjà beaucoup de monde. Il chercha du regard une place libre à l'extrémité d'un banc et en découvrit une dans la nef latérale. Il s'assit et observa les gens qui continuaient d'affluer. Il ne remarqua aucun visage suspect, et pas davantage Baiba Liepa.

La musique de l'orgue s'éleva. Ce fut un choc. Comme si l'espace explosait sous l'impact de l'énorme sonorité. Wallander pense au jour où son père l'avait emmené dans une église alors qu'il était encore enfant. Le son de l'orgue lui avait causé un effroi tel qu'il avait éclaté en sanglots. Là au contraire, elle l'apaisait. Bach n'a pas de patrie, pensa-t-il. Sa musique est partout. Il la laissa pénétrer en lui sans résistance. Le coup de fil venait peut-être de Murniers. Quelque chose dans ce qu'a dit le major à son retour de Suède l'aurait contraint à le faire taire sans attendre. Le major a pu recevoir l'ordre de se rendre immédiatement au quartier général de la police. Il a même pu être assassiné là-bas. Rien ne contredit cette hypothèse.

Il fut soudain tiré de ses pensées, comme si quelqu'un l'observait. Il regarda autour de lui mais ne vit que des visages fermés, concentrés sur la musique. Devant lui, des dos et des nuques. Il tourna la tête vers la nef centrale.

Baiba Liepa croisa son regard. Elle se trouvait au milieu d'une rangée, entourée de gens âgés. Elle portait son bonnet de fourrure. Lorsqu'elle eut la certitude que Wallander l'avait vue, elle détourna la tête. Jusqu'à la fin du concert, qui dura plus d'une heure, il essaya de ne pas se retourner vers elle. Mais son regard était comme aimanté, et il se surprit deux ou trois fois à l'observer malgré lui. Elle écoutait la musique, les yeux fermés. Une sensation d'irréalité le submergea. Quelques semaines plus tôt, le mari de cette femme était assis dans son canapé de Mariagatan. Ensemble ils avaient écouté la voix de Maria Callas dans Turandot, tandis que la tempête faisait rage au-dehors. Maintenant, il se trouvait dans une église de Riga, le major était mort, et sa veuve écoutait, les yeux fermés, une fugue de Bach.

Elle doit savoir comment nous allons sortir d'ici. C'est elle qui a choisi le lieu du rendez-vous, pas moi.

A la fin du concert, le public se leva sans attendre et convergea vers la sortie. Cette hâte surprit Wallander. Comme si la musique n'avait jamais existé, comme si les auditeurs évacuaient l'église après une alerte à la bombe. Dans la cohue, il perdit Baipa Liepa du regard et se trouva entraîné par la foule. Soudain il l'aperçut, cachée dans l'ombre de la nef latérale opposée. Il crut percevoir un signe d'elle, se dégagea tant bien que mal et la rejoignit.

- Suivez-moi, souffla-t-elle.

Contournant une chapelle mortuaire, Wallander découvrit une petite porte qu'elle ouvrit en tournant une clef plus grande que sa main. Ils se retrouvèrent dehors. Elle jeta un rapide regard circulaire avant de s'éloigner entre les tombes mal entretenues surmontées de croix en fer rouillées. Il la suivit. Parvenue au bout du cimetière, elle ouvrit un portail qui donnait sur une ruelle. Wallander vit une voiture aux feux éteints. Le moteur démarra en toussant. Cette fois, il était certain que c'était une Lada. Ils montèrent à l'arrière. Le chauffeur était très jeune, il fumait lui aussi des cigarettes fortes. Baiba Liepa adressa un sourire furtif à Wallander, et la voiture s'engagea dans une grande artère qu'il devina être l'avenue Valdemar. Ils prirent vers le nord, dépassant un parc que Wallander reconnut pour l'avoir longé en compagnie du sergent Zids. Baiba Liepa posa une question au chauffeur, qui secoua la tête. Wallander vit qu'il jetait de fréquents coups d'oeil au rétroviseur. La voiture tourna à gauche, puis de nouveau à gauche. Soudain le chauffeur appuya à fond sur l'accélérateur et fit demi-tour sur la chaussée. A nouveau, ils passèrent devant le parc, Wallander avait maintenant la certitude que c'était le parc Verman. Ils se dirigeaient à nouveau vers le centre-ville, Baiba Liepa penchée en avant comme si elle donnait au chauffeur des ordres silencieux, son souffle sur sa nuque. Ils longèrent le boulevard Aspasias, puis une nouvelle place déserte, avant de traverser le fleuve sur un pont dont Wallander ignorait le nom.

Le quartier où ils venaient de pénétrer était un composite d'usines délabrées et d'immeubles sinistres. Le chauffeur ralentit, Baiba Liepa se laissa aller sur la banquette ; Wallander crut comprendre qu'ils pensaient avoir semé d'éventuels poursuivants.

Quelques minutes plus tard, la voiture freinait devant une maison à deux étages en mauvais état. Baiba Liepa fit signe à Wallander de descendre à sa suite. Elle franchit un portail en fer, remonta l'allée gravillonnée et ouvrit la porte avec une clef qu'elle tenait déjà à la main. Wallander entendit la voiture démarrer derrière lui. Il entra dans un hall où flottait une vague odeur de désinfectant, éclairé par une ampoule de faible voltage sous un abat-jour de tissu rouge – comme l'entrée d'une boîte de nuit douteuse. Elle se débarrassa de son lourd manteau, il posa sa veste sur une chaise et la suivit dans une salle de séjour où il ne remarqua tout d'abord que le grand crucifix accroché au mur. Elle alluma quelques lampes. Elle paraissait maintenant très calme. Elle lui fit signe de s'asseoir..."

Henning Mankell* - Les Chiens de Riga

En hommage à Henning Mankell, décédé hier...

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