Le Trochiscanthe nodiflore [TN]

n°482 (2015-33)

mardi 25 août 2015

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Adolphe Adam - Giselle (ou les Willis)
livret de Théophile Gauthier

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Ballet de

Bergeronnette grise

Courvières (Haut-Doubs)
mai, juin et juillet 2015

A Camille, ma nièce, avec deux jours de retard...



Adulte, sur un fil barbelé
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 31 mai 2015

Jeune, sur une mangeoire agricole
dimanche 31 mai 2015

Veau
dimanche 31 mai 2015

Bergeronnette grise = Ballerina bianca
(en Italie !)
dimanche 31 mai 2015

Sur la faîtière de la loge
dimanche 12 juillet 2015

dimanche 12 juillet 2015

Jeune, dans l'herbe
dimanche 12 juillet 2015

Adulte et jeune
dimanche 12 juillet 2015

<image recadrée>

Jeune boeuf
dimanche 12 juillet 2015

Les boeufs
(ils viennent me voir !)
dimanche 12 juillet 2015

Saut
dimanche 12 juillet 2015

Jeune
dimanche 12 juillet 2015

dimanche 12 juillet 2015

mercredi 15 juillet 2015




Sur le tas de fumier
mercredi 15 juillet 2015


Les mouches
mercredi 15 juillet 2015

mercredi 15 juillet 2015

jeudi 16 juillet 2015

jeudi 16 juillet 2015

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<pas de son ! >
Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 16 juillet 2015

jeudi 16 juillet 2015

Sur la route !
vendredi 17 juillet 2015

vendredi 17 juillet 2015

vendredi 17 juillet 2015

Adulte
vendredi 17 juillet 2015

Jeune
dimanche 19 juillet 2015


Pour voir d'autres images,
de Bergeronnette grise
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(ou sur chaque [numéro])

[numéro 383]
(2013 - 34)


Bergeronnette grise -
Courvières, Haut-Doubs

Texte : Les Passereaux d'Europe (la Bergeronnette grise) - Paul GEROUDET

Musique :  Chanson pour Camille - Michel Bühler

mardi 3 septembre
2013
[numéro 430]
(2014 - 31)


Bergeronnette grise
(et autres oiseaux de l'été) à Courvières Haut-Doubs - été 2014

Texte : Tempête - JMG le Clézio

Musique : Symphonie n° 2 "Résurrection" (final) - Gustav Mahler

mardi 12
août 2014



Suggestion de lecture :

"Son voyage scolaire dans le Canyon s'était effectué pendant la période plus fraîche de la fin d'automne. Elle avait lu que la chaleur estivale, au fond du Canyon, pouvait parfois atteindre six ou sept degrés de plus qu'au sommet de la mesa, quinze cents mètres plus haut. Et maintenant elle le croyait. Même à l'ombre, la température semblait dangereusement torride. Elle s'enfonça suffisamment loin dans la fente rocheuse pour trouver un point où les falaises intérieures n'avaient pas été chauffées à longueur de journée par le soleil du sud-ouest. Elle comptait s'y reposer un moment en profitant de la fraîcheur.

Mais comme souvent chez Bernadette Manuelito, le temps de repos fut bref. Elle repéra à nouveau les traces laissées par Chee qui avaient éraflé la fine couche de sable laissée près de la paroi opposée. Elle décida de mettre en pratique les connaissances qu'elle avait acquises, lors de sa brève expérience dans la Police des Frontières, pour ce qui était de suivre quelqu'un.

Les traces disparaissaient dans un entremêlement d'herbes-qui-roulent desséchées et mortes, de brindilles et de tiges assorties, avant de réapparaître là où le ruissellement le plus récent avait laissé le sol rocheux à nu et susceptible de porter des marques d'éraflures. C'était, bien sûr, une progression exclusivement vers le haut et elle parvint bientôt à un embranchement où un lit de torrent de taille moindre, creusé par les pluies d'orages, se jetait dans son homologue plus important. Elle ne parvint à distinguer les traces laissées par Chee que durant quelques mètres à l'intérieur de cette ravine secondaire avant qu'elles ne reprennent leur progression dans le plus large des canyons et ne parviennent à un autre confluent qui, celui-là, s'insinuait à travers une très étroite fente dans les falaises. A ce point elle remarqua un autre très bref détour ponctué d'empreintes de pas.

De cette nouvelle encoche soufflait un courant d'air frais qui lui apporta l'arôme de la flore des hauts-plateaux : la résine des pins pignons, le parfum de la rose des parois rocheuses, et l'odeur légèrement acide du cactus à coupelles grenat.Agréable et accueillant. Le socle rocailleux, sous ses pieds était humidifié par un minuscule filet d'eau provenant d'un suitement horizontal entre les strates de la paroi opposée. Une nuée de moucherons se repaissaient de la mousse qui y poussait et, juste en dessous, était accroupi un de ces crapauds tachetés très communs dans les profondeurs du Canyon. Il observait une immobilité si totale que Bernie se demanda un moment s'il était vivant. Il répondit à cette interrogation par un bond soudain et s'enfuit sur le sol rocheux.

Pourquoi ? Bernie en discerna rapidement la raison. La tête d'un petit serpent apparut sous un bloc de pierre erratique et ondula sur la roche pour se lancer à la poursuite du batracien. Puis il s'immobilisa. Se lova sur place. Sa tête pivota et il darda sa langue, interrogeant l'air qui portait l'odeur étrange de Bernie, une nouvelle espèce qui faisait intrusion sur le territoire de chasse du reptile.

Depuis son plus jeune âge, la jeune femme avait appris à considérer toute chose vivante comme un citoyen doté des mêmes droits qu'elle au sein d'un cosmos naturel rude et sans merci. Tous sans exception, qu'il s'agisse d'une écolière, d'un scorpion, d'un lynx ou d'un vautour à tête rouge, avaient un rôle à jouer et étaient dotés du bon sens nécessaire à la survie, à condition d'un faire usage. Par conséquent, elle n'avait pas peur des serpents. Pas même des serpents à sonnette, espèce à laquelle celui-ci appartenait visiblement, car après s'être lové sur lui-même, il avait dressé l'extrémité de sa queue et lancé le signal de mise en garde qui donnait son nom à l'espèce.

Mais il était rose, ce qui fit naître un immense sourire sur son visage et lui fit immédiatement penser au professeur William Degenhardt, l'enseignant qu'elle avait préféré à l'Université du Nouveau-Mexique. Herpétologue mondialement reconnu, il faisait autorité sur les serpents, les salamandres et autres créatures à sang froid. Il avait, en fait, la réputation d'être leur ami, et n immense portrait représentant un crotale ramassé sur lui-même décorait le mur de son salon. Elle conservait un souvenir attendri de ses cours, et le serpent à sonnette rose du Grand Canyon avait été le sujet de l'un d'eux, non pas seulement parce qu'il était rare, mais parce qu'il offrait une merveilleuse démonstration de la façon dont une espèce est capable d'adapter sa taille, sa couleur et ses techniques de chasse à l'étrange environnement que représente le Canyon.

Elle regretta de ne pas s'être munie d'un appareil photo. Elle avait hâte de pouvoir en parler à Degenhardt. Peut-être pourrait-elle capturer ce spécimen et le lui rapporter. Le professeur toutefois n'approuverait jamais que la nature endure pareille perturbation. De plus, elle ne pourrait pas le garder en vie dans son sac à dos. Elle se contenta donc de ne pas le quitter du regard, enclenchant sa mémoire en mode sauvegarde et enregistrant ses moindres variations et nuances de couleur et de ton, la taille et le nombre de ses grelots, la forme de sa tête, etc., tous les détails que le professeur désirerait comparer avec les illustrations de son manuel consacré à ce genre de créatures. Mais le reptile finit par se lasser de cet examen, il fit jaillir sa langue pour interroger l'air une dernière fois et rampa pour aller se cacher sous un bloc de roche..."


Tony Hillerman - L'Homme-squelette



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