Mardi 16 janvier 2007
Dernières images du site "Rencontres Sauvages" : 48
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Publication d'une image de Chamois femelle et de son petit
sur le site Earth Shots,
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Extrait d'un livre sur les "noms de familles du Doubs"
(trouvé presque par hasard !) :

"Marguet

[...]
Les Marguet dans l'histoire - Signalons également : [...], le photographe contemporain
Pascal Marguet, qui réalise des témoignages photographiques du monde sauvage tant en France (Haut-Doubs, Hautes-Alpes, Pyrénées) qu'ailleurs dans le monde (Hoggar, Ecosse...),
[...]
"

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Noël dans le Haut-Doubs... sans la neige !


La "combe" à partir du Gounefay au Larmont (Haut-Doubs).
Dimanche 24 décembre 2006


Passage du TGV "Bern-Paris" à la Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
Lundi 25 décembre 2006 (matin)
C'est sur ce site que j'ai photographié les chamois (ci-dessus).


Brouillard en forêt - Pissenavache (Haut-Doubs)
Lundi 25 décembre 2006 (Après-midi)


La "Grange Dernier" et le Chasseron (en Suisse) à partir du Mont de l'Herba
(Les Hôpitaux Vieux, Haut-Doubs)

Mardi 26 décembre 2006



Un petit texte :

« Ses couplets malicieux, pleins d’allusions à la continence imposée, retentissaient encore à mon oreille, quand, ayant repris notre navigation, nous débouchâmes sur un large cours d’eau qui pénétrait dans ce que l’Adelantado m’annonça comme étant la vraie Forêt Vierge. Comme l’eau, débordée noyait d’immenses étendues de terres, certains arbres tordus, couverts de lianes enfoncées dans le limon, ressemblaient à des vaisseaux ancrés, tandis que d’autres troncs d’un rouge mordoré semblaient se prolonger dans la profondeur d’un mirage, et que ceux de très anciennes forêts mortes, blanchis, à l’aspect de marbre plus que de bois, émergeaient tels les hauts obélisques d’une ville ensevelie. Derrière les espèces identifiables, les palmeraies, les bambous, les anonymes sarments des rives, venait la végétation luxuriante, entrelacée dans un fouillis de lianes, d’arbres, de plantes grimpantes, de crochets, de figuiers sauvages, qui parfois tailladait la peau brune d’un tapir en quête d’un cours d’eau où rafraîchir sa trompe. Des centaines de hérons debout sur leurs pattes enfonçaient le cou entre leurs ailes, étiraient leur bec au bord des lagunes, à moins qu’un coq-héron tombé du ciel n’arrondît sa bosse avec mauvaise humeur. On voyait tout à coup s’iriser de mille couleurs de hautes branches où s’ébattaient dans une joie bruyante de jacassants perroquets qui jetaient de violents éclairs sur l’âcre ténèbre d’en bas où les espèces étaient engagées dans une lutte millénaire pour grimper les unes sur les autres, monter, sortir à la lumière, atteindre le soleil. L’étirement excessif de certains palmiers émaciés, le bourgeonnement de certains arbres qui n’arrivaient à dresser tout en haut qu’une feuille après avoir absorbé la sève de plusieurs troncs, étaient les diverses phases d’une bataille verticale de tous les instants, dominée isolément par les arbres les plus grands que j’eusse jamais vus. Des arbres qui laissaient très bas, comme une gent rampante, les plantes les plus amincies par l’effet de la pénombre ; des arbres qui s’épanouissaient en plein air, au dessus de toute lutte, édifiant avec leurs branches des bosquets aériens, irréels, comme suspendus dans l’espace, d’où pendaient des mousses transparentes, semblables à des dentelles déchirées. Parfois, après plusieurs siècles d’existence, l’un de ces arbres perdait ses feuilles, laissait ses lichens se détacher, mourir ses orchidées. Ses fibres vieillissaient, prenaient une consistance de granit rose, et il restait debout avec ses branches monumentales revêtues d’une silencieuse nudité, révélant les lois d’une architecture presque minérale qui avait des symétries, des rythmes, des équilibres, des cristallisations. Lavé par les pluies, immobile dans les tempêtes, il demeurait là, encore quelques siècles, jusqu’à ce qu’un beau jour la foudre le renversât sur le monde éphémère d’en bas. Alors le colosse, qui n’était jamais sorti de la préhistoire, finissait par s’écrouler : il hurlait par tous ses éclats, jetait ses lambeaux dans toutes les directions, fendu en deux, empli de charbon et de feu céleste pour mieux briser et brûler tout ce qui s’étendait à ses pieds. Cent arbres périssaient dans sa chute, écrasés, renversés, déracinés, tirant sur des lianes qui dans leur éclatement étaient projetées vers le ciel telles des cordes d’arcs. Il gisait finalement sur l’humus millénaire de la forêt ; ses racines, hors de terre, étaient si enchevêtrées, si vastes, que deux cours d’eau jusque-là étrangers l’un à l’autre étaient soudain unis par l’extraction de ces socs profonds qui surgissaient des ténèbres en écrasant des nids de termites en ouvrant des cratères, où accouraient, affriolés et crocs en dehors, les lécheurs de fourmis. »

Alejo CARPENTIER – Le partage des Eaux.


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