Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°434 (2014-35)

mardi 9 septembre 2014

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Hector Berlioz - Symphonie fantastique
"Scène aux champs"

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Rougequeue noir
(jeunes et adultes)

Haut-Doubs et Suisse
avril à septembre 2014


Jeune (attendant le ravitaillement)
  La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
  samedi 24 mai 2014


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Jeune Rougequeue noir à sa toilette
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 24 mai 2014

Jeune Rougequeue noir
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 24 mai 2014

Rougequeue noir femelle
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 24 mai 2014
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Rougequeue noir mâle
(en contre-jour !)
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 24 mai 2014



La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 31 mai 2014


Rougequeue noir femelle
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 31 mai 2014

Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
dimanche 8 juin 2014

Rougequeue noir femelle
Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 16 juillet 2014

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 19 juillet 2014

Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
mercredi 23 juillet 2014
<image recadrée>

Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
mercredi 23 juillet 2014

Sur les ruines du Fort Mahler
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
jeudi 24 juillet 2014

En face du Château de Joux
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
jeudi 24 juillet 2014

En face du Château de Joux II
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

jeudi 24 juillet 2014
<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 26 juillet 2014

Sur les pierres de mon jardin...
(jeune)
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 27 juillet 2014

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 27 juillet 2014
<image recadrée>

Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 27 juillet 2014

Sous la pluie !
Courvières (Haut-Doubs)

mardi 29 juillet 2014

Courvières (Haut-Doubs)
mardi 29 juillet 2014

Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 30 juillet 2014

Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 30 juillet 2014

Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 30 juillet 2014

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Rougequeue noir
femelle

Courvières (Haut-Doubs)
mercredi 30 juillet 2014

Au soleil !
Courvières (Haut-Doubs)

jeudi 31 juillet 2014

Courvières (Haut-Doubs)
jeudi 31 juillet 2014

Sur un rocher
Courvières (Haut-Doubs)

vendredi 1er août 2014

Courvières (Haut-Doubs)
vendredi 1er août 2014

Mâle, devant la ferme
Courvières (Haut-Doubs)

vendredi 1er août 2014

Mâle, à sa toilette
Courvières (Haut-Doubs)

vendredi 1er août 2014

Mâle, devant la ferme
Courvières (Haut-Doubs)

vendredi 1er août 2014
<image recadrée>

Femelle, devant la ferme
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 2 août 2014

Femelle, devant la ferme
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 2 août 2014
<image recadrée>

Femelle
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 2 août 2014

Femelle, devant la ferme
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 3 août 2014

Sur les ruines du Fort Mahler II
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 30 août 2014

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 30 août 2014

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 30 août 2014

Sur un piquet
Creux du Van (Suisse)

dimanche 7 septembre 2014

En contre-jour
Creux du Van (Suisse)

dimanche 7 septembre 2014

Dans un Alisier blanc
Creux du Van (Suisse)

dimanche 7 septembre 2014



Petit texte :

"Au début de l'année 2008, soit environ un an et demi après être devenu, grâce à mon premier roman, la nouvelle coqueluche des lettres américaines, je fus frappé d'une terrible crise de page blanche, syndrome qui, paraît-il, n'est pas rare chez les écrivains ayant connu un succès immédiat et fracassant. La maladie n'était pas venue d'un coup : elle s'était installée en moi lentement. C'était comme si mon cerveau, atteint, s'était figé peu à peu. A l'apparition des premiers symptômes, je n'avais pas voulu y prêter attention : je m'étais dit que l'inspiration reviendrait le lendemain, ou le jour d'après, ou le suivant peut-être. Mais les jours, les semaines et les mois avaient passé et l'inspiration n'était jamais revenue.

Ma descente aux enfers s'était décomposée en trois phases. La première, indispensable à toute bonne chute vertigineuse, avait été une ascension fulgurante : mon premier roman s'était vendu à deux millions d'exemplaires, me propulsant, à l'âge de vingt-huit ans, au rang d'écrivain à succès. C'était l'automne 2006 et en quelques semaines mon nom devint un nom : on me vit partout, à la télévision, dans les journaux, en couverture des magazines. Mon visage s'affichait sur d'immenses panneaux publicitaires dans les stations de métro. Les critiques les plus sévères des grands quotidiens de la côte Est étaient unanimes : le jeune Marcus Goldman allait devenir un très grand écrivain.

Un livre, un seul, et je me voyais désormais ouvrir les portes d'une nouvelle vie : celle des jeunes vedettes millionnaires. Je déménageai de chez mes parents à Newark pour m'installer dans un appartement cossu du Village, je troquai ma Ford de troisième main pour une Range Rover noire flambant neuve aux vitres teintées, je me mis à fréquenter les restaurants huppés, je m'attachai les services d'un agent littéraire qui gérait mon emploi du temps et venait regarder le base-ball sur un écran géant dans mon nouveau chez-moi. Je louai, à deux pas de Central Park, un bureau dans lequel une secrétaire un peu amoureuse et prénommée Denise triait mon courrier, préparait mon café et classait mes documents importants.

Durant les six premiers mois qui suivirent la sortie du livre, je m'étais contenté de profiter de la douceur de ma nouvelle existence. Le matin, je passais à mon bureau pour parcourir les éventuels articles à mon sujet et lire les dizaines de lettres d'admirateurs que je recevais quotidiennement et que Denise rangeait ensuite dans des grands classeurs. Puis, content de moi-même et jugeant que j'avais assez travaillé, je m'en allais flâner dans les rues de Manhattan, où les passants bruissaient à mon passage. Je consacrais le reste de mes journées à profiter des nouveaux droits que la célébrité m'octroyait : droit de m'acheter tout ce dont j'avais envie, droit aux loges VIP du Madison Square Garden pour suivre les matchs des Rangers, droit de marcher sur des tapis rouges avec des stars de la musique dont j'avais, plus jeune, acheté tous les disques, droit de sortir avec Lydia Gloor, l'actrice principale de la série télé du moment et que tout le monde s'arrachait. J'étais un écrivain célèbre, j'avais l'impression d'exercer le plus beau métier au monde. Et, certain que mon succès durerait toujours, je ne m'étais pas soucié des premiers avertissements de mon agent et de mon éditeur qui me pressaient de me remettre au travail et de commencer à écrire mon second roman.

C'est au cours des six mois suivants que je réalisai que le vent était en train de tourner : les lettres d'admirateurs se firent plus rares et dans les rues on m'abordait moins. Bientôt, ceux des passants qui me reconnaissaient encore se mirent à me demander : « Monsieur Goldman, quel sera le sujet de votre prochain livre ? Et quand sortira-t-il ? » Je compris qu'il fallait m'y mettre et je m'y étais mis : j'avais noté des idées sur des feuilles volantes et esquissé des synopsis sur mon ordinateur. Mais rien de bon. J'avais alors pensé à d'autres idées et esquissé d'autres synopsis. Mais sans succès non plus. Je m'étais finalement acheté un nouvel ordinateur, dans l'espoir qu'il serait vendu avec de bonnes idées et d'excellents synopsis. Mais en vain. J'avais ensuite essayé de changer de méthode : j'avais réquisitionné Denise jusque tard dans la nuit pour qu'elle prenne en dictée ce que je pensais être de grandes phrases, de bons mots et des attaques de roman exceptionnelles. Mais le lendemain, les mots me paraissaient fades, les phrases bancales et mes attaques, des défaites. J'entrais dans la seconde phase de ma maladie.

À l'automne 2007, il y avait une année que mon premier livre était paru et je n'avais pas encore écrit la moindre ligne du suivant. Lorsqu'il n'y eut plus de lettres à classer, que dans les lieux publics on ne me reconnaissait plus et que, dans les grandes librairies de Broadway, les affiches à mon effigie avaient disparu, je compris que la gloire était éphémère. Elle était une gorgone affamée et ceux qui ne la nourrissaient pas se voyaient rapidement remplacés : les hommes politiques du moment, la starlette de la dernière émission de téléréalité, le groupe de rock qui venait de percer avaient repris pour eux ma part d'attention. Il ne s'était pourtant écoulé que douze petits mois depuis mon livre : un laps de temps ridiculement court à mes yeux mais qui, à l'échelle de l'humanité, correspondait à une éternité. Durant cette même année, pour la seule Amérique, un million d'enfants étaient nés, un million de personnes étaient mortes, une bonne dizaine de milliers s'étaient fait tirer dessus, un demi-million avaient plongé dans la drogue, un million étaient devenues millionnaires, dix-sept millions avaient changé de téléphone portable, cinquante mille étaient décédées dans un accident de voiture et, dans les mêmes circonstances, deux millions avaient été blessées plus ou moins gravement. Quant à moi, je n'avais écrit qu'un seul livre..."

Joel Dickers - La Vérité sur l'affaire Harry Québert



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