Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°405 (2014-06)

Mardi 11 février 2014

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
explications sur le nom de cette lettre : [ici] ou [ici]
Si cette page ne s'affiche pas correctement, cliquez [ici]


  JS BACH -
Messe en si mineur (BWV 232) - Kyrie

Pour regarder et écouter,
cliquez sur la flèche au bas de l'image...



ou cliquez [ici]



De l'automne au Printemps...
(série de diapositives Velvia 50 numérisées)
Mont d'Or, La Cluse et Mijoux, Lac de Saint-Point et La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
  automne 2012, hiver et printemps 2013

Lever du soleil
Mont-d'Or (Haut-Doubs)
dimanche 23 septembre 2012

Mer de nuages
Mont-d'Or (Haut-Doubs)

dimanche 23 septembre 2012

Lever du soleil II
Mont-d'Or (Haut-Doubs)
samedi 20 octobre 2012

Coucher de lune
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 1er décembre 2012



La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 1er décembre 2012

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 1er décembre 2012

Spectre de Broken devant le fort Mahler
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

samedi 29 décembre 2012

Dans les nuages
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

samedi 29 décembre 2012

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 29 décembre 2012

Spectre de Broken devant le Fer à Cheval
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

samedi 29 décembre 2012

Château de Joux et mer de nuages
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

samedi 29 décembre 2012

Matin
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)

janvier 2013

Matin II
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)

janvier 2013

Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
jeudi 24 janvier 2013

Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
jeudi 24 janvier 2013



Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
jeudi 24 janvier 2013

Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
samedi 3 mars 2013

Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
samedi 3 mars 2013

Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
samedi 3 mars 2013

Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
samedi 3 mars 2013

Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
samedi 3 mars 2013

Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
samedi 3 mars 2013

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
dimanche 4 mars 2013

La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 16 mars 2013

La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)
samedi 16 mars 2013


La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
dimanche 14 avril 2013



Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
dimanche 5 mai 2013



Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
dimanche 5 mai 2013


Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
dimanche 5 mai 2013



Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
dimanche 5 mai 2013

Pas de [TN] la semaine prochaine,

Je suis dans les Pyrénées !!

Bonne semaine...




Petit texte :

"On descendit sur le sommet de la colline réservée aux oies sauvages; en promenant ses regards sur les hauteurs environnantes, le gamin reconnut sur l'une, les bois aux nombreux andouillers des cerfs, sur une autre les huppes grises des hérons.

Une colline était rouge de renards, une autre noire et blanche d'oiseaux marins, une autre encore grise de souris et de rats.

Une colline était occupée par des corbeaux noirs qui ne cessaient de croasser, une autre par des alouettes incapables de rester en place : à chaque instant elles s'élançaient dans l'air en chantant d'allégresse.

L'usage voulait que les corneilles commençassent les jeux et les exercices du jour par une danse aérienne. Elles se divisèrent en deux groupes que l'on vit voler l'un vers l'autre, se rencontrer , se séparer, et puis recommencer. Cette danse attrista tout le monde, on attendait quelque chose de plus gai.

On n'attendit pas longtemps ; à peine les corneilles avaient-elles fini que les lièvres se précipitaient.

Ils s'élancèrent en une longue file, sans beaucoup d'ordre, tantôt isolés, tantôt quatre de front. Tous se dressaient sur leurs pattes de derrière, puis ils couraient si vite que leurs longues oreilles tournoyaient de tous côtés. Sans cesser de courir, ils tourbillonnaient sur eux-mêmes, bondissaient et se frappaient de leurs pattes de devant la poitrine pour la faire résonner. Quelques uns firent des séries de culbutes, d'autres se plièrent en deux et roulèrent comme des roues. Tout cela sans ordre, mais il y avait beaucoup de gaité dans la danse des lièvres.

C'était le printemps ; la joie et les plaisirs allaient revenir. L'hiver était fini. L'été approchait. Bientôt ce ne serait qu'un jeu de vivre.

A présent, ce fut aux grands oiseaux des bois de montrer leur adresse. Une centaine de coqs de bruyère à la robe noire et aux sourcils écarlates se posèrent sur un grand chêne au milieu de la place.

Celui qui s'était posé sur la branche supérieure hérissa ses plumes, abaissa ses ailes et déploya sa queue en éventail, de façon à laisser voir ses tectrices blanches. Puis il tendit le cou et lança quelques notes profondes de sa gorge gonflée... et il fut saisi d'un tel ravissement qu'il perdit toute notion de se qui se passait autour de lui.

Les trois coqs posés au-dessous de lui se mirent à chanter; et avant qu'ils n'eussent terminé leur chanson, les dix qui se trouvaient sur les branches au-dessous commencèrent à leur tour, et ainsi de suite de branche en branche ; et enfin, les cent coqs de bruyère chantaient, gloussaient et sifflaient.

Ils étaient tous saisis du même ravissement, et cela agit sur les autres animaux comme une ivresse contagieuse.

Lorsque les gelinottes virent le succès des coqs, elles ne purent rester tranquilles, mais au moment où elles entraient en lutte avec les coqs, quelque chose d'inoui se passa.

Un renard profita du moment où l'attention de tous les animaux était fixée sur le jeu des coqs pour se glisser vers la colline des oies sauvages. Il rampa prudemment et était déjà presque au sommet lorsqu'une oie l'aperçut.

Elle se mit à crier : "Gare, oies sauvages ! Gare !"

Le renard se jetta sur elle et la mordit au cou, peut-être surtout pour la forcer à se taire, mais les autres avient déjà entendu le cri et s'élevèrent rapidement en l'air. Les autres animaux virent alors sur la colline, désertée par les oies, Smirre, le renard, une oie morte dans la gueule.

Il avait rompu la trêve du jour des jeux : il fut condamné à une punition si sévère que toute sa vie il allait regretter de n'avoir pas su maitriser son désir de se venger d'Akka et de sa bande : une foule de renards l'entourèrent rapidement et le condamnèrent, selon la vieille coutume, à l'exil...


Aucun des renards n'essaya d'atténuer la peine, car ils savaient tous qu'en ce cas ils seraient à jamais chassés de la place des jeux et que l'on ne leur permettrait jamais d'y revenir. En conséquence l'exil fut unanimement prononcé contre Smirre. Défense lui était faite de séjourner en Scanie.

Il était forcé de quitter sa femme, ses parents, les districts de chasse, demeures, refuges et caches qu'il avait possédés... Et pour que tous les renards sussent que Smirre était proscrit, le doyen des renards lui mordit la pointe de l'oreille droite. Tout de suite les jeunes renards commencèrent à glapir, assoiffés de sang, et se jetèrent sur Smirre. Il ne lui resta qu'à prendre la fuite, et poursuivi par toute une bande de jeunes renards il détala sur les pentes du mont Kullaberg.

Pendant ce temps, les gelinottes et les coqs de bruyère jouaient leur jeu. Mais ces oiseaux s'absorbent tellement dans leurs chants qu'ils ne voient ni entendent rien.

Leur concours était à peine achevé que les cerfs de Häckeberga avancèrent à leur tour; plusieurs couples de grands cerfs luttaient à la fois. Ils se jetaient l'un contre l'autre avec une grande force, entrechoquaient avec éclat leurs bois, et essayaient ainsi de se faire reculer. Ils déchiraient de leurs sabots les tertres de bruyères ; leur haleine formait comme une fumée autour d'eux, des cris rauques sortaient de leur gorge et l'écume coulait le long de leurs épaules.

Tout autour sur les collines régnait un silence haletant; les animaux étaient remués de sentiments nouveaux.

Tous se sentaient courageux et forts, animés d'une vigueur renaissante, ravivés par le printemps, alertes, prêts à toutes les aventures.

Les cerfs cessèrent leurs combats, et un murmure se propagea de colline en colline : "Les grues arrivent."

Ils arrivaient en effet, les oiseaux gris, vêtus de crépuscule, aux ailes ornées de longues plumes flottantes, une aigrette rouge sur la nuque. Les grands oiseaux aux longues pattes, aux fins cous déliés, aux petites têtes, descendirent la pente comme en glissant, et saisis d'un vertige mystérieux.

Tout en glissant en avant, ils glissaient sur eux-mêmes, moitié volant, moitié dansant. Les ailes élégamment relevées, ils se mouvaient avec une rapidité incompréhensible. Leur danse avait quelque chose de singulier et d'étrange. Cela tenait du sortilège.

Tous ceux qui venaient pour la première fois, comprirent enfin pourquoi la réunion s'appelait "la danse des grues".

Il y avait de la sauvagerie dans cette danse, mais le sentiment qu'elle éveillait n'en était pas moins une douce langueur.

Personne ne songeait plus à lutter. Mais tous, ceux qui avaient des ailes, et ceux qui n'en avaient pas, aspiraient à s'élever au dessus des nuages, à abandonner le corps pesant qui les entrainait vers la terre, à s'envoler vers le ciel.

Cette nostalgie de l'inaccessible, de ce qui est caché au delà de la vie, les animaux ne la ressentent qu'une fois par an, et c'est en voyant la grande danse des grues..."

 Selma LAGERLOF - Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède




Voir la liste des anciens numéros du"Trochiscanthe nodiflore" (les archives) : cliquez [ici]

Site internet : Rencontres sauvages

Me contacter : pascal@pascal-marguet.com

Calendrier 2014 : Pour le télécharger directement au format pdf (800 ko), cliquez [ici]

 

Pour vous désinscrire, vous pouvez m'envoyer un e-mail (en répondant à ce message) avec pour objet "désinscription",

ou en cliquant

[ici]

Pour partager cette page sur "FaceBook", cliquez sur le bouton ci-dessous :



Rejoignez-moi sur "FaceBook" en cliquant sur le lien suivant :

[http://www.facebook.com/marguet.pascal]