Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°392 (2013-43)

mardi 12 novembre 2013

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Matin d'automne - Michel Buhler

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  Chamois
en automne

 
La Cluse et Mijoux, Mont d'Or (Haut-Doubs)
septembre, octobre et novembre 2013


Harde, dans la brume
La Cluse et Mijoux
(Haut-Doubs)

samedi 21 septembre 2013

Chamois femelles
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 21 septembre 2013

Chamois femelle (avec une corne "tordue") et un jeune
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 21 septembre 2013

Chamois mâle, broutant au soleil
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

samedi 21 septembre 2013

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La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 21 septembre 2013

Le même mâle, de plus près...
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

samedi 21 septembre 2013

Portrait
<image recadrée>
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

samedi 21 septembre 2013

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 21 septembre 2013

Chamois mâle, dans la brume
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

dimanche 22 septembre 2013

Chamois mâle, dans l'ombre
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

dimanche 22 septembre 2013

Chamois mâle, dans un buisson (prunellier)
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

dimanche 22 septembre 2013

Chamois mâle, dans la prairie
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
dimanche 22 septembre 2013

Chamois (une femelle et deux cabris), au lever du soleil
Mont d'Or (Haut-Doubs)

samedi 26 octobre 2013

Mont d'Or (Haut-Doubs)
samedi 26 octobre 2013

De tout près ! (au 135 mm !!)
Mont d'Or (Haut-Doubs)

samedi 26 octobre 2013

Mont d'Or (Haut-Doubs)
samedi 26 octobre 2013

Ombres chinoises
Mont d'Or (Haut-Doubs)

samedi 26 octobre 2013

Un peu plus tard...
Mont d'Or (Haut-Doubs)

samedi 26 octobre 2013

Chamois femelle et son petit
Mont d'Or (Haut-Doubs)

samedi 26 octobre 2013
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Dans les herbes
Mont d'Or (Haut-Doubs)

samedi 26 octobre 2013

Mont d'Or (Haut-Doubs)
samedi 26 octobre 2013

Cabri
Mont d'Or (Haut-Doubs)

samedi 26 octobre 2013

Chamois femelle broutant
Mont d'Or (Haut-Doubs)

samedi 26 octobre 2013
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Eterle (jeune chamois femelle)
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

vendredi 1er novembre 2013

Troupe de Chamois : dans la grisaille !
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

vendredi 1er novembre 2013

Chamois femelle
(à la corne "tordue", déjà vu plus haut...)
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

vendredi 1er novembre 2013

Chamois mâle marquant son territoire

"Pendant cette période, des glandes que les mâles et femelles ont derrière les cornes
se gonflent, surtout chez le mâle, secrétant une graisse odorante dont ils se servent
pour marquer les tiges des buissons..." (R Hainard - Mammifères sauvages d'Europe)

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

vendredi 1er novembre 2013

"Crinière" hérissée !
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

vendredi 1er novembre 2013

Scène du rut : Chamois mâle cherchant
à capter les effluves des femelles !
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

vendredi 1er novembre 2013

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Chamois mâle
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

vendredi 1er novembre 2013

Chamois femelles
(dont, en arrière-plan, celle à la corne "tordue")
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

vendredi 1er novembre 2013

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Chamois mâle : c'est lui qui a fait fuir les deux femelles...
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

vendredi 1er novembre 2013



Petit texte :

"Marie appelle John, dans sa tête pour commencer. Temps gris, pluie fine, traits soyeux de bruine ; ils ne pourront pas atteler aujourd'hui. Elle téléphone à Billy pour en être certaine et puis à John, enfin, pour l'avertir supposément. Elle trouve le courage de l'inviter chez elle. Ils ne se sont jamais fréquentés en dehors du Far Ouest. Marie n'a jamais cherché à ce que la réalité et Griffintown se touchent et s'enlacent.

Le cocher voudrait apporter quelque chose pour montrer qu'il sait vivre. Des fleurs ? Non, trop connoté. Il est un peu tôt pour une bouteille de blanc, alors il prend avec lui sa boîte de photos ; elles intéresseront sans doute Marie. En arrivant chez elle, il lui tend la boîte et cherche une chaise pour s'asseoir. Il n'y a qu'un fauteuil au beau milieu du salon ; il s'y installe. Marie reste debout à côté de lui.

- T'aurais pas quelque chose à boire ? demande John au bout d'un moment.

Pendant qu'elle s'affaire dans la cuisine, il remarque, tout autour, les petits chevaux de bois et de plastique et pense, lorsqu'elle revient avec une bouteille de vodka, deux verres et de la glace, que Marie est devenue une vraie cochère et que c'est en partie sa faute à lui, qu'elle s'est dépossédée de ses biens pour mieux se fondre dans Griffintown, qu'elle n'a plus rien et qu'elle frappera un mur à la fin de la saison, qui a déjà commencé à décliner. Mais ça, elle ne le voit pas.

Il vide d'un trait le verre qu'elle lui tend.

Les photos, en noir et blanc, sont classées par thématiques dans différentes enveloppes cartonnées, dont la plus volumineuse est devenue au fil du temps la chronique des années de calèche de John, une sorte de journal photographique plus ou moins intime.

A ses débuts dans le métier, il a beaucoup photographié les chevaux optant pour une lumière qui souligne leur lourdeur et leurs traits anciens, leur aplomb hérité d'une époque où les choses se faisaient lentement et humblement, dans les règles de l'art : coutures nettes de grosse corde piquée à la main dans les harnais, patine tarabiscotée des vieilles calèches de bois, élevage des chevaux dans le respect absolu de leur lignage. John les photographiait de loin et de profil, puis, de moins en moins craintif ou méfiant, il s'est rapproché d'eux, avec pour résultat la série « Têtes et avant-trains », croqués sous des angles variables souvent déterminés par le degré de luminosité et son effet réfléchissant selon la robe du modèle : claire, ténébreuse ou entre les deux pour les belges arborant souvent l'alezan chaud. Son attention s'est ensuite déplacée vers les yeux des chevaux, leurs oreilles et leurs puissantes épaules.

Dans la série « Objets », John s'est appliqué à photographier des choses inanimées qui lui paraissent porteuses de sens. Un fer ancien suspendu en haut de la porte du petit salon adjacent au bureau de Paul, le buste de Boy à l'Hôtel Saloon, le squelette nacré d'une pipistrelle lavé par les neiges, découvert près du buisson de chardons, là où le matou à trois pattes dévore ses prises et où Marie dépose son vélo, broyant par mégarde les osselets, la tasse de Paul sur laquelle on peut lire : « j'aime la bière froide et les femmes chaudes. » Il y a une trace de rouge à lèvres sur la tasse. Ce détail fait sourire John. Il a aussi photographié la fissure au plafond à l'endroit où Ray a décidé que tout était terminé. Mais le cliché préféré du cocher demeure un bouquet de marguerites sauvage qu'il a immortalisées au moment où elles commençaient à faner subtilement. John a su fixer leur lassitude naissante aperçue aux extrémités des pétales et qui, cet été-là, a été le premier signe annonciateur de la fin de la saison.

Avec les années, après s'être longuement intéressé aux bêtes, John en est venu à braquer l'objectif sur les cochers, dont la plupart se sont montrés beaucoup moins réticents que ce à quoi il s'attendait : Evan – celui d'avant l'Afghanistan – a des airs de James Dean, teint hâlé, cigarette aux lèvres, coiffé d'un chapeau de cow-boy, vêtu d'un jean et d'une camisole laissant voir ses clavicules et le haut de son torse. Ray debout près d'un tas de foin, appuyé au manche de sa fourche, offre son plus beau sourire édenté. Ailleurs, Paul, surpris dans son bureau, la main levée comme une vedette cherchant à échapper au photographe. Billy, de dos, croqué à son insu. Trish, Trudy et Patty, telles des triplettes s'efforçant de bien paraître, assises droites sur un vieux banc d'église installé près de l'entrée. Lloyd qui lui fait un doigt d'honneur. Joe, Jerry et Alice debout devant l'hôtel de ville, fiers, le regard encanaillé. Puis Evan, celui d'après sa rencontre avec le Windigo*, en gros plan pour capter les larmes tatouées sur sa joue. Un des plus beaux portraits de la série. Ils y sont tous. Ou presque.

- Il manque juste moi, observe Marie.
- On va régler ça là. Amène une robe. On va faire la photo à l'écurie.
"

*Windigo = sorte de Loup-garou amérindien

Marie-Hélène Poitras - Griffintown



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