Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°333 - Mardi 4 septembre 2012

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Monteverdi -
Lamento della Ninfa

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Champs et forêts :
le temps des foins
juin - juillet 2012
Courvières (Haut-Doubs)

Graminées dans la lumière
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 16 juin 2012

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 16 juin 2012

Boeuf
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 16 juin 2012
<image recadrée>

Silène enflée
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 16 juin 2012

Noisetier
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 16 juin 2012

<image recadrée>

Troupeau
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 16 juin 2012

Chevrette
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 16 juin 2012

Le lendemain, au même endroit...
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 17 juin 2012

La Chapelle
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 17 juin 2012

L'hiver peut venir !
Courvières (Haut-Doubs)

mercredi 27 juin 2012

Ombellifères
Courvières (Haut-Doubs)

mercredi 27 juin 2012

Graminées II
Courvières (Haut-Doubs)

mercredi 27 juin 2012

Andins
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 7 juillet 2012

Veaux curieux !
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 7 juillet 2012

Chapelle II
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 7 juillet 2012

Le temps est variable !
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 15 juillet 2012

Rochers
Courvières (Haut-Doubs)
dimanche 15 juillet 2012

Dernière image avant l'averse !
(mon appareil a alors pris l'eau et j'ai du le faire réparer...
Je ne l'ai récupéré que la semaine dernière !)
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 15 juillet 2012



Petit texte :

"Elégie

Quiconque aura premier la main embesongnée
A te couper, forest, d’une dure congnée,
Qu’il puisse s’enferrer de son propre baston,
Et sente en l’estomac la faim d’Erisichton,
Qui coupa de Cerés le Chesne venerable
Et qui gourmand de tout, de tout insatiable,
Les bœufs et les moutons de sa mère esgorgea,
Puis pressé de la faim, soy-mesme se mangea :
Ainsi puisse engloutir ses rentes et sa terre,
Et se devore après par les dents de la guerre.

Qu’il puisse pour vanger le sang de nos forests,
Tousjours nouveaux emprunts sur nouveaux interests
Devoir à l’usurier, et qu’en fin il consomme
Tout son bien à payer la principale somme.

Que tousjours sans repos ne face en son cerveau
Que tramer pour-neant quelque dessein nouveau,
Porté d’impatience et de fureur diverse,
Et de mauvais conseil qui les hommes renverse.

Escoute, Bucheron (arreste un peu le bras)
Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas,
Ne vois-tu pas le sang lequel degoute à force
Des Nymphes qui vivoyent dessous la dure escorce ?
Sacrilege meurdrier, si on prend un voleur
Pour piller un butin de bien peu de valeur,
Combien de feux, de fers, de morts, et de destresses
Merites-tu, meschant, pour tuer des Déesses ?

Forest, haute maison des oiseaux bocagers,
Plus le Cerf solitaire et les Chevreuls legers
Ne paistront sous ton ombre, et ta verte criniere
Plus du Soleil d’Esté ne rompra la lumiere.

Plus l’amoureux Pasteur sur un tronq adossé,
Enflant son flageolet à quatre trous persé,
Son mastin à ses pieds, à son flanc la houlette,
Ne dira plus l’ardeur de sa belle Janette :
Tout deviendra muet : Echo sera sans voix :
Tu deviendras campagne, et en lieu de tes bois,
Dont l’ombrage incertain lentement se remue,
Tu sentiras le soc, le coutre et la charrue :
Tu perdras ton silence, et haletans d’effroy
Ny Satyres ny Pans ne viendront plus chez toy.

Adieu vieille forest, le jouët de Zephyre,
Où premier j’accorday les langues de ma lyre,
Où premier j’entendi les fleches resonner
D’Apollon, qui me vint tout le coeur estonner :
Où premier admirant la belle Calliope,
Je devins amoureux de sa neuvaine trope,
Quand sa main sur le front cent roses me jetta,
Et de son propre laict Euterpe m’allaita.

Adieu vieille forest, adieu testes sacrées,
De tableaux et de fleurs autrefois honorées,
Maintenant le desdain des passans alterez,
Qui bruslez en Esté des rayons etherez,
Sans plus trouver le frais de tes douces verdures,
Accusent vos meurtriers, et leur disent injures.

Adieu Chesnes, couronne aux vaillans citoyens,
Arbres de Jupiter, germes Dodonéens,
Qui premiers aux humains donnastes à repaistre,
Peuples vrayment ingrats, qui n’ont sceu recognoistre
Les biens receus de vous, peuples vraiment grossiers,
De massacrer ainsi nos peres nourriciers.

Que l’homme est malheureux qui au monde se fie !
Ô Dieux, que véritable est la Philosophie,
Qui dit que toute chose à la fin perira,
Et qu’en changeant de forme une autre vestira :
De Tempé la vallée un jour sera montagne,
Et la cyme d’Athos une large campagne,
Neptune quelquefois de blé sera couvert.
La matiere demeure, et la forme se perd."

Pierre de Ronsard - Contre les bucherons de la forest de Gastin



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