Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°313 - Mardi 10 avril 2012

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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JS Bach -
Oratorio de Pâques (BWV 249)

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Chamois à la sortie de l'hiver
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

dimanche 11 mars et samedi 24 mars 2012

Accueil

Amaigrie par l'hiver

Entre ombre et lumière

Repos et repas

Sous le rocher

Cabri

Au dessus de la route nationale

Couché dans l'ombre

Repos au soleil
(femelle et son cabri)

Dans la falaise
(tout près !)

Femelle en train de changer de pelage
(des plaques de poils sont déjà tombées !)

Cabri surpris

Démangeaisons !
(dues au changement de pelage ?)

Fuite, devant un promeneur et son chien !



Petit texte :

"Un matin, il y a eu grand bruit dans la cour des Murmures : un jeune chevalier venait d'arriver au triple galop, porteur d'une bien triste nouvelle. Le garçon, qui semblait des plus sincères, s'est présenté comme un compagnon d'Amey et de Benjamin, rentré avec eux de croisade, et il a demandé à s'entretenir au plus vite avec Douce.
On l'a conduit dans la grande salle où la dame recevait, assise au milieu de ses chiens. Là, cet oublié des chansons s'est jeté à ses pieds en pleurant avant de se lancer dans le récit le plus étrange qui fût.
D'après lui, alors que tous le croyaient mort, le comte Amaury de Joux était rentré de croisade le matin même sur son fameux cheval. Depuis les retrouvailles de Berthe et d'Amey, une telle douceur de vivre régnait en son château qu'on y pénétrait sans encombre. Le jeune messager aux larges boucles brunes avait lui-même arrêté là son voyage plus longtemps qu'il n'aurait dû pour profiter de cette belle harmonie et pour la savourer aux côtés de mon frère Benjamin. La herse ne s'abaissait plus, les gardes se laissaient bercer par les chants des ménestrels, les chiens eux-mêmes faisaient silence. Tierce n'avait pas sonné et, dans cette paix, nul n'avait remarqué le retour du comte. Le croisé s'était étonné d'une telle nonchalance, il avait laissé Gauvin dans la cour et, sans se faire annoncer, s'était précipité dans les escaliers sombres de son donjon pour gagner sa chambre nuptiale, devenue le nid d'amour de Berthe et d'Amey. Là, il les avait surpris tendrement enlacés dans son lit.
Alors le château entier avait tremblé.
Ses gens avaient d'abord cru avoir affaire à quelque fantôme et, face à ce spectre furieux, le frère de Lothaire n'avait pas même cherché à se défendre. Amaury de Joux, encore vêtu de son habit d'écaille, tout brillant d'acier bleu, avait traîné le jeune chevalier ébaubi et nu dans sa cour et, devant toute sa mesnie, il avait levé son épée et frappé d'estoc et de taille, ouvrant les chairs d'Amey en tous sens avant de lui plonger sa lame dans le ventre jusqu'à la garde. Il s'était ensuite tourné vers sa femme désespérée pour la rouer de coups, mais il s'était arrêté juste avant de la tuer et l'avait condamnée à finir ses jours en une geole minuscule d'où elle pourrait contempler à satiété le gibet où il avait fait pendre le cadavre nu et sanglant de son si bel amant. En qualité de mari, n'avait-il pas tous pouvoirs sur son épouse adultère ?
« 
Nous sachant impuissants, nous avons alors décidé, Benjamin et moi, de nous échapper au plus vite de la forteresse, a enchaîné ce jeune homme aux longs cils, venu rapporter toute l'histoire à Douce et qui tremblait encore des horreurs qu'il avait vues. Et, pour venger la mort d'Amey, votre beau-fils a résolu de s'emparer de Gauvin. Le destrier du comte n'obéissait qu'à son maître, il a si bien résister à Benjamin qu'il l'a obligé à s'attarder dans la cour. Mon ami s'est battu avec ce fauve, tentant de plier la bête de sa main et bien décidé à la faire crever sous lui si elle ne lui rendait pas. Le monstre écumant se cabrait et cherchait même à mordre ce cavalier qu'il portait malgré lui. J'étais déjà dehors et je les attendais à l'orée des bois, quand je les ai vus s'élancer au galop sous la porte au moment même où, pour les arrêter, Amaury de Joux faisait abattre la grande herse du château. Les fortes pointes de la grille les ont tranchés en deux sans qu'aucun d'eux ne semblât s'en soucier le moins du monde. Benjamin et Gauvin ont poursuivi leur course folle et m'ont dépassé, comme dans un conte. Moitié de cheval et moitié d'homme, mélange de chair et d'ombre, tentant de maîtriser l'un l'autre et lancés dans une bataille absurde par-delà leur mort. J'ai suivi par la forêt ce couple formidable et suis arrivé jusque sur les terres des Murmures où je vous jure, ma dame, avoir vu Gauvin entraîner Benjamin dans les eaux vertes de la Loue et y disparaître sans laisser de traces non loin de votre moulin. Je les ai attendus sur la berge en vain avant de monter au château pour vous prévenir. Maintenant que tout est dit, laissez-moi me retirer, ma dame, j'ai un bel ami à pleurer. »..."

Carole MARTINEZ - Du Domaine des Murmures



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