Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°312 - Mardi 3 avril 2012

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Les Ogres de Barback -
Avril et Toi

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"Les mots sont de nature diverse.
Certains sont lumineux, d'autres chargés d'ombre. Avril est, par exemple, empli de lumière. Les jours s'allongent ; tel un javelot, leur lumière s'avance et pénètre l'obscurité. Un beau matin, nous nous réveillons, le pluvier doré est arrivé, le soleil s'est rapproché, l'herbe affleure sous la neige et commence à verdir, les bateaux pontés sont mis à l'eau après avoir sommeillé à longueur d'hiver sur la rive et rêvé de la mer. Le mot avril est tout entier de clarté, de chants d'oiseaux et d'impatience. Avril est le mois le plus prometteur de l'année..."

Jón Kalman Stefánsson - Entre ciel et terre



Mésanges
Haut-Doubs

mars - avril 2012

Mésange charbonnière
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

dimanche 4 mars 2012

"La nuit se dissipe à peine, l'orient s'éclaire seulement derrière les arbres encore nus, qu'une cadence argentine tinte gaiement : c'est février et pour la Mésange charbonnière, toujours vive et décidée, c'est temps de liesse et d'entrain. Apparition familière autour de nos maisons, et jusque sur nos fenêtres en hiver, elle montre à chacun sa tête noire à joues blanches, son manteau verdâtre et son ventre jaune soufre que partage une raie noire. C'est l'espèce la plus grande, et aussi la plus courante..."

Les Passereaux d'Europe - Paul Géroudet

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
dimanche 4 mars 2012

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
dimanche 4 mars 2012

Alarme !
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

dimanche 4 mars 2012

Mésange bleue dans un Frêne élevé (Fraxinus excelsior)
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)

dimanche 4 mars 2012

"Le marais semble inhabité en hiver, les roseaux desséchés et jaunis ne sont plus que des cannes nues et rigides. Toute vie s'est-elle donc retirée de ces lieux ? Mais écoutez ces craquements menus, ces déchirements secs : de petits oiseaux s'affairent sans relâche, des Mésanges. La plus proche, agrippée à une tige, en perfore à coups de bec le chaume résistant, et en extrait quelque chrysalide succulente. Ses belles couleurs bleues révèlent au premier coup d'oeil son identité ; vives et délicates, elles s'étendent sur les ailes, la queue, à la nuque, et donnent une touche de cobalt à la calotte crânienne. Le bleu et surtout le blanc qui s'étendent sur la tête, la petite taille et la queue courte la distinguent de toutes les autres espèces courantes."

Les Passereaux d'Europe - Paul Géroudet

A l'entrée d'un trou dans une branche du frêne...
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)

dimanche 4 mars 2012

Fin de la visite !
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)

dimanche 4 mars 2012

C'est le trou occupé l'année dernière par un couple de Sittelle !
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs)

dimanche 4 mars 2012

Mésange noire dans un Nerprun des Alpes
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

dimanche 11 mars 2012

"Petite-charbonnière" la nomme-t-on souvent, par comparaison avec la "Grande" ; sa tête noire aux belles joues blanches rappelle en effet l'autre espèce, mais la tache blanche triangulaire de la nuque, les parties inférieures blanchâtres (sans raie médiane), la teinte grise du dos et la petite taille permettent toujours d'identifier aisément la Mésange noire, même si l'on n'est pas familiarisé avec sa voix caractéristique."

Les Passereaux d'Europe - Paul Géroudet

Mésange charbonnière
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

dimanche 11 mars 2012

Mésange charbonnière
se nourrissant d'une faîne (fruit du Hêtre).
Coincée entre ses pattes, sur la branche,
l'oiseau tape sur la faîne à l'aide de son bec
pour l'ouvrir et récupérer ainsi "l'amande"...
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

samedi 24 mars 2012

Mésange noire
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

samedi 24 mars 2012

Mésange noire dans un Frêne à fleurs, Fraxinus ornus,
(planté le long du chemin menant au Fort Mahler)
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

samedi 24 mars 2012

Mésange charbonnière, dans un Saule, dans la brume
Lac de Saint-Point (Haut-Doubs)
dimanche 25 mars 2012

Mésange bleue (toujours dans le même Frêne, mais depuis, les Sittelles ont
récupéré leur trou)
La Rivière-Drugeon (Haut-Doubs
)
samedi 31 mars 2012

Mésange bleue venue près de la ferme afin de récupérer quelques graines de tournesol sur le compost !
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 31 mars 2012

Sur un piquet de clôture séparant ma propriété du champ voisin
Courvières (Haut-Doubs)

samedi 31 mars 2012

Mésange charbonnière de face...
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 1er avril 2012

... de profil
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 1er avril 2012

... de dos
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 1er avril 2012

... de près !
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 1er avril 2012

... dans la bise !
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 1er avril 2012

J'attendais les Rougequeues qui, prudemment, se sont posés plus loin !
Courvières (Haut-Doubs)

dimanche 1er avril 2012



Petit texte :

"Les routes font prudemment le tour du Haut Pays. Certaines fermes sont à dix ou vingt kilomètres de leur voisin le plus proche ; souvent, c'est un homme seul qui devrait faire ces kilomètres pour rencontrer un homme seul, il ne les fait pas de toute sa vie ; ou bien c'est une tribu d'adultes, d'enfants et de vieillards qui devrait aller vers une autre tribu d'adultes, d'enfants et de vieillards pour y voir quoi ? des femmes démantelées par les grossesses répétées, des hommes rouges et des vieillards faisandés (les enfants aussi d'ailleurs) et se faire regarder de haut ? on s'en fiche. Si on veut se faire voir, ça se fera aux foires. Trente ou quarante kilomètres séparent les villages qui restent soigneusement sur les pourtours où passe la route.
Dans les terres : hêtres, châtaigniers, chênes rouvres, hêtres de plus en plus énormes et hauts à mesure qu'on pénètre plus profond, rouvres de plus en plus millénaires ; loin de tout commerce avec les hommes, des familles de bouleaux, très belles en été, et qui disparaissent, blanc sur blanc, dans la neige ; sur les landes, des lavandes, des genêts, de l'alpha, du carex, de la dendelion, puis des pierres, des pierres roulées, comme si jadis, dans ce hauteurs, passaient des fleuves ; enfin, au grand large, des pierres plates, sonores comme des cloches, reproduisant le moindre bruit ; le saut d'un criquet, le trot d'une souris, le glissement d'une vipère, ou le vent qui prend appui sur ces tremplins telluriques.
Le ciel est souvent noir, ou alors bleu marine sombre, mais l'impression qu'on en reçoit est celle qu'on recevrait du noir ; sauf à l'époque où fleurit un réséda sauvage dont l'odeur fine est si joyeuse qu'elle dissipe toute mélancolie. En dehors de cette époque du réséda, le beau temps ici n'est pas gai ; il n'est pas triste non plus, il est autre chose ; ceux à qui il convient ne peuvent plus s'en passer. Le mauvais temps aussi est très séduisant, il prend tout de suite des allures cosmiques. Il y a du galactique, et même de l'extra-galactique dans son comportement. Il ne peut pas pleuvoir ici comme ailleurs, on sent que Dieu s'en occupe personnellement ; le vent y prend nettement en main les destinées du monde. L'orage y modifie ses données : il n'éclaire plus et il ne fait plus de bruit ; tous les objets métalliques se mettent simplement à luire ; boucles de ceinture, crochets de souliers, agrafes, lunettes, bracelets, bagues, chaînes, etc., il faut se manier avec précaution. On rencontre souvent vingt, trente hêtres superbes foudroyés côte à côte, morts de la tête au pied, carbonisés, debout, noirs, attestant qu'il se passe quelque chose dans ce silence.
Les crépuscules sont plus souvent verts que rouges et ils durent très longtemps ; si longtemps qu'on est obligé à la fin de s'apercevoir que la nuit est tombée et que la lueur vient maintenant des étoiles. Ici, elles éclairent; elles suffisent pour qu'on se reconnaisse dans un chemin. On en voit peut-être plus qu'ailleurs ; ce qui est sûr, toutefois, c'est qu'elles sont plus grosses, l'air y étant pour quelque chose, soit que se pureté, qui est extrême, mette à vif les constellations, soit, ce que certains prétendent, qu'il contienne une matière faisant office de loupe. Evidemment, personne ne peut se flatter d'avoir été par nuit noire au grand large. Dans les cas où elle est prévisible, on se carapate avant qu'elle soit là. Il y a une façon de se conduire envers ce pays, qui a été mise au point par les ancêtres et qui a donné d'excellents résultats, c'est même la seule : on s'y conforme. Chaque accident qu'on a vu arriver, et ils ne se comptent pas, et il y en a d'étranges, viennent tous d'une entorse à ces sortes de règles ou de lois.
Rien n'est plus facile par exemple, que d'aller de Villesèche au Pas de Redortier en plein jour, c'est l'affaire d'une petite heure. Le paysage n'est pas encourageant, mais c'est faisable et il n'y faut qu'un peu de volonté, ou de passion (si c'est à la chasse), ou de bêtise (si c'est gratuit). Mais un jour où les nuages sont bas et épais, la nuit tombe, allez-y ! Personne ne s'y risquera...
"

Jean GIONO - Ennemonde et autres caractères



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