Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°296 - Mardi 13 décembre 2011

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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JS Bach -
Cantate BWV 205
Zerreißet, zersprenget, zertrümmert die Gruft
"Eole apaisé"

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Images de Novembre (I)

dans le Jura (Suisse et Haut-Doubs)
novembre 2011

Feuilles de Tremble dans la brise
Tourbières de Frasne (Haut-Doubs)
mardi 1er novembre 2011

Fruits d'un Saule en contrejour
Tourbières de Frasne (Haut-Doubs)
mardi 1er novembre 2011

Bouleau I
Tourbières de Frasne (Haut-Doubs)
mardi 1er novembre 2011

Reflet de Bouleau
Tourbières de Frasne (Haut-Doubs)
mardi 1er novembre 2011

Linaigrette (feuilles) - Eriophorum vaginatum
Tourbières de Frasne (Haut-Doubs)
mardi 1er novembre 2011

Tourbières de Frasne (Haut-Doubs)
mardi 1er novembre 2011

Tourbières de Frasne (Haut-Doubs)
mardi 1er novembre 2011

Tourbières de Frasne (Haut-Doubs)
mardi 1er novembre 2011

Bouleau II
Tourbières de Frasne (Haut-Doubs)
mardi 1er novembre 2011

Surface du lac
Bouverans (Haut-Doubs)
mardi 1er novembre 2011

Nessie ?
Bouverans (Haut-Doubs)

mardi 1er novembre 2011

Joncs
Bouverans (Haut-Doubs)

mardi 1er novembre 2011

Forêts I
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 19 novembre 2011

Forêts II
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 19 novembre 2011

Cabane forestière
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 19 novembre 2011

Gentiane (fruit)
Courvières (Haut-Doubs)
samedi 19 novembre 2011

Courvières (Haut-Doubs)
samedi 19 novembre 2011

Graminée sp.
Creux du Van (Suisse)
dimanche 20 novembre 2011

Sorbier sp. en fruit
Creux du Van (Suisse)
dimanche 20 novembre 2011

Brume dans la vallée (Neuchâtel)
Creux du Van (Suisse)
dimanche 20 novembre 2011

Faines (fruits du Hêtre)
Creux du Van (Suisse)
dimanche 20 novembre 2011

Carline acaule (Carlina acaulis)
Creux du Van (Suisse)
dimanche 20 novembre 2011

Sorbier II
Creux du Van (Suisse)
dimanche 20 novembre 2011

Futaie jardinée (forêt d'Epicéas)
Creux du Van (Suisse)
dimanche 20 novembre 2011

Rochers
Creux du Van (Suisse)
dimanche 20 novembre 2011

Apiacée sp.
Creux du Van (Suisse)
dimanche 20 novembre 2011

Foyard
Creux du Van (Suisse)
dimanche 20 novembre 2011



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Petit texte :

"Il était vingt et une heure précise et on n'entendait plus aucune voix dans l'entrepont.
Sur le pont régnaient la pluie, le vent et la mer.
Les postes les plus dangereux étaient occupés par des matelots chevronnés, les mousses avaient les moins exposés. Certains, sur ordre, s'étaient attachés au mât ou en quelque endroit du poste dont ils avaient la responsabilité.
Les bordées étaient longues et fatigantes. Le bateau filait rapidement, donnant de la gîte à tribord quand il était orienté vers l'est, et à bâbord quand il était vers l'ouest. Les hommes de quart se protégeaient tant bien que mal des lames qui balayaient le pont.
La tempête ne donnait pas de signes d'accalmie ; au contraire, elle grossissait. Le commandant Calderon, debout sur la passerelle, hurlait ses ordres dans un porte-voix. Avec son ciré dégoulinant de pluie, on aurait dit un gros phoque luisant.
Les officiers regardaient leur montre, nerveux, sachant que les tempêtes se calment ou redoublent de force toutes les quatre heures.
Dans l'entrepont plus personne ne dormait, pas même les vieux. Les lumières furent allumées. Les hommes semblaient calmes, mais leurs yeux grands ouverts fixaient le plafond. La corvette gémissait, ses flancs craquaient, pressés par des forces énormes qui voulaient la faire éclater comme un oeuf.
La peur se lisait sur les bouches entrouvertes des mousses à chaque coup de mer qui martelait la coque du navire.
L'assaut venait de tous les côtés, même du pont d'où on entendait les vagues frapper les mâts et les roufs.
Certains mousses apeurés tremblaient à chaque formidable soubresaut et ne savaient plus s'ils étaient sur l'eau ou sous l'eau.
Les lumières s'éteignirent brusquement et la peur monta.
Alejandro, qui avait mis son ciré, s'assit dans son hamac et regarda autour de lui. L'entrepont était plongé dans une effrayante obscurité. Tous les hommes étaient réveillés et tendus, mais personne ne disait mot.
La lumière revint. Alejandro se souvint des paroles entendues un jour de la bouche d'un marin : «
En mer, quand la mort approche, il faut ouvrir grands les yeux et la regarder en face ; alors, elle fait moins peur, c'est comme si tu allais descendre à quai. C'est pour ça qu'un naufrage est moins dur sur une barque que sur un navire. Sur une barque on regarde la mort dans les yeux, on a envie de se lever et de marcher à son bras au milieu des vagues, mais sur un navire, tout est trop grand, il y a trop de bruit, d'appels, la mort s'annonce de façon si terrifiante que lorsqu'elle arrive on est comme fou. Plus grand est le bateau, plus dur est le naufrage. »
Soudain l'entrepont s'éleva à un point jamais atteint, puis redescendit vertigineusement et un choc sourd, effroyable, ébranla le navire. Puis il remonta et resta un instant immobilisé, oscillant, palpitant de toute sa membrure, comme au bord d'un abîme.
Les hamacs heurtèrent le plafond de l'entrepont, des hommes furent précipités par terre et un hurlement de terreur s'éleva dans un coin.
Alejandro avait le coeur au bord des lèvres. Il serra les poings jusqu'à enfoncer ses ongles dans la chair et ouvrit des yeux démesurés, attendant. Attendant la mort qui ne viendrait pas de face.
Malgré la brutalité des coups qu'elle recevait, la vieille carcasse se défendait encore et affrontait résolument la mer démontée. En réalité, trois grandes vagues l'avaient culbutée et quasiment engloutie lors d'une délicate manoeuvre de virement de bord. Elle avait bien failli couler...
"

Francisco Coloane - Le dernier mousse



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