Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°277 - Mardi 26 juillet 2011

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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J'ai participé à l'enregistrement d'un reportage sur le thème des Chamois, face au Château de Joux (Haut-Doubs).

Le reportage doit passer ces jours (fin juillet-début août), à la fin du Journal Télévisé de 13 h sur TF1 (vers 13 h 20)...

Je ne connais pas encore la date précise. Je vous tiens au courant dès que j'ai des précisions.

Pascal



Haendel -
L'Allegro, il penseroso ed il moderato

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Floraison des Gentianes jaunes,
Renarde et Chamois

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
dimanche 12 juin 2011

Courvières (Haut-Doubs)
lundi 13 juin 2011

Courvières (Haut-Doubs)
lundi 13 juin 2011

Courvières (Haut-Doubs)
lundi 13 juin 2011

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 2 juillet 2011

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 2 juillet 2011

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 2 juillet 2011

Renarde (au loin !)
Courvières (Haut-Doubs)

jeudi 2 juin 2011

Chamois femelle
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

dimanche 12 juin 2011

Jeune Chamois et sa mère
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

dimanche 12 juin 2011

"Parfois, ils se tenaient dans l'exact sillage de leurs génitrices,
copiant leur allure et croquant les mêmes touffes.
"
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

dimanche 12 juin 2011

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
dimanche 12 juin 2011

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
dimanche 12 juin 2011

Derrière les branches (Chamois femelle)
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

samedi 2 juillet 2011

Au dessus des rochers
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

samedi 2 juillet 2011

Dans la falaise, vue de dessus
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

samedi 2 juillet 2011

Surpris, au repos (deux cabris)
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

samedi 2 juillet 2011

Gentianes et Château de Joux
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

samedi 2 juillet 2011

La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)
samedi 2 juillet 2011

Dans l'ombre
La Cluse et Mijoux (Haut-Doubs)

samedi 2 juillet 2011



Petit texte :

"Il se hissa à plat ventre sur les derniers blocs et amena les jumelles en batterie.
- Rien ! Amène-toi...

On débarquait en plein espace. Au-delà de la vallée de Villeneuve, encore emplie de brumes et de nuit, une pyramide fragile de forêts, de hameaux, d'alpages, de cimes, flottait comme un rêve dans une coupe de cristal. Au premier plan, l'oeil plongeait dans un labyrinthe de couloirs où mûrissaient d'étonnantes vendanges de pierre. Vers l'ouest, la crête menait jusqu'au signal coiffé d'un cairn édifié entre les deux guerres et qui depuis n'avait pas vu grand monde. Un choucas se détacha de la paroi, tomba d'abord en feuille morte puis rama vigoureusement, survola les hommes à quelques mètres et après avoir émis une sorte de gazouillis plutôt inattendu s'enfonça dans l'ombre du versant Trident. Une minute plus tard, il franchissait le contrefort dont parlait Joseph et plongeait dans le ravin de la Bissorte.

Les chamois s'y rassemblaient d'habitude ; ce territoire leur était si favorable que malgré les apparitions, la plupart du temps meurtrière du vieux chasseur, ils y revenaient toujours. Le lieu tirait son nom des vacheries situées sur le plan, tout en bas, à l'orée des sapinières. Les gens de Villeneuve avaient longtemps mené sur cette montagne un grand troupeau, mais depuis qu'ils s'étaient mis marchands d'essence et de cacahuètes les chalets ne servaient plus, les sources ne donnaient qu'un filet et les aulnes bloquaient les sentiers. Personne ne montaient dans l'ancien alpage désormais très désert et très silencieux.

La harde passait la nuit dans les vernes au pied des pentes. Puis dès l'aube gagnait de la hauteur en broutant. Ce matin-là quand l'oiseau vint par dessus les rochers, elle se trouvait à moins de quatre cents mètres en contrebas, rive droite du vallon, sous les abrupts de la Saint-Béat... Quelques mères et leurs petits. Le reste, des jeunes d'un an ; plus un mâle ou deux. D'autres adultes erraient aux environs car le temps des amours était proche ; mais difficile à repérer.

Les bêtes s'élevaient au pas dans la combe, tondant le gazon en cadence, avec un balancement régulier des cornes. Parfois une chèvre dressait la tête, demeurait immobile une ou deux minutes puis se détendait et recommençait à brouter. Un souffle d'air, l'oscillation d'une tige, n'importe quel soupir de la montagne alarmaient ces femelles hypernerveuses prenant au grand sérieux la trilogie de l'existence. Les soucis de la maternité effaçaient en elles tout sens de l'humour.

A côté des matrones envahies de responsabilités, la bande des jeunes déployait une fantaisie ailée, ravissante. Parfois, ils se tenaient dans l'exact sillage de leurs génitrices, copiant leur allure et croquant les mêmes touffes. Mais leur sagesse ne durait guère. La force, la vitalité de l'espèce affluaient dans ces corps tout neufs et devaient s'épancher coûte que coûte. Comme ceux des hommes, les enfants chamois munis pour leur compte d'un front bossué, d'un instinct sans fissure et de larges prunelles de stars, envisageaient l'avenir avec un enthousiasme explosif. Ils s'exprimaient par des galops, des cabrioles tranchés nets, qui laissaient le jeune animal frémissant, tremblant de bonheur sur quatre pattes infatigables. Elles étaient destinées, ces pattes d'acier, à le porter dix, douze années à travers les embûches, les tourmentes, les saisons, les famines, les vides. Mais à présent la puissante montagne elle-même acceptait de jouer le jeu, tâtait d'un doigt distrait ces bestioles naïves et retenait son souffle afin de ne pas les effaroucher. Tant que l'univers serait complice de l'enfance les temps ne seraient pas révolus.

Tout était encore jouet à leurs yeux, occasions merveilleuses de faire semblant. Mais rien ne valait un vrai névé. C'est pourquoi la nouvelle génération entraînant cette fois les adultes mit le cap sur la base des falaises. Il persistait là un toboggan camouflé des ardeurs solaires. Cette piste était la Parsenn et le Courchevel des chamois..."

Le Fou d'Edenberg – Samivel



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