Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°247 - Mardi 21 décembre 2010

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Yehudi Menuhin & David Oistrakh
JS Bach
Double Concerto pour Violons
BWV 1043 - Vivace

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Installation de l'exposition
sur la "biodiversité"

Courvières (Haut-Doubs) à Embrun (Hautes-Alpes)
vendredi 17 et samedi 18 décembre 2010

Départ de Courvières, à 9 h 30, sous la tempête de neige...

Direction : le Sud !

Arrivée à Embrun, vers 17 h 30 : la salle d'exposition (vide !).

Nuit sur Embrun, vue à partir de Serre Bellon (Saint André d'Embrun).

Morgon et Boscodon (Crôts et Baratier).
C'est dans ces forêts que pousse le Trochiscanthe nodiflore !

Le lendemain : installation de l'exposition, ça avance !

Pause-déjeuner au soleil.

Rougegorge pas trop farouche (pris au 105 mm !)
<image recadrée>

Clocher de la cathédrale d'Embrun.
(j'ai vécu 5 ans dans la petite rue parallèle qui mène au pied de la cathédrale !)

La Plaine du Roc, sous la neige.

Mont Orel et Méal, vus du belvédère du Roc.

Place ombragée (en été !)...

Glace.

Ancienne église Saint Donnat,
où j'ai installé l'exposition sur la "Biodiversité".

L'exposition, enfin terminée !

Entrée de la Maison de Pays (et de l'exposition !), le soir.

Aperçus de l'exposition.

Amis, si vous visitez cette exposition, n'oubliez pas de me laisser vos impressions sur le Livre d'Or...

Pas de [TN] la semaine prochaine... : je vais voir mon frère dans les Hautes-Pyrénées.

Rendez-vous en 2011 !!

Pour voir le site de la Maison de Pays de l'Embrunais,

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Petit texte :

" I

C’était une journée d’avril froide et claire. Les horloges sonnaient treize heures. Winston Smith, le menton rentré dans le cou, s’efforçait d’éviter le vent mauvais. Il passa rapidement la porte vitrée du bloc des « Maisons de la Victoire », pas assez rapidement cependant pour empêcher que s’engouffre en même temps que lui un tourbillon de poussière et de sable.
Le hall sentait le chou cuit et le vieux tapis. À l’une de ses extrémités, une affiche de couleur, trop vaste pour ce déploiement intérieur, était clouée au mur. Elle représentait simplement un énorme visage, large de plus d’un mètre : le visage d’un homme d’environ quarante-cinq ans, à l’épaisse moustache noire, aux traits accentués et beaux.
Winston se dirigea vers l’escalier. Il était inutile d’essayer de prendre l’ascenseur. Même aux meilleures époques, il fonctionnait rarement. Actuellement, d’ailleurs, le courant électrique était coupé dans la journée. C’était une des mesures d’économie prises en vue de la Semaine de la Haine.
Son appartement était au septième. Winston, qui avait trente-neuf ans et souffrait d’un ulcère variqueux au-dessus de la cheville droite, montait lentement. Il s’arrêta plusieurs fois en chemin pour se reposer. À chaque palier, sur une affiche collée au mur, face à la cage de l’ascenseur, l’énorme visage vous fixait du regard. C’était un de ces portraits arrangés de telle sorte que les yeux semblent suivre celui qui passe. Une légende, sous le portrait, disait :
BIG BROTHER VOUS REGARDE.
À l’intérieur de l’appartement de Winston, une voix sucrée faisait entendre une série de nombres qui avaient trait à la production de la fonte. La voix provenait d’une plaque de métal oblongue, miroir terne encastré dans le mur de droite. Winston tourna un bouton et la voix diminua de volume, mais les mots étaient encore distincts. Le son de l’appareil (du
télécran, comme on disait) pouvait être assourdi, mais il n’y avait aucun moyen de l’éteindre complètement. Winston se dirigea vers la fenêtre. Il était de stature frêle, plutôt petite, et sa maigreur était soulignée par la combinaison bleue, uniforme du Parti. Il avait les cheveux très blonds, le visage naturellement sanguin, la peau durcie par le savon grossier, les lames de rasoir émoussées et le froid de l’hiver qui venait de prendre fin.
Au-dehors, même à travers le carreau de la fenêtre fermée, le monde paraissait froid. Dans la rue, de petits remous de vent faisaient tourner en spirale la poussière et le papier déchiré. Bien que le soleil brillât et que le ciel fût d’un bleu dur, tout semblait décoloré, hormis les affiches collées partout. De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d’en face.
BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de Winston. Au niveau de la rue, une autre affiche, dont un angle était déchiré, battait par à-coups dans le vent, couvrant et découvrant alternativement un seul mot : ANGSOC. Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C’était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. Mais les patrouilles n’avaient pas d’importance. Seule comptait la Police de la Pensée..."

George Orwell - 1984



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