Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°220 - Mardi 8 juin 2010

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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Chant du Troglodyte mignon

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Troglodyte mignon et Cincle plongeur
Montperreux (Haut-Doubs)
Dimanche 25 avril 2010

<images recadrées>

Sur un rocher, au bord du ruisseau de la Source Bleue, un Troglodyte cherche son repas...

Minuscule... : il pèse en moyenne 9 grammes !

Mignon mais... : son chant joue un rôle particulièrement important dans la vie du Troglodyte. Outre le fait qu'il défend ainsi son territoire durant presque toute l'année, le mâle est capable de mener à bien plusieurs nichées côte à côte : il séduit plusieurs femelles presque simultanément, en les attirant dans les nombreux nids (jusqu'à 12 !) qu'il construit dans ce but.

Cincle plongeur : un adulte cherche son repas dans le cours du ruisseau de la Source Bleue.

Le Cincle et le Troglodyte étaient, il y a peu, encore classé dans la même famille d'oiseaux.
Sans doute du fait de leur capacité à faire des nids sous forme d'une boule de mousse.

Cette larve d'insecte nourrira sans doute les petits...

Au bord de la cascade...



Petit texte :

"Au bord de la rivière, une sente de pêcheur s'insinue dans les fourrés humides, grimpe sur la berge qui s'écroule, s'enlise dans une anse boueuse. Dans les ombrages, les eaux murmurent ou cascadent, le Loriot siffle, les Fauvettes et les Pouillots babillent. Soudain une voix éclate, véhémente et saccadée, qui domine un instant puis se tait brusquement. L'auteur, le voici : une toute petite boule de plumes brunes, piquée d'une minuscule queue dressée, qui se faufile comme une souris entre les racines et les branches. Le Troglodyte, si petit qu'il soit, ne laisse guère ignorer sa présence, et on ne peut le confondre avec aucun autre.
Qu'il est amusant de l'observer ! Campé sur une souche, tête levée et ouvrant son bec fin et arqué, il chante de nouveau. Comment l'oiseau nain peut-il émettre des sons aussi retentissant ? Prestement, il descend, court ou sautille le long de la berge, disparaît dans l'enchevêtrement des racines. Un instant plus tard, il surgit sous un tronc abattu et franchit quelques mètres d'un vol rasant, direct et rapide, les courtes ailes arrondies vibrant comme celles d'un insecte. La sonnerie alerte s'élève derrière les orties et les ronces où il s'est introduit. Fureteur infatigable, le Troglodyte explore tous les recoins, les crevasses, les trous ; il grimpe au bas d'un tronc en inspectant les fissures de l'écorce, il s'enfonce dans la jungle des plantes comme dans les fouillis de branches mortes et les tas de fagots abandonnés. L'oiselet ne s'attarde pas à découvert ; à ces moments-là, il montre bien son inquiétude en dressant sa queue fermée et en l'agitant nerveusement. Dès que la tension diminue, il abaisse la queue presque à l'horizontale. Sans être farouche, il garde ses distances et se dérobe vite devant une trop vive curiosité...
"

Paul GEROUDET - les Passereaux d'Europe



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