Le Trochiscanthe nodiflore [TN] n°217 - Mardi 18 mai 2010

"Lettre hebdomadaire" du site "Rencontres Sauvages"
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INVITATION

Dans le cadre de l'Année Internationale de la Biodiversité,
j'ai été convié à réaliser cette exposition.

Venez nombreux

N'hésitez pas à me contacter
afin que je puisse vous y accompagner.



Le temps des Grèbes huppés...

Champ Pittet (Lac de Neuchâtel, Suisse)
Samedi 17 avril 2010 (matin)

<image recadrée>

Accouplement !

La "danse de Pingouin" (moment intense de la parade)

Fin de parade...

Chassés par un rival.

Séquences de plongée




A l'attention de ANNA
(la fille de mon cousin Luc, née hier !)

Grand Corps Malade - le blues de l'instituteur

Pour écouter,
cliquez sur la flèche au centre de l'image...

 



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Petit texte :

"Frelons

Pas d'été sans nid de frelons à détruire. Je m'en charge avec l'aide du « préposé-aux-guêpes-et-frelons » de la commune. C'est un menuisier que l'alcool a pratiquement mis au chômage et pour lequel la mairie a des bontés. L'an dernier, nous avions détruit un nid énorme, dans la fourche d'un chêne, à dix mètres du sol ; lui, gelant ce gâteau d'alvéoles au gaz carbure contenu dans une bonbonne qu'il portait sur le dos ; moi, un spray dans chaque main pour mitrailler les frelons qui rentraient au nid et nous attaquaient. Nous avons détaché cette grand mitre givrée, l'avons envoyée au sol où nous l'avons ensuite brûlée. Puis, il est redescendu de l'échelle en titubant : c'est un miracle qu'il ne se soit pas rompu les os, saoul comme il était.
Ce matin, il s'affaire au cimetière pour geler un nid de guêpes sauvages qui s'est installé sous une pierre tombale fendue dont il a écarté les deux moitiés avec une barre à mine. Je vais le saluer, accoudé sur le mur mitoyen, et constate qu'il est dans son état ordinaire et manie sa lance comme s'il voulait gazer tous les morts à la ronde. Tout de même, les guêpes ont reçu leur dose et il est sur le point de s'en aller lorsqu'une survivante a le mauvais esprit de sortir de la faille et d'essayer, comme un petit pilote, ses ailes engourdies par le froid. Le coup de barre à mine qu'il lui a porté a fait étincelle, et exploser ce gaz très volatil. La déflagration m'a soufflé du mur auquel j'étais accoudé et assis sans ménagement dans les roses trémières. Lui s'est retrouvé encastré, comme un faune de mosaïque, dans l'épais matelas de lierre qui tapisse le même mur, côté cimetière. Il est sorti de cette niche, les tympans bourdonnant, le visage noirci, absolument indemne.
Depuis cette aventure, j'ai détruit mes nids de frelons moi-même, ganté et cagoulé.

1991. Musique, musique

Eté caniculaire. Beaucoup d'eau sous les ponts. La visiteuse est devenue ma femme et le Pleyel a disparu pour lui faire un peu de place. Quand j'ai compris que je ne serais jamais qu'un pianiste de carton dont les doigts refusaient d'aller jusqu'aux grands concertos romantiques – les plus difficiles avec leurs guirlandes de notes noires et crochues bourrant chaque mesure comme des poignées de raisins secs – j'ai vendu l'instrument à un musicien véritable qui dirige des orchestres dans des Allemagnes et joue les partitions les plus redoutables en tutoyant les anges. Il était si lourd qu'il a fallu quatre « costauds des Epinettes » pour qu'on le voie, le coeur un peu pincé, disparaître au bout du jardin. Exit arpèges, doigtés inscrits sur le cahier, dixièmes ou « passage du pouce » travaillés des heures durant. Comme un mandarin refusé à l'examen, je me suis rabattu sur d'autres besognes, et mes murs rouges se sont garnis sans que j'intervienne de l'écume des jours comme de nos longues absences. Garni et dégarni au gré de mes occupations comme un mur d'affiches suit les campagnes électorales. Ce soir, il n'y a devant mon nez plus qu'une petit boussole d'avant 1914, trouvé dans une malle militaire de mon père, d'un acier si bruni par le temps et d'une facture si rustique qu'elle paraît sortir d'une forge burgonde. Elle montre le nord d'une aiguille empoussiérée, faible et fébrile... mais jusqu'à quand ?"

Nicolas BOUVIER – La Chambre Rouge



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