"Dehors novembre,
Je suis couché sur mon grand lit
Du coin de mon oeil
Par la fenêtre je vois l'hôpital
Chu pas capable de croire
Qu'y faut que je m'arrête ici
Mais chu tout seul,
Pis de toute façon ça me fait trop mal
Mon corps c'est un pays en guerre
Sur le point de finir
Le général de l'armée de terre
S'attend au pire
J'ai faim, j'ai frette,
Je suis trop faible pour me lever de boute
On va hisser le drapeau blanc
Un point c'est toute
J'entends le téléphone qui hurle,
J'ai des amis
Je voudrais tellement pouvoir me lever
Pour leur parler
Leur dire allô!
C'est moi, ch'correct, ch'toujours en vie
La planète tourne,
Est pas supposée tourner sans moi
Mon ennemi est arrogant et silencieux
Y se câlisse ben de savoir si chu jeune
Ou si chu vieux
Y'est sûr de lui, y'est méthodique,
Y prend son temps
Y'est au service de la mort,
Y connaît pas les sentiments
Ces derniers jours j'ai cru vieillir
De 4000 ans
En visitant de vieux souvenirs
Dont chu pas fier
Pour faire la paix avec ses regrets,
Ça prend du temps
Je me retrouve cent fois plus fatigué,
Trop fatigué mais moins amer
L'histoire du monde pis mon histoire
Sont mélangées
Je viens juste de revivre cent mille autres vies
En une seconde
Toutes mes conneries pis l'ambition
De l'humanité
Ça revient au même,
Y'a pas de coupable, y'a pas de honte
Mais je suis heureux parce qu'au moins
Je meurs l'esprit tranquille
Je vas recommencer mon autre vie
De la même façon
Je vas avoir de l'instinct,
Je vas rester fidèle à mon style
L'entente parfaite
Entre mon coeur et ma raison
L'harmonica c'est pas un violon,
C'est pas éternel
Et pis ça pleure comme
Si c'était conscient de son sort
D'ailleurs à soir je me permets
De pleurer avec elle
J'attends un peu,
Chu pas pressé, j'attends la mort."
Les COLOCS – Novembre