Petit texte :
"Nasobema lyricum, le Grand
Nasobème chanté par Morgenstern, le
« Honatata » des indigènes, est le mieux
connu de tous les Polyrrhines et de de ce fait
mérite une description un peu plus complète (voir
pl. X). Appartenant aux Tetrarrhinides, il porte sur
sa tête courte et grosse, quatre nez tous pareils et
assez longs, sur lesquels, comme Morgenstern déjà
l'avait décrit, il se déplace.
[...]
L'absence de squelette nasal est fonctionnellement
compensée par des corps érectiles, dont la forte
turgescence peut donner aux nez une raideur
considérable. En outre ils sont parcourus par des
canicules trachéens arborescents, dont le débit
pneumatique est réglé par les ampoules choanales
(prolongeant loin en arrière le voile du palais dont
elles représentent une différenciation), de sorte
que la turgescence nasale est assurée par deux
systèmes : le système hydraulique des corps
caverneux érectiles, qui détermine durant la marche
une rigidité permanente, et un système pneumatique,
qui donne à la marche et aux autres mouvements une
certaine élasticité et qui réduit les risques de
traumatisme en cas de collision avec les objets
durs. Outre les ampoules choanales interviennent les
ampoules pneumo-nasales, qui résultent du
développement extrêmement important des cavités
nasales accessoires. Il en existe trois de chaque
côté du corps, et ce sont elles qui répartissent la
pression pneumatique naissant dans les ampoules
choanales.
[...]
Les membres pairs sont relativement bien développés
et en particulier chez les individus jeunes ne
présentent encore que de faibles réductions. Chez
les individus plus âgés, ayant atteint les deux
tiers de leur taille définitive, les membres
postérieurs sont pratiquement immobiles et ne sont
plus fonctionnels. Les membres antérieurs
constituent des organes de préhension, dont la
fonction est efficacement complétée par celle de la
queue, étirée en une sorte de long lasso.
[...]
Nasobema porte annuellement un seul jeune, qui est
abrité tout d'abord dans une poche laryngée et où il
tète les mamelles axillaires de sa mère. Ce sac
laryngé ne se trouve que chez les femelles et est
soutenu par des cartilages dérivant des anneaux
cartilagineux du larynx. L'union des deux
partenaires sexuels est durable et s'accompagne de
manifestations de tendresse très touchantes. A près
la mise bas, la femelle est approvisionnée par le
mâle. Le seul ennemi des Nasobèmes est localisé à la
plus grande des îles de l'archipel et est constitué
par le Belliconase, Tyrannonasus imperator B. de B.
(Nasobema tyrannonasus Stu.). Il est remarquable et
digne d'être rappelé que les indigènes
Huacha-Hatschis avaient coutume, lors des repas
rituels qui accompagnaient leur célébration des
équinoxes au printemps et à l'automne, de consommer
des Nasobèmes cuits aux herbes. L'animal était
considéré comme sacré et, excepté ces fêtes
religieuses, ne faisait l'objet d'aucune chasse..."
Anatomie et Biologie des RHINOGRADES –
Un nouvel ordre de Mammifères – Dr Harald
STUMPKE
Pour terminer : la conclusion
de la préface (de ce livre) rédigée par Pierre-P.
Grassé :
"Biologiste, mon bon ami, souviens-toi
que les faits les mieux décrits ne sont pas toujours
les plus vrais."
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