Mardi 27 mai 2008
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Ferme Berdoulets

(Astugue, Hautes-Pyrénées)

II. Bêtes

photo du chat

Samba apprécie la mousse du lait qui vient d'être filtré ! Elle occupe la bergerie.
Samedi 3 mai 2008

chat

Carolin s'est approprié la yourte.
Dimanche 4 mai 2008

petite chèvre

Dans la bergerie : une chevrette (pyrénéenne) est montée dans la crèche de la petite "Vêle".
Lundi 5 mai 2008

cheveaux de race Merens

Les chevaux : un étalon (prêté par un voisin) et Ida, la jument Mérens.
Il y aura un poulain l'année prochaine !
Mercredi 7 mai 2008

chien border-collie

Balou.
Dimanche 11 mai 2008

troupeau de brebis basco-béarnaises

La troupe des Brebis basco-béarnaises.
Mercredi 7 mai 2008

le pré

Dans le pré.
Dimanche 11 mai 2008

portrait de brebis

Une des plus âgée.
Dimanche 11 mai 2008

troupeau et vaches

Le troupeau et les deux vaches (de race abondance).
Dimanche 11 mai 2008

vue sur Astugue

Vu sur Astugue (à droite, on aperçoit l'église, sur la crête).
Dimanche 11 mai 2008



Petit texte :

"
Jonas Hallgrimsson était un grand poête romantique et aussi un grand combattant de l’indépendance de l’Islande. Toute l’Europe des petites nations connaissait au XIXème siècle ces poètes romantiques et patriotes : Petöfi en Hongrie, Mickiewicz en Pologne, Preseren en Slovénie, Macha en Bohême, Chevtchenko en Ukraine, Wergeland en Norvège, Lönnrot en Finlande et j’en passe. L’Islande était alors une colonie du Danemark et Hallgrimsson vivait ses dernières années dans la capitale. Tous les grands poètes romantiques, en plus d’être de grands patriotes, étaient grands buveurs. Un jour, ivre mort, Hallgrimsson tomba dans un escalier, se cassa une jambe, eut une infection, mourut et fut enterré au cimetière de Copenhague. C’était en 1845. Quatre-vingt-dix-neuf ans plus tard, en 1944, la République islandaise fut proclamée. Dès lors les événements accélèrèrent leur course. En 1946, l’âme du poète visita un riche industriel islandais dans son sommeil et s’ouvrit à lui : « Depuis cent un ans mon squelette gît à l’étranger, dans le pays ennemi. Le moment n’est-il pas venu pour qu’il retourne en son Ithaque libre ? ».
Flatté et exalté par cette vision nocturne, l’industriel patriote fit retirer le squelette du poète de la terre ennemie et l’emporta en Islande, songeant à l’inhumer dans la belle vallée où le poète était né. Mais personne ne put arrêter la course folle des événements : dans le paysage indiciblement beau de Thingvellir (l’endroit sacré où, il y a mille ans, le premier parlement islandais se réunissait sous le ciel), les ministres de la toute nouvelle République avaient créé un cimetière pour les grands hommes de la patrie ; ils ravirent le poète à l’industriel et l’enterrèrent au Panthéon qui ne contenait alors que la seule tombe d’un autre grand poète (les petites nations débordent de grands poètes), Einar Benediktsson.
Mais les événements se précipitèrent encore et bientôt tout le monde apprit ce que l’industriel patriote avait eu honte d’avouer : planté devant la tombe ouverte à Copenhague, il s’était senti bien embêté : le poète était enterré parmi les pauvres, sa tombe ne portait aucun nom, seulement un numéro, et l’industriel patriote, face à plusieurs squelettes entrelacés les uns dans les autres, n’avait pas su lequel choisir. En présence des sévères et impatients bureaucrates du cimetière, il n’avait pas osé montrer ses hésitations. Ainsi avait-il emporté en Islande non pas le poète islandais mais un boucher danois.
En Islande, on avait d’abord voulu tenir secrète cette méprise lugubrement comique mais les évènements continuèrent leur course et, en 1948, l’indiscret Halldor Laxness divulgua le pot aux roses dans un roman. Que faire ? Se taire. Le squelette de Hallgrimsson gît donc toujours à deux mille kilomètres de son Ithaque, dans le pays ennemi, tandis que le corps du boucher danois, qui sans être poète était lui aussi patriote, se trouve banni dans une île glaciale qui n’a jamais éveillé en lui que peur et répugnance.
Même tenue secrète, la vérité eut pour résultat qu’on enterra plus personne dans le beau cimetière de Thingvellir, qui n’abrite que deux cerceuils, et est ainsi, de tous les Panthéons du monde, ces grotesques musées de l’orgueil, le seul capable de nous toucher...
"

Kundera– l’Ignorance.



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